Cette élimination réveille en moi quelques douloureux souvenirs d’amères éliminations vécues en sélection.

 La Guinée au 5-Juillet en 2007 était venue nous ramener sur terre en nous battant à plate couture dans notre antre. Un autre moment de douleurs, celui né après l’élimination en demi-finale contre l’Egypte en 2010. Aujourd’hui, je suis tout autant déçu, j’ai même ma gueule de bois en ce lendemain de match. En cet an de grâce 2010, je me rappelle bien notre première sortie face au Malawi. Trois à zéro, net et sans bavures. Ce jour-là, dans le vestiaire, il y avait une ambiance d’enterrement. L’atmosphère était très lourde. On savait tous que la presse allait se déchaîner et nous descendre en flammes. Des moments très durs et difficiles à vivre. Et puis, dans ce climat très lourd, quelqu’un dit : «Allez les gars, on rentre à l’hôtel. Debout tout le monde, on rentre et dignement, c’est juste le premier match.» Nous sommes rentrés, les visages fermés, le moral au plus bas, le cœur gros comme çà. Le lendemain, nous nous sommes réunis entre nous. Les anciens ont pris la parole. Tout de suite après l’ambiance s’était détendue et les anciens, les cadres, ont trouvé les mots qu’il faut pour mettre du baume au cœur du groupe. A la fin de ladite réunion, nous nous sommes juré de prendre notre revanche au deuxième match. Nous en avons fait le serment et nous avons tenu parole. La suite, tout le monde la connaît. Partant de cette expérience, je voudrais vous dire que l’équipe d’aujourd’hui manque de cadres expérimentés. La grosse faute du sélectionneur est d’avoir joué «les gros bras»  en écartant, même diplomatiquement, un homme comme Karim Ziani. Sa faute, c’est aussi d’avoir «accepté» qu’un homme comme Antar Yahia parte, sa faute c’est d’avoir vidé l’équipe de ses cadres et construit une autre sans… S’il y a avait dans cette équipe des hommes qui ont de l’expérience dans des tournois pareils, il n’y aurait jamais eu cette casse et cette honteuse élimination. Pour repartir de plus belle, Halilhodzic,doit avoir le courage de faire son mea culpa et dire qu’il n’aurait pas se passer des services de ces cadres. Il faut que le sélectionneur ait le courage de les rappeler.