EN : Le cinéma des Libyens a commencé au Sheraton

Le capitaine Ahmed Saâd et ses camarades n’ont pas attendu le jour du match pour faire leur cinéma.

Dès leur arrivée avant-hier à l’hôtel Sheraton où la FAF leur a réservé tout un pavillon, «Les Chevaliers de la Méditerranée» ont commencé à provoquer le personnel de l’hôtel.  
Les Libyens ont été surpris de voir la FAF les accueillir avec des fleurs. Ce qui les a rendus fous c’était la réaction des Algériens qui se sont montrés gentils, voire même indifférents à leur égard. Les joueurs d’Erbish, qui s’attendaient à ce que les citoyens algériens les insultent, voire les agresser, ont montré un grand sens de responsabilité et de civisme. A leur arrivée à l’hôtel Sheraton Club des Pins, Zouaï et ses camardes ont eu droit au même traitement. Le personnel de l’hôtel s’est montré professionnel et a répondu à toutes les doléances de la délégation libyenne. Les Libyens n’aiment pas l’hospitalité. 
Le personnel de l’hôtel s’en est plaint à leurs responsables
Certains joueurs se sont d’abord permis de se balader dans des endroits qui leur sont interdits. Ensuite, lors du dîner, des joueurs ont fait exprès de consommer des produits qui ne sont pas inclus dans leurs réservations et ont carrément refusé de payer. Les serveurs qui ne faisaient que leur travail ont tenté gentiment de leur expliquer que ces produits-là étaient des extras, donc payables, mais les Libyens ne voulaient rien entendre. Avec un air provocateur, ils ont menacé les serveurs et à un moment donné, un joueur a exhibé des euros et a commencé à parler à haute voix, devant les clients de l’hôtel. «On a l’argent, on est riches, on n’est pas des mendient, on payera… On n’a pas besoin que vous payez pour nous… », dira un des joueurs. Un employé de l’hôtel qu’on a rencontré hier matin dans la ville de Staouéli nous dira : «J’ai lu çà et là qu’ils étaient provocateurs, mais à ce point ! Ils sont ingérables, anarchistes et insupportables. A un moment donné, notre responsable nous a demandé de faire preuve de patience et de répondre à toutes leurs demandes pour ne pas envenimer la situation. » 
Ahmed Zouaï, l’exception
Il est calme, gentil, tout le temps souriant et n’a à aucun moment été impliqué dans la bagarre qui a éclaté en fin de match à Casa. D’ailleurs, c’est ce même joueur, connu pour son professionnalisme et son éducation qui a sauvé Vahid du lynchage au match aller. «Sorry coach, sorry », disait-il au sélectionneur de l’Algérie tout en éloignant les joueurs qui voulaient s’en prendre à Coach Vahid. Hier à l’aéroport, Ahmed Zouaï, ancien baroudeur de l’Ittihad de Tripoli, a carrément accusé Ali Selama de menteur. «Selama est un menteur, Djebbour ne nous a jamais insultés ou manqué de respect », dira-t-il. «Il y a un joueur au grand gabarit, je pense que c’est leur avant-centre qui n’est pas comme les autres. Lui, il est gentil. J’ai discuté avec lui et il m’appelait sans arrêt mon frère », nous dira l’employé de l’hôtel.  Ainsi, les Libyens ne sont pas venus pour jouer une partie de football. Sachant qu’ils ne pourront jamais rivaliser avec les nôtres sur le terrain, ils vont tout tenter pour faire sortir le match de son contexte. Répondre à leurs provocations serait une grave erreur. Cela voudrait dire qu’ils ont gagné et eu ce qu’ils voulaient. La meilleure réponse serait une gifle sur le terrain.   
A. B. 

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