Libye-Algérie, les Verts dans la peau du favori

L’équipe nationale, avec son statut de «mondialiste sortant», était déjà le grand favori de ce duel algéro-libyen en deux manches. Un statut qui s’est confirmé avec la sortie du dernier classement FIFA où l’Algérie se classe 28e mondial et 2e africain.
Les Verts veulent maintenir le cap
Après s’être brillamment qualifiée pour la Coupe du monde et la CAN 2010, où elle est arrivée en demi-finales, et la petite fausse note de l’élimination de la CAN 2012 pour cause de fin de cycle du coach et de la majorité des joueurs avec changement générationnel, « les nouveaux Verts », version Vahid Halilhodzic, ceux des Feghouli, Soudani, Slimani et Medjani, qui en sont déjà à 6 victoires avec panache, pour une seule défaite et un match nul à l’extérieur, ne veulent pas s’arrêter là et poursuivre cette spirale positive dans laquelle ils se trouvent actuellement. Mais cette double confrontation face à la Libye, synonyme de participation à la CAN 2013, une CAN que ce groupe veut remporter est loin d’être simple et il faudra batailler ferme pour se sortir de ce bourbier libyen.

Une véritable partie d’échecs
Pour «tuer le père» pour paraphraser Sigmund Freud, le père de la psychiatrie moderne, c’est-à-dire faire aussi bien, voire mieux que la génération Oumdourman, ces jeunes Fennecs devront utiliser plus que leur talent pour l’emporter. Ils devront sortir leurs tripes sur le terrain et prendre l’ascendant mental sur une équipe libyenne, outsider, qui n’aura vraiment rien à perdre. Les Libyens qui sont menacés dans leur propre pays en proie à la guerre civile, dont les matchs et même les stages sont délocalisés à l’étranger, auront à cœur de battre le voisin algérien, dans un match derby, qui, en cas de victoire, rendrait le sourire à tout leur peuple. Ce véritable « match de coupe » qui attend les Verts, un match de coupe qui opposera le deuxième de Ligue 1 à un club du ventre mou de la Ligue 2 sera le match piège par excellence, car avec l’ingrédient élimination directe, le favori, c’est-à-dire l’Algérie, sera diminué psychologiquement par la pression qui pèsera sur lui, tandis que l’outsider, la Libye, sera ibéré et donnera tout car ce match sera sa finale de la CAN à elle. Les cardiaques vont assurément souffrir et les amateurs de sensations fortes et de suspense seront servis dimanche soir car c’est une véritable partie d’échecs qui va se jouer à Casablanca. Heureusement que le jeu d’échecs est quasiment le sport national en ex-Yougoslavie, pays aujourd’hui éclaté en plusieurs nations à grande culture tactique et que Vahid Halilhodzic a grandi dans cet environnement depuis sa tendre enfance. Il devra vraiment serrer les boulons et ne pas rater son coaching pour pouvoir dire à son homologue libyen «échec et mat !»

Les Libyens vont jouer comme à l’extérieur
L’équipe libyenne qui a dû visionner nos matchs remportés 4-0 et 3-0 l’été dernier ne vont pas se lancer à l’attaque face à l’Algérie, de peur d’être asphyxiés d’entrée par une équipe nationale version 2012 plus encline à attaquer qu’à défendre et qui voudra faire le jeu pour faire la décision rapidement. Bien qu’ils soient censés recevoir l’Algérie, les Libyens vont jouer comme à l’extérieur sur le rectangle vert de Casablanca. Ils tenteront d’étouffer les milieux offensifs et les attaquants algériens par un maillage défensif mis en place grâce à un pressing efficace qui aura pour but de troubler le meneur de jeu, Sofiane Feghouli, et d’enrayer les Soudani, Djebbour et Slimani qui auront toutes les peines du monde à recevoir des ballons exploitables, tout en essayant de placer des contre-attaques assassines. Mais entre la théorie libyenne et la pratique, il y a tout un monde et gageons que nos joueurs, habitués par le passé en sélection et en clubs, à ce genre de rencontres, notamment dans les Ligues des champions des différents continents dans lesquels ils évoluent, sauront déjouer les plans et gageons que Coach Vahid aura lui aussi visionné les derniers matchs des «Chevaliers de la Méditerranée». 

Djebbour ne devra pas rater le coche
En cas de titularisation, Rafik Djebbour, l’attaquant vedette du club grec de l’Olympiakos le Pirée, ne devra pas rater le coche car il ne connaît pas la même réussite en Grèce et en équipe nationale. Car même si en sélection il ne ménage jamais ses efforts, ses concurrents ont été très prolifiques en buts à chacune de leur apparition sur le terrain, même lorsqu’ils étaient remplaçants. S’il est aligné, ce qui est fort probable, il devra faire la décisions et faire partie des héros en fin de match pour continuer à rêver en vert en étant titulaire ou dans les 18 assurés, car ses derniers déboires téléphoniques avec le sélectionneur national, rapportés aux médias, associés à son manque d’efficacité, par rapport à ses concurrents, ont fragilisé sa position.              M. B.

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