Yacine Brahimi, le «Feghouli junior»

Elu par la presse ibérique homme du match pour sa première sortie et ses 44 premières minutes (NDLR il est entré à la 46e minute de jeu) sous ses nouvelles couleurs, le rouge, blanc et bleu du Granada FC, lors de la 4e journée de la Liga espagnole, Yacine  Le jeune milieu de terrain algérien, transféré en Espagne dans les dernières secondes du dernier mercato, est en train, s’il poursuit dans cette voie, de se faire un nom dans l’un des championnats les plus prestigieux de la planète. Un parcours similaire à celui d’un autre milieu de terrain algérien, Sofiane Feghouli, son aîné d’un an et qui occupe le même poste, qui est devenu en un peu plus d’une saison, la star du Valencia FC, son club, et l’une des stars de la Liga, dans un championnat où jouent quand même Lionel Messi, Cristiano Ronaldo ou autre Falcao par exemple. 

«Yass», sur les traces de «Soso»
Car lorsqu’on regarde bien le parcours de celui que ses amis appellent «Yass», du haut de ses 22 ans, il est en tous points semblable à celui du maître à jouer de l’équipe nationale, âgé seulement de 23 ans. Ils sont tous les deux algériens puisque Brahimi a un papa originaire d’El-Goléa dans le Grand Sud et une maman qui vient, elle, de la wilaya de Tizi Ouzou et sont tous les deux nés et ont passé leur enfance en banlieue nord de Paris, puisque Feghouli est de Levallois Perret, dans le 92, et Brahimi du quartier Robespierre de Montreuil, dans le 93, la ville d’où est issu un autre Fennec, Djamel Abdoun. Ils ont tous les deux été détectés de manière très précoce, grâce à leur talent et à une technique hors du commun, par des clubs formateurs français, Grenoble pour l’un et le Stade rennais pour l’autre, deux clubs qui ont beaucoup misé sur eux et qui les ont énormément couvés, en ce qui concerne notamment le choix de leur future sélection nationale, puisqu’ils sont binationaux tous les deux, en leur construisant une autoroute vers l’équipe de France. A tel point que les deux joueurs, craignant pour leur avenir, ont laissé longtemps planer le doute sur leur choix définitif de sélection. Ils ont, tous les deux, joué pour l’équipe de France espoir et ont dû attendre de quitter l’Hexagone pour se prononcer en faveur de l’Algérie, de peur de représailles. 
Ils arrivent en Espagne dans les mêmes conditions
Même si leurs parcours respectifs en France diffèrent un petit peu, puisque Feghouli «se baladait» et avait largement sa place dans un GF38 moribond, en pleine banqueroute économique et sportive et qui se dirigeait directement vers la Ligue 2, alors que Brahimi, est toujours resté pour ses dirigeants un espoir, et malgré ses bonnes prestations lorsqu’il entrait sur le terrain et ses buts marqués, on ne lui a jamais fait confiance dans ce club, à son grand regret. Mais là où le destin les fait se retrouver encore une fois, c’est qu’il a fallu un gros clash avec leur club, pour qu’ils puissent enfin partir, en étant honnis par leurs anciens dirigeants amnésiques qui parlaient de «caprices d’enfants gâtés» oubliant tous les services que ces deux hommes avaient pu leur rendre dans un passé très récent. Feghouli, qui était à l’époque convoité par Manchester United et l’Atletico, qui avait reçu une fin de non recevoir de Grenoble, lorsqu’il a eu l’opportunité d’aller au Valencia FC, a été jusqu’à faire grève pour enfin quitter les Alpes pour le soleil. Idem pour Brahimi, que Rennes ne faisait pas jouer mais gardait en réserve comme un «portefeuille d’actions» ou des «stocks option». Une sorte de monnaie d’échange à qui on ne proposait que des prêts en Ligue 2 de crainte de le voir filer à l’anglaise. Mais cette saison, Yacine Brahimi a tenu bon, et à l’issue d’un long bras de fer, il obtient dans les dernières heures du mercato, un prêt pour le modeste club de Granada FC, qui lui fait poser un pied dans la prestigieuse Liga, et qui lui offre la garantie d’obtenir du temps de jeu. Granada FC, que l’on appelle la réserve du club italien de série A d’Udinese, puisque ces deux clubs ont le même propriétaire.
Feghouli a ouvert la voie pour Brahimi en club comme en EN
Nous pouvons même supposer que ce sont les bonnes performances de Feghouli en Liga qui ont peut-être donné envie aux clubs espagnols d’enrôler des milieux de terrains, vifs, rapides, qui ont le sens du but et qui sont techniques. C’est peut-être cela qui a fait venir Yacine Brahimi, qui est une sorte de «Feghouli junior» en Espagne ? La question mérite d’être posée. En tout cas Yacine Brahimi, qui s’est prononcé récemment, à l’instar d’Ishak Belfodil, son compatriote et nouvel attaquant de Parme, pour une venue en équipe nationale, pour ne pas se griller et avoir des problèmes dans des clubs où ils viennent tout juste d’arriver et où ils doivent se faire une place. Mais «Yass» a l’algérienne armure et nous en avons la confirmation aujourd’hui, ses pseudos hésitations passées n’avaient pas pour but d’envoyer paitre la mère patrie Algérie et sa Fédération nationale de football, mais de protéger sa carrière et son avenir dans une Fédération française où la DTN est prête à toutes les bassesses pour garder dans son giron, les binationaux qu’elle a formée et les empêcher de faire les beaux jours de leurs pays d’origine, surtout lorsqu’ils sont très talentueux comme Brahimi. La récente affaire des quotas avec enregistrement à l’appui en est une preuve. 
Une option d’achat de 4 millions d’euros qui veut tout dire
Alors que le Stade Rennais, son précédant club, mauvais joueur d’avoir perdu le clash qui opposait les dirigeant du club au milieu de terrain algérien, qu’ils ne désiraient ni faire jouer, ni vendre à bas prix, se sont contentés d’un communiqué laconique, écrit par un conseiller en communication, soucieux de salir Brahimi proprement en minimisant son talent en disant que «(…) Yacine Brahimi a été prêté à Grenade pour 400 000 euros, parce qu’il n’entrait plus dans le schéma de l’entraîneur corse du club breton, Frédéric Antonetti (…).», oubliant par la même de signaler que la saison passée, il avait un «ratio but» de 2 réalisations pour seulement 17 «bouts de matchs» joués seulement. Ils oublient aussi dans le communiqué de signaler que l’option d’achat de ce prêt à Granada FC  s’élève à 4 millions d’euros. Une jolie petite somme pour un joueur remplaçant qui n’entre plus dans le schéma de son entraîneur, non ?
Aujourd’hui, la balle est dans son camp
Dans le football professionnel d’aujourd’hui, le talent ne suffit plus pour réussir, il y a deux autres facteurs à réunir pour arriver au sommet, le travail et le comportement sur et en dehors des terrains. A l’image de Sofiane Feghouli et de Djamel Mesbah avant lui, Yacine Brahimi devra être à 100% chaque fois qu’il sera sur le terrain, en match comme à l’entraînement. Il devra aussi avoir un comportement exemplaire avec ses coéquipiers et en dehors des terrains et avoir une hygiène de vie que son statut de pro incombe. S’il réussi à réunir ses trois facteurs, il se fera remarquer par une grosse cylindrée de Liga ou d’Europe et recevra assurément une convocation de Vahid Halilhodzic, dont les critères de sélection et les exigences, sont les mêmes que dans les clubs de très haut niveau.                 M. B.

Classement