Les inconditionnels des Verts sont partout dans le monde, et il n’était nullement surprenant de les voir en Afrique du Sud, puisqu’ils sont nombreux ceux qui ont décidé de s’expatrier en Afrique du Sud pour y vivre, et ils sont nombreux surtout dans le commerce. C’est l’occasion de revoir, deux ans après la Coupe du monde, les Fennecs. Les Algériens de l’AFS, assurément décidés à ne pas rater une miette de la venue des Verts, ont décidé de montrer au sélectionneur et ses joueurs que les supporters algériens sont là pour donner de la voix à leur équipe et en toutes circonstances. Malgré le huis clos décrété par l’entraîneur bosnien des Verts, les supporters algériens de Rustenburg font contre mauvaise fortune bon cœur.
La plupart des Algériens qui résident à Rustenburg sont des Kabyles et beaucoup d’entre eux sont originaires de Draa El Mizan. Des fervents fans des Fennecs qui veulent soutenir plus que jamais la sélection de leur pays. Nous nous sommes approchés de certains d’entre eux et chacun a sa propre histoire, une aventure à raconter. Des parcours souvent atypiques qui ne laissent pas indifférents. Des témoignages touchants, des trajectoires qui marquent. Nous avons été très touchés par l’histoire de Karim Laouedj, un Algérien, originaire de la cité de l’Indépendance à Draa El Mizan, qui se trouve en Afrique du Sud depuis cinq ans déjà. Pour partir à l’aventure, il a dû emprunter de l’argent afin d’arriver au lointain Transvaal. Il a cru en son étoile et, aujourd’hui, on peut dire qu’il a réussi puisqu’il a fait carrière dans le commerce, comme la plupart de ses compatriotes. Il a pu s’intégrer facilement, ce qui lui a facilité d’avoir ses papiers sans problème. Karim vient juste de convoler en justes noces et veut vibrer au rythme des Verts. Il a décidé d’organiser un dîner «waâda» pour les journalistes algériens accrédités à cette CAN. Nostalgique, au bord des larmes, Karim Laouedj nous dira en respirant à plein poumon : «Vous avez ramené avec vous l’odeur du pays, et ça me fait un grand plaisir de vous réunir pour manger ensemble.» Il a 30 ans, et sa maman, restée au bled, lui manque «grave», mais Karim aura réussi sa vie et c’est le plus important pour sa maman qui lui manque «grave», comme il aime à le rappeler à chaque fois.
Il y a aussi Mohamed Naïli, dit «Mike». Il n’a aucune relation avec l’ex-Canari Billel Naïli, il est lui aussi un fervent fan des Verts. Mike, un quadra bien rangé, vit ici Rustenburg depuis 14 ans. Il y a fait sa vie et ses deux enfants (7 ans et 4 ans) y sont nés. Mike compte à son actif plusieurs commerces et représente jalousement son pays natal. C’est l’archétype de l’Algérien bien rangé qui a réussi dans les affaires et gagne sa vie dignement. Il vient d’envoyer une invitation à sa chère maman pour venir de «thamurth» vers «sa deuxième tharmurth mais, celle-ci compte moins de relief. Ce sera une première pour elle de visiter l’AFS», nous dit-il avec un brin de fierté. La maman de Mike devrait arriver bientôt.
D’autres sont installés à Rustenberg et nous ont raconté leur histoire, certains arrivent de Frikat, d’autres de Kalous et de Draa El-Mizan. 200 Algériens environ vivent dans le Transvaal et sont très décidés à donner de la voix pour être d’un bon appui aux Verts…
S. M. A.