Halilhodzic : «Nous devons sauver l’honneur»

C’est un Vahid Halilhodzic, très déçu par l’élimination des Verts lors de cette Coupe d’Afrique des nations, qui s’est présenté à la conférence de presse hier au stade Royal Bafokeing.

 Il a commencé par faire un état des lieux de sa troupe suite aux deux défaites et le moins qu’on puisse dire c’est que les mots utilisés étaient très forts : «Ce que je peux vous dire pour commencer, c’est que nous traversons un moment très délicat et très difficile suite à cette élimination. En fait, on vit un vrai cauchemar. Ce scénario, on ne pouvait même l’imaginer, mais la réalité est là et on doit faire avec. Nous sommes tous abattus, mais ce n’est pas encore terminé, car il nous reste un match contre la meilleure équipe de ce groupe.»

Pour Vahid Halilhodzic, il est tout simplement inadmissible de rentrer à la maison bredouilles, c\'est-à-dire avec zéro point ou même zéro but marqué, d’autant plus que l’équipe a montré du beau jeu et que les statistiques sont là pour le démontrer. Pour lui, cette rencontre face aux Eléphants aujourd’hui est tout simplement une question d’honneur : «Nous sommes d’ores et déjà éliminés et nous devons tout simplement sauver l’honneur lors du match de demain (ndlr : conférence de presse animée hier matin).»

Ainsi, les intentions de Vahid Halilhodzic pour la rencontre de ce soir sont simples : arracher les trois premiers points de ce tournoi ou au minimum faire avec l’art et la manière afin d’atténuer ne serait-ce qu’un peu ce grand échec lors de cette Coupe d’Afrique des nations. Une mission, qui, il faut le dire, ne s’annonce pas des plus simples lorsqu’on voit ce qu’ont montré les Ivoiriens jusque-là.

A. H. A.

A propos d’une probable qualification de la Tunisie :

«Je ne m’occupe pas des autres, car j’ai assez de soucis comme ça»

Après l’élimination de l’Algérie et du Maroc, il reste que la Tunisie, seul représentant du Maghreb dans cette Coupe d’Afrique des nations. A la question de savoir si les Tunisiens pourront sauver l’honneur du Maghreb, il répondra : «Franchement, je ne suis pas là pour donner mon avis sur l’équipe tunisienne. J’avoue que j’ai assez de soucis pour préparer mon équipe pour le troisième match. Chaque sélection fait comme elle le sent, car je ne suis pas ici pour donner des leçons aux autres. Je le dis encore une fois, ma seule et unique préoccupation, c’est mon équipe.»

A. H. A.

Après avoir analysé les deux matchs, il fait son diagnostic

«Avec un tueur devant, ça aurait été différent»

«Défensivement, nous avons manqué de rigueur en faisant preuve de naïveté»

«Sur 4 tirs cadrés, 3 buts, c’est phénoménal»

 «Autant de joueurs blessés avant la CAN, à présent j’ai les réponses»

Lors de la conférence de presse d’après-match face au Togo, le sélectionneur national s’est dit ne rien comprendre tant les Verts ont eu des occasions de scorer lors de cette rencontre. Il nous avait fait savoir, samedi dernier, qu’il prendrait le temps d’analyser les choses afin d’essayer de trouver des réponses à ses interrogations. Interrogé à cet effet, Vahd Halilhodzic dira : «Il est évident que j’ai eu beaucoup de discussions et que j’ai fait beaucoup d’analyses afin justement de comprendre pourquoi nous sommes dans cette situation. Vous savez, le football est une science inexacte. Pour le comprendre, c’est très facile, par contre, pour l’appliquer c’est très compliqué. Par exemple, c’est très difficile de marquer des buts, et je parle en connaissance de cause. Vraisemblablement, avec un tueur devant, on serait peut-être aujourd’hui plus gais avec un tout autre résultat. Après avoir fait mon analyse et regardé les statistiques, je trouve que c’est tout simplement incroyable. Je suis dans le football depuis des années, autant de domination et autant de possibilités pour marquer et, au final, il n’y a pas de buts, c’est fou. Encore une fois, nous avons dépassé les 500 passes alors que, lorsque je suis arrivé, l’équipe faisait à peine 200 passes. On a joué presque 56% du temps dans le côté adverse et on ne marque pas. Il est vrai, à présent, que j’ai des réponses à mes questions, mais autant de malchance…»

«Nos attaquants manquaient un peu de niveau»

«Vous vous souvenez lorsque j’avais dit qu’il y a beaucoup de problèmes pour préparer cette CAN, c’est quand même incroyable. J’ai même redouté que tout l’effectif soit à 100% blessé. Lors de notre dernier test face à la Bosnie, nous avions 13 joueurs blessés et, rappelez vous, j’avais dit pourquoi existe-t-il autant de joueurs blessés alors que les Bosniens sont arrivés au complet avec des joueurs qui jouent partout en Europe. A présent, j’ai toutes les réponses à ces questions. Avant le début de ce tournoi, nous avons eu pas mal de soucis : blessures, manque de fraîcheur, manque de compétition. Les joueurs clés de cette organisation, à savoir les attaquants qui ont jusque-là été efficaces, notamment lors des qualifications à cette Coupe d’Afrique, ont manqué de chance. Vraisemblablement, nos attaquants manquaient aussi un peu de niveau, car si nous avions un tueur devant, on aurait pu marquer au moins trois buts», a ajouté le coach national.

Il faut dire aussi que si l’attaque n’a pas marqué en deux matchs. Notre défense, qui s’était montrée pourtant très solide lors des éliminatoires notamment face à la Libye avec zéro but encaissé, durant ce tournoi, en 180’, elle a déjà encaissé deux buts : «Sur le plan défensif, nous avons manqué de rigueur en faisant preuve de naïveté derrière. Vous rendez-vous compte sur sur quatre tirs cadrés, il y a eu trois buts, c’est phénoménal…»

«Avec 3 ou 4 nouveaux joueurs dans des postes clés, cette équipe fera mal lors de la prochaine CAN»

«…Mais j’ai vu aussi un peu de panique et un manque de lucidité dans la dernière passe. Ces joueurs n’ont pas eu la réussite cette fois, mais je suis certain que cette équipe a de l’avenir. Avec trois ou quatre nouveaux joueurs dans des postes clés, cette même équipe algérienne espérera beaucoup mieux. Maintenant qui sera encore là dans deux ou trois ans, est-ce qu’on sera encore vivants, personne ne le sait. Il est vrai aussi que certains joueurs auraient pu mieux faire. Donc, à présent, je connais chaque détail pour que cette équipe devienne grande», précise-t-il.

 L’arbitrage nous a tués à un moment clé»

Aussi, comme tout le monde a pu le constater, les fautes d’arbitrage ont été pour beaucoup dans l’élimination des Verts lors de cette CAN. Ainsi, même s’il se dit déçu, le coach national revient sur le mauvais arbitrage, mais sans pour autant lui faire endosser l’entière responsabilité : «Je pense qu’on n’est pas les seuls responsables de ce qui nous est arrivé lors de cette CAN. Cet arbitrage, qui a été contre nous, je n’en suis pas du tout satisfait, même si je ne suis pas en train de trouver des excuses. Mais tout le monde est unanime à dire qu’il y avait au moins trois penalties entre les deux matchs que nous avons joués. J’ai regardé hier le match entre la Tunisie et la Côte d\'Ivoire, les Ivoiriens doivent vraiment se plaindre, car il y avait trois hors-jeu imaginaires et un penalty non sifflé. De notre côté, nous avions un penalty flagrant dans un moment clé et l’arbitre ne bronche pas, ce qui a influé sur le cours du jeu, mais nous sommes les premiers responsables après avoir raté toutes nos occasions.»

Asma H. A.      

 

A propos de probables changements ce soir

Halilhodzic : «Oui, je donnerai la chance à certains»

En marge de la conférence de presse, Vahid Halilhodzic a bien voulu nous répondre que la question relative à de probables changements pour la rencontre de ce soir qui mettra aux prises notre équipe nationale avec la Côte d’Ivoire. «Est-ce qu’il y aura des changements, on verra bien. Peut être bien qu’il y en aura, car je donnerai probablement leur chance à certains éléments qui n’ont pas joué jusque-là. Mais, malheureusement, il existe un joueur déjà qui est bessé puisqu’il souffre d’une contracture au niveau de la cuisse.», nous dira Vahid Halilhodzic. 

A. H. A.

  

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