«Je suis là pour marquer et je l’ai fait ce soir»

- Votre commentaire sur la victoire d’aujourd’hui ?

- Je suis vraiment très content et très satisfait, d’autant plus qu’on était dos au mur après la défaite face à la Côte d’Ivoire. Nous avons essayé de bien préparer le match et pour une fois nous avons concrétisé nos occasions. C’est toujours beau de marquer durant une CAN et espérons qu’il y en aura d’autres. Le plus important pour nous maintenant c’est de bien récupérer, de faire des soins pour préparer le 3^e match qui sera décisif pour nous.

- Vous avez beaucoup hésité avant de venir, peut-on dire aujourd’hui que vous êtes content d’être là ?

- C’est vrai que le football togolais était malade lors des trois dernières années. Il fallait qu’il y ait un joueur qui tape sur la table et j’ai décidé de le faire. Je dirais que les choses se sont plus ou moins arrangées et les choses sont rentrées dans l’ordre. Les Togolais ont bien pu voir face aux Ivoiriens que nous ne méritions pas de perdre la rencontre. Je dirais que si tout le monde met la main à la pâte, on peut réussir quelque chose d’extraordinaire.

- Comment avez-vous trouvé l’Algérie ce soir ?

- Une bonne équipe avec de très bons joueurs, on était bien en place. Nous avons bien développé notre jeu en profondeur. Je pense aussi que l’Algérie était malheureuse face à la Tunisie. Ils ont un bon entraîneur, ils vont à présent rentrer à la maison puisqu’ils sont éliminés, ils vont certainement beaucoup parler. Cette équipe, avec les potentialités qu’elle a  peut poser des problèmes lors des prochaines CAN, mais je suis là pour plus parler du Togo que de l’Algérie.

- Nous n’avons pas vu un grand Adebayor ce soir…

- Le plus important c’est de marquer des buts dans un match de football. Moi je suis là pour mettre des buts et ce soir j’ai marqué le premier à un moment important. Je ne suis pas venu pour faire du spectacle, mais pour marquer des buts. Si je voulais faire un festival, je serais parti en vacances et je ne serais pas venu jouer la CAN.

A. H. A.

 

Six : «C’est le match le plus dur qu’on est eu»

«C\'est peut-être un des matches les plus durs qu\'on ait eus. On est tombés sur une très bonne équipe d\'Algérie. Nous avons dû gérer par le cœur. Les joueurs avaient envie que le Togo gagne, et cette victoire est méritée. C\'était dur, mais cette victoire, elle est à nous. Beaucoup de journaux ont écrit que je ne voulais pas Agassa ou Adebayor. Une grande équipe se construit sur une colonne vertébrale, sur un grand gardien et un grand avant-centre, je les ai aujourd\'hui et je me félicite qu\'ils soient là. La Tunisie ? On l\'a déjà étudiée, c\'est une bonne équipe. Ce n\'est pas terminé, il faut encore donner des efforts.»

Comment les Verts ont préparé le match  

Brixi avait dit aux joueurs :

«Adebayor n’a presque pas de pied gauche»

 

Lors de la réunion d’avant-hier, Vahid Halilhodzic a laissé le spécialiste de la vidéo et des statistiques, Samir Brixi, parler des défauts de ce joueur. Il fallait vraiment chercher parce que ce joueur est vraiment parfait. Mais quand même, Brixi, après de longues séances de visionnage, a remarqué une chose, un détail que les défenseurs pourraient utiliser contre lui : la faiblesse de son pied gauche.

«Ce que j’ai remarqué, c’est qu’il n’utilise presque pas son pied gauche. Il contrôle le ballon toujours de la droite, il dribble du pied droit et il tire avec le même pied. Son pied gauche, il ne l’utilise jamais et c’est là, à mon avis, son handicap», leur avait dit Samir Brixi. Pour appuyer son hypothèse, le spécialiste de la vidéo et des statistiques avait montré plusieurs séquences de jeu d’Emmanuel Adebayor où il fait toujours la différence avec son pied droit. Dès que son pied gauche s’en mêle, il perd la balle.

 

«C’est comme ça, il faut défendre contre Cheyi»

Il est clair que ce message était destiné aux défenseurs. Ce détail pouvait, selon Brixi,  leur indiquer la meilleure façon de défendre face à ce grand joueur et deviner au passage quel chemin emprunterait Adebayor. Par exemple, si Emmanuel demande le ballon sur le côté droit de notre défense (gauche de l’attaque togolaise), il faut que Mostefa l’emmène vers le corner parce que Cheyi (comme le surnomment les Togolais) serait incapable de faire un centre du pied gauche. Même s’il essaye de le faire, ce qui est très rare, il ferait un mauvais centre. Emmanuel Adebayor, dans ces cas-là, a toujours tendance à crocheter pour se retourner sur son pied droit et foncer dans l’axe ou tirer vers le but. Le contraire doit être fait s’il est sur le côté gauche de notre défense (droit de leur attaque). Djamel Mesbah doit toujours penser en priorité qu’Adebayor va essayer d’aller sur son pied droit et que les chances qu’il aille dans l’axe sont vraiment minimes. «Mais ce n’est pas une séance exacte», précise le coach Vahid. Il avait raison le coach de dire cela parce que Messi, meilleur joueur du monde, n’utilise presque pas son pied droit, cela ne l’a pas empêché d’être 4 fois de suite Ballon d’or. 

 

A. B.