Déjà, la séance d’entraînement, prévue hier matin, a été annulée, l’entrée en stage à l’hôtel El- Mouahidine étant fixé à 17h. Selon les joueurs qu’on a eus au téléphone, il était hors de question qu’ils fassent machine arrière. On y reviendra.
Abdelilah veut rencontrer les autorités
Avant-hier, le président a chargé le capitaine Seddik Berradja de leur apprendre qu’il compte aller à la rencontre des autorités de la ville ce dimanche afin de les solliciter pour une aide financière. Larbi Abdelilah espère que son appel sera entendu par les autorités après qu’il eut été lâché par Baba.
Le coach veut des joueurs mobilisés
Djamel Benchadli, qui se bat corps et âme pour faire progresser son groupe, souhaiterait avoir pendant le stage des joueurs très mobilisés et non pas perturbés par leurs soucis financiers. A priori, ce vœu ne peut être exaucé vu que la crise est loin d’être résolue.
M. S.
Aouedj : «6 mois sans salaire, c’est trop !»
Le gaucher oranais affirme que sa patience a des limites et que, si d’ici lundi sa revendication de percevoir ses arriérés n’est pas satisfaire, il est prêt à quitter le club.
- Le différend financier qui vous oppose à votre employeur est en train de défrayer la chronique au MCO…
- Et pourtant, je ne suis pas le seul joueur à avoir exigé que ma situation salariale soit mise à jour. Figurez-vous que le club me doit six mensualités, tout de même dans ses conditions n’importe quel joueur se serait révolté, ma patience a ses limites.
- Jeudi, vous avez rencontré Abdelilah et Kalaïdji, que vous ont-ils dit ?
- Pour eux, le problème sera réglé d’ici lundi. J’aimerais bien les croire, car cela fait longtemps que nous vivons sur les promesses toujours sans lendemain. Franchement, lors de ma rencontre avec ces deux dirigeants, j’ai remarqué qu’ils ne sont pas en mesure de résoudre ce problème qui pèse lourdement sur le moral des joueurs.
- Pourquoi, le dites-vous ?
- C’est parce qu’ils ne m’ont pas convaincu. Il faut dire que le seul argument est l’argent, or, d’après ce que nous savons, les dirigeants actuels n’ont pas les moyens financiers de subvenir aux besoins des joueurs et de l’équipe et ce n’est un secret pour personne à Oran.
- La menace d’une grève des joueurs persiste, est-ce sérieux ?
- Entre joueurs, on s’est mis d’accord pour boycotter le stage, car, avec un moral au plus bas, on ne peut pas continuer à travailler. La situation a trop perduré et on ne veut pas vivre sur des promesses toujours non tenues. Si on a cessé les entraînements, c’est pour faire bouger les dirigeants, mais on voit que la situation est restée la même. Par conséquent, on a décidé de boycotter le stage, seulement, il faut que les supporters nous comprennent, le football est notre gagne-pain. Et si par malheur un de nous se blesse, personne ne viendra frapper à sa porte pour lui proposer une aide. En outre, on se demande comment on ose parler de professionnalisme alors que des joueurs n’ont pas perçu leur salaire depuis plusieurs mois.
- Ce qui est désolant, c’est que l’équipe est sur la bonne voie. Ne craignez-vous pas une cassure ?
- Effectivement, on demeure sur une petite série de bons résultats, on est qualifiés aux 1/8 de finale de la coupe. Sportivement, l’équipe est, comme vous le dites, sur la bonne voie. Cependant, au lieu de prendre soin des joueurs en les mettant dans les conditions de travail favorables, on a l’impression qu’on ne fait rien de tel. Tandis que les autres clubs sont en stage et leurs dirigeants s’occupent du recrutement, au MCO on vit toujours dans les problèmes et le constat est vraiment amer.
- Si d’ici lundi il y a rien, maintenez-vous la décision de partir ?
- J’ai des contacts officiels avec plusieurs clubs d’ici et de l’étranger. Le CSC a proposé un échange avec 4 joueurs, cela m’honore évidemment. Néanmoins, comme je suis attaché au MCO, j’essaie de temporiser avec l’espoir de voir la situation évoluer. Mais si d’ici lundi il n’y a rien, je serai alors contraint d’aller sous d’autres cieux.
M. S.
La crise couve
Au moment même où le MCO amorçait un retour au premier plan avec de bons résultats que ce soit en championnat qu’en coupe durant le mois de décembre, contre toute attente, il est de nouveau plongé dans une crise a priori voulue par certains.
Soupçons sur Baba
Après avoir dépanné pendant deux mois l’actuelle direction, en assurant les primes de matches et les frais d’hébergement et de transport, Ahmed Belhadj, qui avait promis de recruter de grosses pointures cet hiver pour booster l’effectif, a décidé à la surprise générale, de fermer les vannes cette semaine. En se déplaçant mercredi en France pour un séjour privé, le propriétaire du complexe Mezghena fausse tous les calculs du duo Abdelilah-Kalaïdji qui misait sur son apport financier pour recruter cet hiver. Toujours est-il que si, publiquement, les dirigeants actuels n’osent pas critiquer la sortie de Baba, en off, ils le soupçonnent d’avoir agi délibérément et sur conseils de ses proches afin de les fragiliser aux yeux des supporters, lesquels constateront leur incapacité financière et se rendront à l’évidence que le MCO ne vit qu’avec l’argent de Baba. Le coup a été bien calculé. Toutefois, une donnée peut tout fausser si jamais Abdelilah s’accrochait à son poste, en refusant de démissionner ou, ce qui paraît improbable, tendrait la main à Youssef Djebbari. Mais dans cette crise, c’est le club qui risque de payer au prix fort les conséquences. Une prise de conscience de tous est vivement souhaitée avant qu’il ne soit trop tard.
M. S.
Eyamael précise
«Je n’ai touché que 10 500 €»
Avant-hier, en début d’après-midi, l’ancien entraîneur Luc Eymael nous a appelé au téléphone pour apporter une précision concernant la déclaration faite par Larbi Abdelilah, qui avait affirmé qu’en deux mois, l’entraîneur belge avait pris 300 millions. «C’est faux ! rétorque Luc Eymael. J’ai empoché en tout et pour tout 10 500 euros (dix mille cinq cent). Encore, avant mon départ d’Oran, j’ai été obligé à payer une facture de boissons à l’hôtel où je séjournais. Alors, cessons de raconter des mensonges.» En contact actuellement avec la fédération du Kenya pour driver sa sélection, Luc Eymael ajoutera : «Pendant mon séjour, je logeais dans un hôtel une étoile, faut-il le préciser. En outre, si j’étais contraints de quitter le MCO, c’est parce que j’avais peur de perdre mon boulot au collège qui m’emploie en Belgique. Hormis cette raison, je pense que j’ai fait convenablement mon boulot et les résultats étaient largement positifs. Seulement, dans ce club, j’ai remarqué qu’il faut faire des compromis avec certains proches de l’équipe. Or, moi, je ne fonctionne pas comme ça. Sinon, pour ce qui est de l’équipe, je dirais que le MCO dispose d’un excellent effectif, il fallait juste le renforcer par un arrière gauche et un attaquant de pointe», affirme Luc Eymael, qui souhaite à l’occasion «bonne année à tous les supporters du MCO dont je compte pas mal d’amis et au club pour les challenges qui l’attendent».
M. S.