Pour ce qui concerne le volet de la violence, ce projet de loi prévoit la création d’un fichier national contenant toutes les personnes se rendant coupables de violence dans toute enceinte sportive. Il est prévu dans ce sens le fichage des hooligans afin de leur interdire l’accès aux stades de football et aux salles de sports. La mesure est contenue dans l’avant-projet de loi relatif à la jeunesse et aux sports, qui sera soumis au Parlement lors de sa prochaine session. Selon notre source, ledit fichier devrait être prêt d’ici à fin 2013. D’ici à cette date, le retrait des services de sécurité devrait être effectif, ils seront remplacés par des vigiles et des stewards dans les stades. Dans un autre registre, autrement plus sensible, celui des finances, le MJS veut bannir «la chkara» (sachet noir très usité dans toutes les transactions footballistiques) en instaurant une règlementation stricte et transparente.
Le nouveau texte introduit l’obligation pour les clubs de verser les salaires et les primes des joueurs ainsi que des entraîneurs par le canal bancaire. «Tout payement en espèces des salaires et des primes des sportifs ou des entraîneurs doit passer par les canaux bancaires, selon les lois et les règlements en vigueur», précise l’article 139 dudit projet de loi. Par l’application de cette mesure, le MJS va mettre fin une pratique incrustée désormais dans les mœurs de nos clubs. Il est utile de signaler à ce sujet que, depuis des lustres maintenant, les clubs de football algériens règlent leurs joueurs et autres entraîneurs en espèces. Des liasses de billets circulent et échappent à tout contrôle de l’administration fiscale. Les clubs seront donc obligés de payer par voie bancaire, la traçabilité de l’argent servant à toutes transactions est devenue aujourd’hui plus que nécessaire. En plus de ces mesures, notre source affirme que ledit projet de loi oblige les joueurs, les entraîneurs et les clubs à s’acquitter de la totalité des impôts sur les salaires, ce qui est loin de se faire aujourd’hui, où des millions de dinars échappent au fisc. La lutte contre le dopage n’est pas en reste dans ce projet de loi qui prévoit la création d’une agence nationale antidopage. Enfin, dans le registre du financement des clubs amateurs et autres équipes sportives, l’avant-projet de loi recommande de confier à l’Etat, aux collectivités locales et aux associations sportives le financement des activités sportives (article 134). En outre, il propose (article 140) de confier la gestion des espaces publicitaires à l’intérieur des enceintes sportives à des tiers ou aux gestionnaires de l’infrastructure, en coordination avec la FAF, les clubs et les ligues sportives. Cet avant-projet de loi s’attaque de front à un autre problème qui tend à se répandre dans les clubs dit «pros». En effet, une loi interdirait le transfert des aides publiques destinées aux clubs amateurs vers des clubs professionnels, quel que soit leur montant et même si les deux clubs appartiennent à la même société. Cette pratique contre nature, faut-il le souligner, est malheureusement, largement répandue actuellement.
M. O.