USMH : Le bus attaqué à M’chedallah

Avant-hier, alors que la délégation harrachie avait pris la route pour rentrer à Alger, elle a été surprise par des énergumènes qui lui ont tendu un guet-apens aux environs de M’chedallah, où les choses ont mal tourné. Les Harrachis ont encore vécu l’enfer après les récents incidents de Béchar.

Ayant perdu sur le score de 2 à 0, les Harrachis ne s’attendaient pas à ce qu’ils soient traités de la sorte. En effet, le bus de l’USMH ainsi que plusieurs véhicules de supporters ont étés endommagés par des jets de projectiles. Certains ont carrément frôlé la mort après avoir reçu des jets de pierres. D’où sont sortis les voyous qui ont caillassé le bus, personne ne le sait. Plusieurs témoins nous ont affirmé que c’est aux environs de M’chedallah que le calvaire a eu lieu, et personne ne savait où donner de la tête. Pourtant, le secrétaire général de l’USMH a eu l’assurance des autorités qu’il n’allait pas y avoir de problèmes. Il a donc rappelé les autorités pour qu’elles interviennent, mais elles ont mis du temps pour arriver sur les lieux.

Les Harrachis se sont retrouvés livrés à eux-mêmes

Les Harrachis se sont retrouvés livrés à eux-mêmes. Selon plusieurs témoins, il y avait tellement de monde qu’il aurait fallu un grand renfort des services d’ordre. Le club banlieusard ne cible ni les autorités ni les forces de l’ordre, mais dénonce ces comportements qui n’ont rien à voir avec le monde du sport et appelle à ce que des mesures draconiennes soient  prises afin d’éviter ce genre d’incidents, au risque de voir des pertes humaines. Pour la direction de l’USMH, «il faut que cette violence cesse. Depuis le début de saison, on accueille les équipes avec des fleurs, et aucune des formations qu’on a reçue à Lavigerie n’a été maltraitée, au contraire, on a bien pris soins de toutes les équipes qui sont venues jouer au 1er-Novembre cette saison», a déclaré le président du comité de supporters. Par ailleurs, il est à noter que c’est la troisième fois depuis le début de saison que l’USMH est victime de violences et que les supporters harrachis ont un comportement exemplaire depuis le début de saison.

Les attaques avaient déjà commencé à l’aller

Les joueurs et le staff technique nous ont fait savoir qu’à l’aller déjà, ils étaient victimes de jets de projectiles, mais ce n’était que pendant un court moment. C’est sur le chemin du retour que l’inattendu s’est produit. Escorté pendant un court moment, le convoi, composé du bus des joueurs et de véhicules de supporters a été laissé seul. Après avoir fait deux arrêts d’une heure à chaque fois, il est arrivé à M’chedallah où il s’est retrouvé coincé dans une petite rue sans possibilité de rebrousser chemin. Il a vécu un cauchemar de presque une demi-heure. 

Les supporters : «C’était pire qu’à Béchar»

Environ 1000 supporters ont fait le déplacement à Béjaïa. Croisés hier à Lavigerie, nous avons recueilli les témoignages de quelques-uns de ceux qui ont vécu l‘enfer : «On a vraiment vécu une nuit cauchemardesque, on a été encerclés par des énergumènes qui nous ont pris à partie, ça a duré un bon moment ; on a échappé au pire, mais beaucoup de nos véhicules ont été endommagés, heureusement qu’il n’y a eu aucun mort. Vraiment, si c’est comme ça, on ne va plus aller supporter notre équipe. Cette fois c’était pire qu’à Bechar et la prochaine fois, ça sera comment ?» se sont-ils interrogés. 

R. H.

Plusieurs véhicules endommagés

Une dizaine de voitures était stationnées hier à Lavigerie, exposées à la presse présente. Plusieurs fans de l’USMH ont vu leur automobile avec des vitres brisées, des phares cassés et une tôle déformée par les coups. Sans parler du bus (voir photos), dont plusieurs vitres ont éclaté au-dessus des têtes des joueurs. Certains nous ont confié que «c’était comme la fois où le bus de l’EN a été caillassé en Egypte», ou encore le chauffeur qui a été traumatisé après avoir vu sa vitre éclater.

 

Des supporters blessés

D’après plusieurs témoins, quelques supporters sont encore à Béjaïa après avoir été évacués en urgence à l’hôpital. Un d’entre eux aurait été même agressé à l’arme blanche.

 

Benomar : «Les pierres pleuvaient de partout»

L’entraîneur adjoint, Hassan Benomar, s’est dit effaré par ce qui s’est passé, et remercie le Ciel que personne ne soit gravement touché : «Déjà, quand on était sur le chemin de l’aller, on a été victimes de jets de projectiles ; on a cassé une de nos vitres, mais c’est sur le chemin du retour que les choses les plus graves se sont passées. Au départ, on a été escortés, mais, vite, ladite escorte a fait demi-tour. Par la suite, on s’est retrouvés coincés et livrés a nous-mêmes, et les pierres pleuvaient de partout. Ça faisait un bruit énorme, heureusement que les vitres du bus sont assez petites, malgré ça on a été un peu touchés par les éclats de verre. Heureusement que personne n’a été gravement touché, on ne savait plus quoi faire, c’était vraiment une grande confusion. C’est vraiment malheureux de voir ces choses.»

 

Lakhdar Aït Kaci : «On va à la dérive»

Pour le président du comité de supporters, c’en est trop, ces incidents sont la goutte qui fait déborder le vase. Aït Kaci juge qu’il est temps que les choses changent avant que ça ne dégénère davantage : «J’appelle les responsables à voir ce que font leurs éléments. Déjà à Lavigerie, on maltraite nos supporters à coups de matraque, mais, malgré ça, notre galerie a eu un comportement exemplaire cette année. Je ne sais pas si on en veut à l’USMH ou si c’est notre pays qui part à la dérive. Moi, je dis que le football doit nous unir pas nous séparer. Aujourd’hui, les supporters jouent à qui fera plus mal à l’autre et, à ce jeu, les perdants c’est les familles qui risquent de perdre leurs enfants. Il se passe des choses très graves, il faut que ça cesse, je tire la sonnette d’alarme, car même certains éléments des services d’ordre ne font pas leur travail convenablement et ne font qu’augmenter le stress des supporters. Il se passe des choses terribles dans notre championnat et je me demande où on va à ce rythme. Je crains que dans pas longtemps ça deviendra des batailles avec des pertes humaines. Il faut que les autorités interviennent pour faire quelque chose, il faut faire en sorte que le service d’ordre assure la sécurité, car ce qu’il fait n’est pas suffisant.»

 

Doumi : «Où allons-nous comme ça ? »

De son côté, Mustapha Doumi dit en avoir marre de voir encore et toujours la violence : «On a vécu un véritable enfer. Vous voyez (il nous montre le bus et les véhicules endommagés) et on dit que le supporter harrachi est violent. Moi ce que je dis, c’est que je vois que notre galerie se fait tabasser partout où elle va, je ne parle pas uniquement de mon équipe, mais de notre football de manière générale, les gens font preuve d’une méchanceté gratuite et sans raison. C’est grave, où allons-nous à ce rythme ? Je condamne fermement ces agissements. Dans ces conditions, j’appelle nos supporters à ne plus se déplacer s’ils risquent leur vie à chaque sortie. Au lieu que ce soit une fête, c’est devenu à chaque fois une boucherie. On est un seul peuple, unissons-nous au lieu de nous déchirer, il est temps qu’on évolue, pour une fois.»

 

Elamali touché à l’œil par un éclat de verre

 «Grâce à Dieu, ce n’est pas grave»

Touché par un éclat de verre, Elamali a vraiment failli perdre un œil. Le joueur que nous avons joint, nous a fait part de sa déception, de son dégoût et nous a fait savoir que, grâce à Dieu, il l’a échappé belle : «Vraiment c’est à n’y rien comprendre, pourtant on est dans un championnat professionnel, mais la vérité c’est qu’on est encore loin du professionnalisme. Lorsqu’on a été pris d’assaut, on a vraiment eu peur, le bruit des pierres qui tapaient sur le bus était tellement fort qu’on aurait cru un orage.» «J’ai été touché par un éclat de verre qui m’est rentré dans l’œil, heureusement que j’ai eu le réflexe de le retirer vite, grâce à Dieu, ce n’est pas grave et je vais bien. Je crois que c’est le Seigneur qui m’a préservé de perdre un œil. Ça aurait pu être pire, il y a vraiment de quoi être dégoûté, ça devient pourri et nous, les joueurs, aujourd’hui on joue avec la peur d’être agressés», poursuit-il. Par ailleurs, Elamali, qui a été touché à la cheville lors de la rencontre face à la JSMB reprendra les entrainements aujourd’hui le plus normalement du monde avec le groupe.

R. H.

Coupe d’Algérie

Les juniors éliminés, les cadets et les minimes qualifiés

Pour le compte du quatrième tour de la coupe d’Algérie, l’USMH avait comme adversaire le CRB pour les trois jeunes catégories U20, U17 et U15. Les deux plus jeunes catégories se sont brillamment qualifiées au prochain tour, quant aux juniors ils ont été éliminés.

 

 

 

 

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