Sandjak : « »
- Vous avez suivi le match qui a opposé la JSK au CABBA, quels enseignements tirez-vous de cette rencontre ?
- Effectivement, j’ai regardé le match face au CABBA Bordj Bou Arréridj, et j’ai eu la perception suivante : la JS Kabylie est une équipe où il ya des qualités individuelles certes, mais il ya beaucoup à faire sur le plan du collectif. J’ai vu 11 individualités, je n’ai pas vu d’osmose ni d’esprit de corps et mon travail sera de créer cet esprit de groupe, ce collectif, et d’insuffler cette mentalité de guerrier qui semble faire défaut.
- On sait que Benlamri vous a épaté, que pensez-vous de ce joueur ?
- Nasser Sandjak : Honnêtement, de ce que j’ai vu, aucun joueur, ni dans son compartiment, celui de la défense, ni au milieu et ni en attaque, ne sort vraiment du lot. Les joueurs ont tous un bon niveau intrinsèque, mais ça pèche beaucoup sur le plan collectif.
- Y a-t-il des joueurs qui vous ont déçu ?
- Non, ce ne sont pas les joueurs qui sont décevants, il ne s’agit pas de se tromper de diagnostic, c’est la situation générale dans laquelle se trouve ce club qui est décevante. L’un des clubs les plus prestigieux d’Afrique, le plus titré d’Algérie est englué dans une spirale de la défaite, alors qu’il est censé jouer le titre et c’est cela qui est décevant, pas les joueurs.
- Où se situe le problème de la JSK ?
- Comme je vous l’ai dit. Le problème est collectif, mais surtout mental. Le club se trouve dans une situation très difficile et n’arrive pas à sortir de cette spirale négative, qui amène des défaites qui semble l’entraîner irrémédiablement vers le gouffre. C’est à ce niveau qu’il faut travailler selon moi, endiguer cette période négative par tous les moyens.
- Croyez-vous que la JSK est capable de prétendre encore jouer le titre ?
- Non, au point où nous en sommes, il ne faut pas parler de titre, mais de reconstruction. La JSK, avec son prestige et sa renommée, qui était censée jouer le titre, se retrouve 13e du championnat au bout de douze journées. Soyons sérieux, parlons plutôt de maintien dans un premier temps, puis de reconstruction, pour avoir de nouveau incha Allah, des lendemains qui chantent en Kabylie.
- Quelles sont vos premières priorités ?
- Ma première priorité sera d’écouter tout le monde sans exception à mon arrivée pour dresser un état des lieux. Ensuite j’attaquerai directement mon travail avec les trois principaux points que je me suis assignés, en acceptant cette difficile mission qui sont :
1 - endiguer par tous les moyens cette spirale de la défaite en travaillant à l’entraînement, le collectif, la tactique, mais aussi l’esprit de corps, le vivre ensemble et les valeurs de ce club mythique et ce qu’il représente pour ses supporters et pour l’Algérie tout entière, pas seulement la Kabylie.
2 - Essayer de stabiliser ce redressement tout doucement et dans la durée pour éviter des résultats en dent de scie, qui font beaucoup de mal à un club convalescent comme la JSK.
3- Enfin, une fois la stabilité revenue, faire repartir la machine pour essayer de finir la saison de la meilleure des façons pour préparer le futur proche du club.
- Comptez-vous proposer des joueurs au président Hannachi ?
- Pour être franc, ma priorité sera de beaucoup dialoguer pour dresser un état des lieux, faire un bilan et discuter, de concert avec le président Hannachi, à un éventuel renforcement du groupe, dans les domaines qui nous feront défaut uniquement. Il ne s’agit pas de mettre la charrue avant les bœufs.
- Ne pensez-vous pas que la priorité est d’instaurer une certaine discipline dans le groupe ?
- Ma priorité sera d’installer un projet de jeu dans un premier temps et une identité de jeu propre à ce grand club. Ensuite, il est clair que je demanderai à mes joueurs d’être professionnels sur et en dehors des terrains. Je leur demanderai d’avoir la rigueur et l’hygiène de vie que le football de haut niveau exige, pour mettre toutes les chances de notre côté, montrer l’exemple et permettre aux supporters d’être fiers d’eux.
- Vous connaissez bien l’entourage de la JSK, allez-vous mettre un terme aux mauvaises habitudes ?
- A cette question j’aimerais vous donner une seule réponse. Peut importe ce qui s’est passé avant moi. Je ne veux pas parler du passé. Moi ce qui m’intéresse c’est le présent et l’avenir de la JSK. Le reste ne relève pas du football, et moi je suis un technicien de football.
- Quels sont les objectifs qui vous sont assignés par le président Hannachi ?
- Je vous répondrais sans langue de bois en vous disant que le président Hannachi ne m’a assigné aucun objectif si ce n’est celui de mettre tous les moyens pour redresser le club.
- Certains estiment que si Hannachi a fait appel à vous, c’est juste pour calmer les supporters…
- Je répondrai à ces gens-là que j’ai un profond respect pour l’Algérie en général, et pour la Kabylie en particulier, et pour le football national. Je viens en temps que technicien de football professionnel pour apporter mes modestes compétences et ma modeste contribution à mon pays et à ma région. Et si cela peut faire plaisir aux supporters pour qui j’ai le plus grand respect, tant mieux.
- Pourquoi Sandjak n’entraîne que la JSK en Algérie ?
- Je vous retourne la question en vous demandant pourquoi la JSK et son président ont-ils été les seuls à proposer du concret à Sandjak ? Les différents contacts que j’ai pu avoir avec d’autres clubs du pays n’étaient pas concrets, voilà tout. Moi, je fonctionne au challenge, et à ce jour, seule la JSK m’a proposé de bons challenges à relever.
- La JSK a touché le fond, ne pensez-vous pas que quoi qu’il arrive, vous allez faire mieux que votre prédécesseur…
- Je ne suis pas dans une compétition avec mes prédécesseurs. Ma priorité est le redressement de la JSK et tout faire pour lui rendre la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter.
- N’envisagez-vous pas de faire appel à Moussa Saïb qui connaît bien la JSK pour vous épauler dans votre mission…
- J’ai juste envie de vous dire que mon souci premier, ce n’est pas de faire appel à X ou Y. Mon souci premier, c’est la JSK et pas une histoire de noms. Mon problème, c’est de rapidement m’atteler à tout faire pour stopper l’hémorragie négative et redonner le sourire aux amoureux des Jaune et Vert, un point, c’est tout. Le reste, ce n’est pas important.
- Quelles seront les premières mesures que vous allez prendre ?
- Comme je vous l’ai dit, je vais écouter tout le monde sans distinction, comprendre et faire un état des lieux pour évaluer les priorités et commencer à régler les problèmes par ordre d’importance.
- Allez-vous commencé votre mission lundi après-midi ou vous allez attendre jusqu’à mardi ?
- Honnêtement, je ne sais pas encore. Tout dépendra du calendrier que je vais établir, mais aussi de mon heure d’arrivée. Je suis incapable de vous répondre aujourd’hui.
- Vous avez déclaré qu’un grand chantier vous attend, pouvez-vous être plus explicite ?
- Comme je vous l’ai expliqué, le groupe est touché moralement, et au vu de la situation, c’est normal. Le club jouait le titre, mais se retrouve 13e après 12 journées dans la spirale de la défaite. Mon travail sera de retaper le moral des joueurs pour redémarrer l’équipe mentalement, car c’est là que le chantier se joue, dans le mental. Je veux des combattants sur le terrain.
- Vous avez toujours dit que vous vouliez un staff costaud, dites-nous est-ce que vous allez garder Karouf ou pas ?
- Vous me parlez de personnes encore une fois, et moi, je vous parle de projet de jeu pour essayer de redresser le club phare de toute une région et de tout un pays. Actuellement, mon esprit n’est occupé que par la JSK et ses supporters.
- Est-il vrai que vous souhaitez avoir Raho et Gaouaoui dans votre staff ?
- Au moment où je vous parle, je ne peux ni confirmer ni infirmer cette information.
- Le prochain match de la JSK sera face à l’ESS, ce sera un sérieux test pour vous ?
- C’est ce qu’on appelle entrer dans le vif du sujet. Ce match sera très difficile face à une grande équipe de Sétif. Mais la JSK aussi est une grande équipe. C’est mon destin de commencer par ce match et j’accepte ce calendrier difficile.
- En 2003, la séparation ne s’est pas faite à l’amiable, et il y a eu des accusations de part et d’autre, ne craignez-vous pas que vous serez confronté au même problème dans le cas où les résultats ne suivent pas ?
- Aucun commentaire à faire là-dessus. Moi, comme je vous l’ai dit, je ne suis pas dans le passé, mais dans le présent et l’avenir. Le reste ne m’intéresse pas, encore moins le passé.
M. B.
Sandjak souhaite avoir Gianni et Harb dans son staff
Même si le nouvel entraîneur des Canaris, Nacer Sandjak, affirme qu’il n’a rien décidé pour le moment concernant son staff, on a appris d’une source digne de foi que le successeur d’Enrico Fabbro a émis le vœu d’avoir le préparateur physique, Gianni Solinas, et l’entraîneur des gardiens Abderrazak Harb dans son staff. L’excellent travail réalisé par Maoro, lequel a été solidaire avec son compatriote en refusant de poursuivre sa mission avec les Canaris, a contraint Sandjak à chercher un préparateur physique capable de bien préparer l’équipe. Il a déjà jeté son dévolu sur Gianni qui a déjà travaillé avec Simondi à l’ESS avant de devenir l’entraîneur en chef après le départ de celui-ci. Il a même entraîné le CRB. En ce qui concerne le poste d’entraîneur des gardiens, il veut avoir Harb à ses côtés. Hamid Souibès, qui a été nommé au poste d’entraîneur après le limogeage de Lyès Izri, pourrait être démis de ses fonctions dans les prochains jours.
M. A.