- Comment vous sentez-vous après lopération que vous avez subie il y a une semaine à Bordeaux ?
- Je vais bien merci. Je suis surtout soulagé parce que lintervention a été une totale réussite. Maintenant, je peux me concentrer sur ma rééducation et espérer revenir vite à la compétition.
- Peut-on savoir pourquoi vous vous êtes fait opérer une deuxième fois, est-ce que la première intervention na pas été réussie?
- En fait, je pensais que jallais complètement me débarrasser de mes soucis aux adducteurs après cette première opération, mais cela na pas été le cas. Je continuais toujours à ressentir une gêne au niveau de mon pubis. Jai donc décidé de me renseigner auprès des médecins spécialistes, qui mont conseillé daller voir un spécialiste à Bordeaux, ce que jai fait. Bien sûr, jai demandé lautorisation des responsables mon club pour partir en France. Je les remercie à loccasion, de mavoir permis daller dans cette clinique. Ils mont beaucoup soutenu. Ils se sont aussi inquiétés de mon état de santé. Je les remercie vraiment du fond du cur.
- Quest-ce qui vous garantit que cette nouvelle chirurgie va éliminer définitivement vos douleurs ?
- Il faut dabord que vous sachiez que cette opération est complètement différente de la première. Celle-là a un rapport avec les reins, en fait cest un peu compliqué. Mais ce que vous devez savoir, cest que je ne ressens plus les douleurs ou la gêne que javais après ma première intervention et cela est très important, cest même essentiel. En fait, pour vous résumer la situation, entre la période qui a suivi mon premier passage sur le billard et celle-là, cest comme le jour et la nuit. A vrai dire, aujourdhui je suis tranquille.
- Quest-ce qui vous attend à présent ?
- Je ne dois faire aucun effort pendant 3 semaines, parce que les sutures sont encore nouvelles. Je dois faire très attention. Mis à part lultrason et le changement de pansements, je dois me tenir immobile ou presque pendant 21 jours.
- Et après ?
- Après ça, les choses sérieuses commenceront pour moi. Je commencerai à courir et jentamerai ma rééducation.
- Quand pensez-vous pouvoir renouer avec la compétition ?
- Normalement, si tout va bien, fin novembre ou au plus tard début décembre.
- Cest ce qua dit aussi Vahid Halilhodzic. Mais pensez-vous vraiment pouvoir vous remettre aussi rapidement après une vraie intervention chirurgicale ?
- Ecoutez, si le médecin la dit, il a de bonnes raisons pour avancer ces délais. En tous cas, cest mon souhait le plus cher. Les médecins ont fait ce quil fallait, ce qui reste, cest moi et ma volonté de me rétablir qui décidera. Vous savez, dans ce cas de figure ça dépend généralement du patient ou de lopéré. Si on est assez motivé, si on fait exactement ce que les médecins nous demandent et surtout si on ne craque pas, je pense quon peut revenir avant même la date fixée. Maintenant, si vous vous dégonflez, ou si vous ne faites pas ce quil faut, attendez-vous à passer une longue période de remise en forme.
- On imagine que cest usant sur le plan psychologique, parce que cest généralement là que la plupart flanchent et déposent les armes ?
- Oui, bien sûr, surtout dans mon cas. Vous savez, cest ma première grosse blessure dans ma carrière. Je ne me souviens pas être resté trois mois sans jouer au football. Et là, ça fait plus que ça et ça va durer encore. Néanmoins, et comme je vous lai déjà dit, je suis hyper motivé. Je sais ce qui mattend et je sais ce que je dois faire. Ça ne sera pas une partie de plaisir, mais il faut absolument que je revienne vite.
- Quest-ce qui vous motive à ce point ?
- Mon amour pour le football, mon esprit compétitif. Je ne peux pas supporter dêtre éloigné des terrains. Cest ma raison de vivre et cest ce qui me fait vivre aussi.
- Il y a aussi la CAN, les éliminatoires de la Coupe du monde, la sélection nationale
- Vous mavez compris. Cette CAN sera peut-être ma dernière et je ne veux pas la rater. Si on se qualifie contre la Libye, ce qui nest pas encore fait, jinsiste sur ce fait, je voudrais être dans le groupe qui prendra part à la phase finale. Normalement, je devrais être opérationnel fin novembre ou début décembre. Si je joue quelques matchs avec mon club et que le coach Vahid voit que je suis prêt et que je peux tenir mon poste ou aider mes coéquipiers sur le terrain ou ailleurs, alors jaimerais bien être là. Je ne me permettrai pas de rater cette CAN, cest hors de question. La balle est dans mon camp, je dois faire ce quil faut pour convaincre le sélectionneur de mon aptitude physique et mentale.
- Le coach a justement dit quil était triste pour vous et pour Yebda, mais il a dit aussi que votre participation au tournoi final dépendra de vous et de votre état.
- Oui, il a raison de dire ça. On doit dabord rejouer dans nos clubs avant despérer retrouver léquipe nationale. Personnellement, je ferai tout pour être présent. Je néconomiserai aucun effort, absolument aucun.
- Vous avez dit que cétait votre dernière CAN mais vous avez déjà déclaré que vous comptiez arrêter après la Coupe du monde 2014. Ne pensez-vous pas que cest quand même jeune de prendre une retraite internationale à 32 ans ?
- Oui, beaucoup mont dit cela, mais il faut savoir quitter la table quand lamour est desservi comme disait Aznavour. Aujourdhui, il y a de bons défenseurs axiaux en équipe nationale. Des jeunes pleins de talents qui, je pense, sont capables de porter le flambeau. Je parle notamment de joueurs comme Belkalem ou Carl, qui sont des axiaux de haut niveau. Quand javais leur âge, jattendais que les anciens partent pour pouvoir jouer, il est temps que je fasse ça pour eux, car ils le méritent bien.
- Y a-t-il une possibilité pour vous de partir après 2014, ou bien est-ce tranché ?
- Pour le moment, cest ma décision. Après, vous savez, tout est affaire de mektoub. Dici là, Dieu seul sait ce qui pourra arriver.
- Vous avez vu le match aller, pensez-vous que cette équipe de la Libye soit capable de nous créer des problèmes ici à Blida ?
- La Libye est une équipe maligne. Ses joueurs font tout et nimporte quoi pour provoquer ladversaire. Comme le coach la si bien dit, ce sont les champions du monde de la provocation. Il faut sen méfier et ne pas tomber dans le piège. Techniquement et physiquement on est plus forts, cest clair, mais dans un match de foot, tout peut arriver et chaque détail compte. Je sais que les joueurs savent tout ça et que le coach va les préparer pour ça, mais ce que je dois dire cest quon nest pas encore qualifiés. Il reste 90 minutes, peut-être plus et il faut bien les gérer.
- Quelle est, selon vous, la meilleure façon daborder ce match ?
- Il faut leur rentrer dedans dès lentame du match. Il faut élever le tempo et ne leur laisser aucune chance, aucun espoir, aucun moment de souffler ou de reprendre leurs esprits. Marquer dès le début du match serait, selon moi, la meilleure façon daborder ce match, parce que si on tarde à scorer
ça pourrait devenir compliqué pour nous. Les libyens vont commencer à y croire et nous à paniquer et à jouer prudemment
il faut marquer vite, après, tout deviendra facile.
- Vous serez là vous ?
- Bien sûr que je serai présent à Blida. Je ne raterai pas ce match. Je compte aussi me présenter à Alger à loccasion du match amical face à la Bosnie pour fêter avec les Algériens le 50e anniversaire de lindépendance et de la création de la FAF.
A. B.