«Yass», sur les traces de «Soso»
Car lorsquon regarde bien le parcours de celui que ses amis appellent «Yass», du haut de ses 22 ans, il est en tous points semblable à celui du maître à jouer de léquipe nationale, âgé seulement de 23 ans. Ils sont tous les deux algériens puisque Brahimi a un papa originaire dEl-Goléa dans le Grand Sud et une maman qui vient, elle, de la wilaya de Tizi Ouzou et sont tous les deux nés et ont passé leur enfance en banlieue nord de Paris, puisque Feghouli est de Levallois Perret, dans le 92, et Brahimi du quartier Robespierre de Montreuil, dans le 93, la ville doù est issu un autre Fennec, Djamel Abdoun. Ils ont tous les deux été détectés de manière très précoce, grâce à leur talent et à une technique hors du commun, par des clubs formateurs français, Grenoble pour lun et le Stade rennais pour lautre, deux clubs qui ont beaucoup misé sur eux et qui les ont énormément couvés, en ce qui concerne notamment le choix de leur future sélection nationale, puisquils sont binationaux tous les deux, en leur construisant une autoroute vers léquipe de France. A tel point que les deux joueurs, craignant pour leur avenir, ont laissé longtemps planer le doute sur leur choix définitif de sélection. Ils ont, tous les deux, joué pour léquipe de France espoir et ont dû attendre de quitter lHexagone pour se prononcer en faveur de lAlgérie, de peur de représailles.
Ils arrivent en Espagne dans les mêmes conditions
Même si leurs parcours respectifs en France diffèrent un petit peu, puisque Feghouli «se baladait» et avait largement sa place dans un GF38 moribond, en pleine banqueroute économique et sportive et qui se dirigeait directement vers la Ligue 2, alors que Brahimi, est toujours resté pour ses dirigeants un espoir, et malgré ses bonnes prestations lorsquil entrait sur le terrain et ses buts marqués, on ne lui a jamais fait confiance dans ce club, à son grand regret. Mais là où le destin les fait se retrouver encore une fois, cest quil a fallu un gros clash avec leur club, pour quils puissent enfin partir, en étant honnis par leurs anciens dirigeants amnésiques qui parlaient de «caprices denfants gâtés» oubliant tous les services que ces deux hommes avaient pu leur rendre dans un passé très récent. Feghouli, qui était à lépoque convoité par Manchester United et lAtletico, qui avait reçu une fin de non recevoir de Grenoble, lorsquil a eu lopportunité daller au Valencia FC, a été jusquà faire grève pour enfin quitter les Alpes pour le soleil. Idem pour Brahimi, que Rennes ne faisait pas jouer mais gardait en réserve comme un «portefeuille dactions» ou des «stocks option». Une sorte de monnaie déchange à qui on ne proposait que des prêts en Ligue 2 de crainte de le voir filer à langlaise. Mais cette saison, Yacine Brahimi a tenu bon, et à lissue dun long bras de fer, il obtient dans les dernières heures du mercato, un prêt pour le modeste club de Granada FC, qui lui fait poser un pied dans la prestigieuse Liga, et qui lui offre la garantie dobtenir du temps de jeu. Granada FC, que lon appelle la réserve du club italien de série A dUdinese, puisque ces deux clubs ont le même propriétaire.
Feghouli a ouvert la voie pour Brahimi en club comme en EN
Nous pouvons même supposer que ce sont les bonnes performances de Feghouli en Liga qui ont peut-être donné envie aux clubs espagnols denrôler des milieux de terrains, vifs, rapides, qui ont le sens du but et qui sont techniques. Cest peut-être cela qui a fait venir Yacine Brahimi, qui est une sorte de «Feghouli junior» en Espagne ? La question mérite dêtre posée. En tout cas Yacine Brahimi, qui sest prononcé récemment, à linstar dIshak Belfodil, son compatriote et nouvel attaquant de Parme, pour une venue en équipe nationale, pour ne pas se griller et avoir des problèmes dans des clubs où ils viennent tout juste darriver et où ils doivent se faire une place. Mais «Yass» a lalgérienne armure et nous en avons la confirmation aujourdhui, ses pseudos hésitations passées navaient pas pour but denvoyer paitre la mère patrie Algérie et sa Fédération nationale de football, mais de protéger sa carrière et son avenir dans une Fédération française où la DTN est prête à toutes les bassesses pour garder dans son giron, les binationaux quelle a formée et les empêcher de faire les beaux jours de leurs pays dorigine, surtout lorsquils sont très talentueux comme Brahimi. La récente affaire des quotas avec enregistrement à lappui en est une preuve.
Une option dachat de 4 millions deuros qui veut tout dire
Alors que le Stade Rennais, son précédant club, mauvais joueur davoir perdu le clash qui opposait les dirigeant du club au milieu de terrain algérien, quils ne désiraient ni faire jouer, ni vendre à bas prix, se sont contentés dun communiqué laconique, écrit par un conseiller en communication, soucieux de salir Brahimi proprement en minimisant son talent en disant que «(
) Yacine Brahimi a été prêté à Grenade pour 400 000 euros, parce quil nentrait plus dans le schéma de lentraîneur corse du club breton, Frédéric Antonetti (
).», oubliant par la même de signaler que la saison passée, il avait un «ratio but» de 2 réalisations pour seulement 17 «bouts de matchs» joués seulement. Ils oublient aussi dans le communiqué de signaler que loption dachat de ce prêt à Granada FC sélève à 4 millions deuros. Une jolie petite somme pour un joueur remplaçant qui nentre plus dans le schéma de son entraîneur, non ?
Aujourdhui, la balle est dans son camp
Dans le football professionnel daujourdhui, le talent ne suffit plus pour réussir, il y a deux autres facteurs à réunir pour arriver au sommet, le travail et le comportement sur et en dehors des terrains. A limage de Sofiane Feghouli et de Djamel Mesbah avant lui, Yacine Brahimi devra être à 100% chaque fois quil sera sur le terrain, en match comme à lentraînement. Il devra aussi avoir un comportement exemplaire avec ses coéquipiers et en dehors des terrains et avoir une hygiène de vie que son statut de pro incombe. Sil réussi à réunir ses trois facteurs, il se fera remarquer par une grosse cylindrée de Liga ou dEurope et recevra assurément une convocation de Vahid Halilhodzic, dont les critères de sélection et les exigences, sont les mêmes que dans les clubs de très haut niveau. M. B.