- Quel est votre avis sur l’EN en Afrique du Sud ?
- Je crois que notre EN a raté le coche contre la Tunisie, car on avait la possibilité de battre cet adversaire qui était prenable. On n’a pas su exploiter les faiblesses des Aigles de Carthage, car, franchement, ils étaient fébriles en défense. Il faut dire que le côté droit de la Tunisie était le maillon faible. On aurait dû axer notre jeu sur ce côté pour déstabiliser leur arrière-garde et marquer des buts. Je pense que le sélectionneur aurait dû profiter de cette faiblesse pour renforcer son attaque par un joueur comme Bezzaz qui, pour moi, possède cette faculté de provoquer les défenseurs et assurer des centres parfaits.
- Si on comprend bien votre raisonnement, il y avait une mauvaise lecture de la part du sélectionneur Halilhodzic ?
- Oui, je pense qu’il n’a pas su faire une bonne lecture de jeu dans ce match contre la Tunisie. On a vu Mesbah qui s’est beaucoup dépensé sur son couloir gauche et à lui seul il ne peut tout faire. C’est pour cela que le soutien était nécessaire sur ce couloir, car la faille était là. Même si Halilhodzic n’a pas su faire une bonne lecture du jeu en raison de la pression du match et du stress, je m’interroge sur le rôle de ses collaborateurs qui étaient censés lui proposer des solutions en faisant les remarques nécessaires.
- Que pensez-vous du rendement de Feghouli dans cette CAN ?
- On sait que c’est un joueur qui a beaucoup de qualités comme il l’a prouvé avec Valence, mais je trouve que, lors de la CAN, il n’a pas été brillant, car je pense qu’il a été emprisonné sur le couloir droit, ce qui l’a empêché de mieux s’exprimer.
- Les spécialistes ont estimé qu’un joueur comme Djabou pouvait être utile pour l’EN en Afrique du Sud ?
- Je suis de cet avis, car un joueur comme Djabou a les possibilités de faire basculer un match sur un exploit individuel ou sur une passe dont il a le secret. Sa touche et sa technique pouvaient beaucoup servir l’EN dans la CAN.
- Quelles sont les autres remarques que vous avez tirées de cette CAN ?
- Je voudrais soulever un point ayant trait au joueur Ghoulam, un joueur explosif et mobile qui a fait une excellente première partie de championnat avec Saint Etienne, mais qui n’a pas été utilisé par Halilhodzic en Afrique du Sud. Imaginez comment le joueur va prendre la chose sur le plan psychologique, car ce n’est pas évident d’accepter une telle décision surtout que c’est un joueur qui est venu motivé pour porter le maillot de l’Algérie. Il faut que le staff technique se penche sur le cas des nouveaux joueurs en perspective des prochaines échéances, car il est impératif de bien les prendre en charge en les intégrant progressivement.
- Justement, il y a Belfodil qui va renforcer la sélection algérienne pour le prochain match contre le Bénin. L’avez-vous déjà vu jouer ?
- Je ne connais pas le joueur, justement, il faut que le sélectionneur le prenne bien en charge et ne pas refaire le coup de Ghoulam.
- La sélection algérienne aura à disputer un match important le mois prochain contre le Bénin…
- On a les moyens de battre le Bénin, il suffit seulement de faire les réglages nécessaires. Cette équipe a du potentiel, elle a besoin de temps pour progresser et grandir. Il faut seulement tracer des objectifs et mettre les moyens. La sélection algérienne de 1982 n’est pas le fruit du hasard, c’est le fruit d’un travail de longue haleine et beaucoup de sacrifices. Le travail a commencé en 1979 et tous les joueurs ont tiré dans le même sens pour honorer le pays et c’est comme ça que nous sommes arrivés à faire tous les résultats que nous avons décrochés.
K. H.
- «Le sélectionneur aurait dû utiliser Bezzaz lors du 1er match»
- «Ghoulam a été brisé dans son élan»
- «Djabou pouvait apporter beaucoup à l’équipe»
- «Les collaborateurs de Vahid doivent s’impliquer»