L\'ex-entraîneur adjoint des Verts, Zoheir Djelloul, est depuis trois mois dans le Sultanat d\'Oman, où il dirige la formation d\'Ennasr, représentant la ville de Salala, distante de 1200 km de la capitale Mascate. Il a amené avec lui dans son staff technique l\'ex-entraîneur du MCA, Abdelhak Meguelati. Après quatre journées de championnat, son équipe totalise cinq points. Dans cet entretien, il nous parle de sa nouvelle expérience dans ce pays du Golfe et nous donne son avis sans détours sur le tirage au sort de la prochaine CAN-2013 qui a mis le Togo, la Tunisie et la Côte d\'Ivoire sur le chemin de la sélection algérienne. L\'ex-bras droit de Saâdane affirme également qu\'il sera présent en Afrique du Sud pour soutenir les Fennecs.
- Comment ça se passe pour vous dans le Sultanat d\'Oman ?
- Dieu merci, je suis en train de travailler et découvrir les spécificités du championnat de ce pays. J\'entraîne l\'équipe d\'Ennasr d\'Oman depuis le début de la saison et après quatre matches, nous avons récolté cinq points et nous sommes qualifiés pour les 1/8 de finale de la coupe du Roi. Ce n\'est pas un début satisfaisant, mais je reste confiant pour la suite du parcours.
- Est-ce qu\'il y a des Algériens dans votre staff technique ?
- Oui, j\'ai amené avec moi Abdelhak Meguelati, l\'ex-entraîneur du MCA, on travaille en collaboration.
- Est-ce que vous vous êtes adaptés un peu au climat de ce pays ?
- Vous savez, ce n\'est pas toujours évident, car je suis dans une ville distante de la capitale Mascate de 1200 km. Il y a de fortes chaleurs ces jours-ci et on essaye de s\'adapter progressivement.
- La sélection d\'Oman est entraînée par le Français Paul Le Guen, est-ce que vous avez eu l\'occasion de le rencontrer ?
- Oui. Dernièrement, il est venu superviser un match de notre équipe. A la fin de la rencontre, il est venu me voir et on a discuté sur plusieurs sujets. D\'ailleurs, il a retenu deux joueurs de mon équipe en sélection.
- Ouvrons, si vous le voulez bien, le dossier de l\'EN ?
- Allez-y, je suis à votre disposition.
- Quel est votre avis sur le tirage au sort pour la prochaine CAN en Afrique du Sud qui a mis sur le chemin de l\'Algérie la Tunisie, le Togo et la Côte d\'Ivoire ?
- Je pense qu\'à ce stade de la compétition il n\'y a pas d\'équipes faibles. Je pense que tous les groupes son équilibrés, mais sur le papier, le groupe de l\'Algérie paraît le plus difficile. L\'Algérie ne doit pas faire trop de calcul, car toutes les rencontres sont compliquées. Il faut tout d\'abord éviter de perdre le premier match contre la Tunisie.
- Justement, beaucoup d\'observateurs estiment que le premier match est déterminant, quel est votre avis là-dessus ?
- Vous savez, la Tunisie reste un des géants d\'Afrique, c\'est une sélection expérimentée qui est toujours présente dans les grandes compétions africaines. Le caractère derby du match va donner du piment à ce match qui va se jouer sur des petits détails. Je pense que la sélection algérienne doit faire le maximum pour l\'emporter ou à défaut arracher le point du nul.
- Il y aura par la suite le Togo et la Côte d\'Ivoire…
- Justement, si on réalise un bon départ, la sélection algérienne passera le premier tour, j\'en suis convaincu. Même si le Togo possède des joueurs talentueux, je ne pense pas qu\'il puisse empêcher notre EN de le battre. Concernant la rencontre contre la Côte d\'Ivoire, ça sera une autre paire de manches.
- Pourquoi vous dites une autre paire de manches concernant la confrontation face à la Côte d\'Ivoire ?
- Vous savez, les Ivoiriens n\'ont pas encore digéré leur élimination contre notre sélection lors de la CAN-2010, c\'est pour cela qu\'ils aborderont leur match contre les Verts avec un esprit revanchard, une double revanche en fait.
- Vous dites double revanche ?
- Ils veulent battre l\'Algérie et le sélectionneur Hallilhodzic, car en 2010, ils étaient sûrs qu\'ils allaient remporter la Coupe d\'Afrique des nations.
- Justement, à propos de la Côte d\'Ivoire, vous étiez l\'adjoint de Saâdane en 2010, comment l\'EN a pu éliminer l\'ogre ivoirien à l\'époque ?
- Je vais vous faire des révélations importantes qui nous ont permis de battre cette grosse cylindrée en 2010. Tout d\'abord, on avait à l\'époque un groupe soudé, entouré par des cadres qui étaient des leaders dans l\'équipe. Il y avait un état d\'esprit extraordinaire au sein de la sélection et chaque joueur savait le rôle qu\'il devait tenir sur le terrain. Avant ce quart de finale, on n\'a pas mis de pression sur les joueurs, on les a mis à l\'aise et c\'est comme ça qu\'on abordé le match avec une grande sérénité.
- Parlez-nous un peu de la préparation proprement dite…
- Ce que les gens ignorent, c\'est qu\'on a préparé ce match avec le plus grand soin. On a suivi les entraînements des Eléphants pendant toute la semaine qui a précédé notre confrontation. Personnellement, j\'étais chargé d\'accomplir cette mission, une fois je l\'ai terminée, j\'ai transmis un rapport détaillé à Monsieur Saâdane pour l\'exploiter.
- Quelle était la réaction de Saâdane lorsqu\'il a pris connaissance du rapport que vous lui aviez transmis ?
- Il m\'a tout de suite fait savoir que si ce rapport est vrai, les Ivoiriens ne pourront pas nous résister physiquement.
- Pourquoi ?
- Tout simplement parce qu\'il y avait une erreur de planification de charges dans leur microcycle de préparation.
- Soyez plus explicite ?
- En effet, avant le match contre l\'Algérie, les Ivoiriens sont restés neuf jours sans jouer. Cette situation les a contraints à modifier leur cycle de préparation. Nous avons su exploiter cela en profitant de l\'erreur de planification de charges dans leur préparation précédant l\'empoignade. Nous avons mis en place un dispositif tactique adéquat pour contrer les Ivoiriens et c\'est comme ça que nous avons pu les éliminer physiquement, on les a étouffés et d\'ailleurs, lors des prolongations, on était largement au-dessus sur le plan physique.
- Qu\'est-ce qu\'il faut maintenant pour battre la Côte d\'Ivoire en Afrique du Sud ?
- Je ne m\'immisce pas dans les prérogatives d\'Hallilhodzic, il est en place et c\'est lui le chef. Je pense qu\'il a assez d\'expérience pour bien préparer son équipe pour la prochaine CAN.
- Que pensez-vous de la sélection algérienne actuelle ?
- C\'est une équipe qui a beaucoup changé par rapport à l\'équipe de 2010. Il y a de jeunes joueurs talentueux, mais qui manquent encore d\'expérience. J\'aurais aimé que Ziani, Belhadj, Antar et Matmour soient encore là, car en toute sincérité, ce sont des joueurs qui peuvent encore donner à l\'EN par leur expérience et leur vécu.
- Mais Antar et Matmour ont décidé de prendre leur retraite internationale…
- Vous savez, lorsque l\'EN avait besoin de ses enfants, ils ont tous répondu présents, maintenant je pense que certains joueurs ont besoin de l\'EN, ils attendent que l\'EN leur tende la main.
- Avant de conclure, comment voyez-vous les chances des Verts en Afrique du Sud ?
- Je souhaite bonne chance à notre EN en Afrique du Sud. D\'ailleurs, je serai présent pour soutenir l\'équipe, car je suis avant tout un supporter acharné de mon pays. Concernant ses chances, je reste confiant et je reste persuadé que s\'ils passent le premier tour, ils peuvent aller loin dans cette compétition continentale.
K. H.