Fayçal Badji, l’un des joueurs qui ont écrit leur nom en lettre d’or dans le livre d’histoire du Mouloudia d’Alger, a vécu des sensations lors des matches de coupe d’Algérie avec le MCA. Il a affronté l’ESS en 2006 en quarts de finale et il a été l’auteur d’un but d’anthologie qui a permis au Mouloudia d’Alger de passer l’écueil sétifien. Pour lui, il n’y a pas de formule magique pour battre l’ESS. Il faut juste être concentré tout au long du match et faire tout ce qu’il faut pour passer ce tour. Il assure que celui qui peut faire la différence dans ce choc a pour nom Bouguèche et, en tant qu’un ancien Mouloudéen, il espère bien sûr voir le MCA en finale.

- Fayçal, vous qui êtes habitué à ce genre de compétition, comment prépare-t-on une demi-finale ?

- Il faut savoir qu’une demi-finale est la porte de la finale. C’est comme se retrouver près d’une fontaine, on doit boire. Tout le monde sera d’accord avec moi quand je dis que je préfère être éliminé dans les autres tours, mais pas en demi-finale. Pour répondre à votre question, je dirais que le plus important, c’est la concentration. Si celle-ci est au maximum, vous êtes prêt à relever le défi. Je suis certain que les Mouloudéens sont concentrés sur ce match et cela depuis leur qualification contre le CSC en quarts de finale. Ce qui est sûr aussi, le spectacle sera assuré des deux côtés. C’est un clasico qui va sans aucun doute tenir ses promesses.

- Avant de revenir sur cette demi-finale, on aimerait que vous plongiez dans vos souvenirs afin de nous parler de 2006, du match des quarts de finale contre l’ESS... Comment avez-vous préparé ce rendez-vous ?

- A l’époque, on savait déjà qu’on allait passer le tour haut la main. On savait qu’on allait gagner ce match. Ce n’est pas parce que l’adversaire était faible, mais parce qu’on avait un staff technique de haut niveau. Avec Nouzaret, on était au top surtout physiquement. Bien qu’en face de nous il y avait une bonne équipe de l’ESS et que le terrain de Bouira fut très lourd, la différence s’est faite à cause du physique. On a dominé physiquement l’Entente et c’est ce qui a fait qu’on l’a battue.

- Tout le monde se souvient de votre but d’anthologie qui est resté gravé dans les mémoires…

- Je me rappelle de ce but. Comme je viens de le dire, j’étais, comme tous mes équipiers, au top de ma forme. Avant de recevoir le ballon, j’ai regardé du côté de la cage de l’adversaire. J’ai vu la position du gardien de but. J’ai tenté un lob et j’ai pu marquer ce joli but. On a passé le tour jusqu’à décrocher le sacre.

- Demain, le Mouloudia d’Alger affrontera l’ESS, pas en quarts de finale, mais en demi-finale. Comment voyez-vous cette partie ?

- Que ce soit le Mouloudia d’Alger ou l’ESS, les deux équipes ont fait un bon parcours. Ce sera un match entre le 1^er et le 2^e du championnat. Ce qui fait que les deux clubs partent à chances égales, mais celui qui sera concentré de l’entame jusqu’à la fin du match aura gain de cause. je tiens à préciser que ce match sera très important pour la suite. Et je sais que vous allez me demander pourquoi ?

- Alors, pourquoi ?

- Tout simplement, parce que l’issue de ce match aura des répercussions sur la suite du parcours. Le perdant va être très affecté. Si l’ESS perd devant le MCA, ce sera très dur pour elle de se ressaisir afin d’assurer le titre de champion et c’est pareil dans le cas où le MCA perdrait.

- Tout le monde parle de l’avantage du MCA, à savoir la pelouse gazonnée, alors que l’ESS est habituée à jouer sur du tartan, qu’en dites-vous ?

- Effectivement, c’est un point très important qui peut être un avantage pour le Mouloudia d’Alger. Tout le monde sait que le 5-Juillet est un tribunal qui juge les qualités d’un joueur. Ce n’est pas comme le tartan ; sur le gazon, tu dois être un bon joueur et si tu ne l’es pas, tu va te casser. Et je pense que c’est l’avantage des joueurs du MCA pour avoir le dernier mot de ce match, car l’équipe est habituée à jouer au 5-Juillet.

- Il y aura aussi les Chnaoua qui viendront en masse pour être le 12^e homme…

- J’ai eu le privilège de porter les couleurs du Mouloudia d’Alger et je peux vous assurer que c’est un grand honneur et un grand plaisir de jouer devant 80 000 supporters. Et c’est pour cela que je dis que les joueurs doivent être à la hauteur pour partager des moments intenses avec ce grand public qui sera au rendez-vous sans le moindre doute.

- Lors des quarts de finale en 2006 face à l’ESS, c’est vous et Younes qui aviez fait la différence. A votre avis, quel joueur du MCA le fera cette fois-ci ?

- Je suis persuadé que c’est Bouguèche qui fera la différence demain au 5-Juillet. Le Doyen compte dans ses rangs des joueurs de qualité et d’expérience, comme Chaouchi, Babouche et Metref qui auront leur poids sur le terrain pour assurer la qualification, incha Allah.

- Pour clore cet entretien, on aimerait avoir votre pronostic sur cet affrontement entre Mouloudéens et Sétifiens…

- Vous savez que je n’aime pas donner de pronostic, mais, sincèrement, j’espère de tout cœur que le Mouloudia d’Alger passe le tour. J’ai joué pour ce club et il est normal de souhaiter que le MCA passe en finale. Ce ne sera pas facile, mais, incha Allah, le groupe sera concentré et bien présent sur le terrain pour donner de la joie à ce grand public qui sera présent à l’occasion.

M. Z.

 

Tout ce qui est vert et rouge se vend

Depuis la qualification du Mouloudia d’Alger en demi-finale de la coupe d’Algérie, tout ce qui est vert et rouge se vend : casquettes, drapeaux, bracelets, écharpes ou autres. Tout ce qui distinguera que vous êtes l’un des Chnaoua est acheté. Dans les rues de Bab El-Oued, tout le monde se prépare au choc des titans prévu demain au 5-Juillet. Les supporters du Mouloudia d’Alger n’imaginent pas que le billet de la qualification puisse quitter Alger demain et, pour cela, ils comptent sur Menad et ses troupes pour assurer au maximum. Tout le monde croit que le MCA gagnera la finale cette année, mais tout le monde sait aussi qu’avant de parler de la dernière étape, il faut battre l’ESS et, pour cela, les Chnaoua se préparent comme il se doit pour être le 12^e homme.

 

 

Comment vivent-ils les dernières heures avant le big match ?

Il faut savoir que ce n’est pas seulement les joueurs ou le staff technique qui subissent la grosse pression. Même les administrateurs, à commencer par le président du CA, Kamel Amrouche, tout le monde se retrouve au centre des tensions et n’espère qu’une chose, que demain tout sera au profit du MCA. On a contacté Amrouche, Ghrib, Hadj Ahmed et le secrétaire de l’équipe, Attelah, pour voir comment ils passent leur temps avant ce grand rendez-vous.

 

Amrouche : «Je suis crispé»

«Sincèrement, je suis très crispé, voire très stressé. Je grignote beaucoup de fruits secs pour m’occuper. Et j’attends avec impatience l’issue du match pour aller aux vestiaires afin de féliciter les joueurs. Je suis partisan d’épauler positivement les supporters plutôt que de les décevoir.»

 

Ghrib : «Chaque veille de choc, je pars chez le coiffeur»

«Je ne songe qu’a ça, je ne parle que de cela. Je suis très stressé. Je ne rate pas les séances d’entraînement du début jusqu’à la fin. Quand on est en mise au vert, je ne quitte pas les lieux jusqu’à ce que les joueurs rentrent dans leurs chambres. Chaque veille d’un grand RDV,  je dois passer chez le coiffeur. Le MCA, c’est l’Algérie et on ne peut pas décevoir sa patrie, c’est ce que j’ai dit aux joueurs. Le MCA a 15 millions de fans, ils ne seront pas tous présents demain, et on n’a pas le droit de les décevoir.»

 

Hadj Ahmed : «Il faut que tout soit homogène» 

Il est l’un des hommes qui travaillent dans l’ombre. Quand on lui demande comment il vit les dernières heures du choc, il déclare : «Il faut qu’aucun détail ne soit oublié. Le match s’approche et la pression grandit. Il ne faut rien laisser au hasard. Il faut que tout soit homogène. Aucune faille ne doit être détectée et on veille à cela à chaque fois. Incha Allah, on assurera la qualification demain.»