Sandjak : «La JSK, c’est à Hannachi de l’entraîner»

Le désormais ex-entraîneur de la JSK, Nacer Sandjak, a répondu du tac au tac au président Hannachi.

Egratigné par ce dernier au cours de l’émission Studio Foot d’Echourouk TV diffusée dans la soirée d’avant-hier, Sandjak se dit scandalisé par les attaques gratuites de son ancien employeur, auquel il lance un défi de se présenter sur un plateau de télévision pour que chacun apporte ses vérités. Très remonté contre le président qui, à ses yeux, fait tout pour nuire à sa personne, l’ex-sélectionneur des Verts a tenu à dire que les propos tenus par Hannachi sur Echourouk TV sont dénués de tout fondement et que son but est de le discréditer auprès de l’opinion publique, notamment sportive. Le premier point sur lequel il a insisté pour lui répondre est sa déclaration selon laquelle qu’en dépit d’un salaire mirobolant de 220 millions de centimes par mois, un membre du conseil d’administration lui payait tous les soirs ses dîners, Sandjak ne cache pas son amertume. «Je n’accepterai jamais que quelqu’un me paye le dîner chaque soir. Lorsque quelqu’un me paye une fois le dîner, mais à la deuxième invitation, c’est moi qui paye. C’est ça ma devise. C’est vraiment grave ce qu’il a dit. J’ai ma famille à Alger et j’ai aussi ma fierté. Vous croyez que je vais attendre Hannachi ou un de ses proches pour manger. Il raconte n’importe quoi. A défaut d’arguments, il commence à divaguer. C’est une honte», s’emporte Sandjak.

«Il faut être malade pour dire une chose pareille»

Si au cours de la conférence de presse animée à l’hôtel Emir de Chéraga au lendemain de la résiliation de son contrat, Sandjak a privilégié la voie de la sagesse en se contentant seulement de rappeler les conditions dans lesquelles il a travaillé, cette fois, il est allé jusqu’à traiter son ancien employeur de tous les noms. «Dire qu’on me payait chaque soir mes dîners, c’est scandaleux. Il faut être malade pour dire une chose pareille, sinon comment expliquer le fait qu’il tente à chaque fois de discréditer son entraîneur», tonne Sandjak.

«Je connais Hannachi et je sais comment il fonctionne»

Malgré les critiques persistantes de son président concernant le parcours réalisé par l’équipe sous sa houlette, Sandjak continue à défendre son bilan en déclarant que si on fait le classement depuis la troisième journée jusqu’à son départ, la JSK serait à la troisième place. «Si je n’avais pas reçu des assurances de certaines gens d’Alger, je n’accepterais jamais de revenir. Je connais Hannachi et je sais comment il fonctionne. Tous les entraîneurs qui se sont succédé à la barre technique de la JSK ne sont pas bons. Ni Saïb ni Jean-Yves Chay, ni Ighil, ni moi et tous les autres n’ont échappé aux critiques. Je crois que la JSK n’a pas besoin d’un entraîneur, car il y a Hannachi qui peut l’entraîner.» 

«A Alger, je logeais dans un appartement d’un ami et je défie Hannachi de publier le contrat de location»    

A la question des deux appartements mis à sa disposition par la direction du club, Sandjak clarifie : «C’est aberrant d’entendre le président Hannachi dire qu’il a mis à ma disposition deux appartements. A mon arrivée à Tizi Ouzou, la direction avait mis à ma disposition un appartement piteux que j’ai quitté quelques mois plus tard. D’ailleurs, je n’ai plus remis les pieds dans cet appartement depuis le mois de janvier. Et pour ce qui est de l’appartement d’Alger, c’était un ami à moi qui me l’avait laissé. Ça n’a rien à voir avec la direction. Je défie d’ailleurs Hannachi de publier le contrat de location de cet appartement, s’il me l’avait vraiment loué comme il le dit.»

«J’ai quitté Tizi, car je savais qu’il était capable de tout»

Hébergé à Tizi Ouzou lors des premières semaines de sa prise en main de l’équipe, Nacer Sandjak n’avait pas tardé à demander à un ami à lui de lui céder son appartement pour éviter la pression exercée sur lui. «J’ai quitté Tizi Ouzou, car je savais que Hannachi était capable d’utiliser tous les moyens pour me pousser à la sortie. J’avais tenu le coup pendant plusieurs mois, mais j’ai fini par partir. Il m’était impossible de continuer à travailler avec quelqu’un qui ne se privait jamais de me critiquer et de me mettre les bâtons dans les roues.»  

«La JSK est tranquille, car il a arrêté de mettre le feu après mon départ»  

Acceptant mal qu’il soit tenu responsable de tous les problèmes auxquels est confronté la JSK lorsqu’il était en poste, l’ancien sélectionneur des Verts a rendu la monnaie de sa pièce au président Hannachi qui a déclaré sur Echourouk TV que la JSK est tranquille depuis 15 jours. «Hannachi dit que la JSK est tranquille depuis 15 jours, car il a arrêté de mettre le feu. Il faisait tout pour créer des problèmes», avoue Sandjak.

«Belakhdar était assuré de l’impunité, sinon il n’aurait pas agi comme il l’avait fait»   

 Convaincu que certains joueurs (les remplaçants) étaient utilisés pour le fragiliser, le désormais ancien coach des Jaune et Vert n’arrive toujours pas à comprendre le comportement de Belakhdar. «Je le dis et je le répète, c’est le président Hannachi qui créait des problèmes. Je vous cite l’exemple de Belakhdar, s’il n’était pas assuré de l’impunité, il n’aurait pas agi comme il l’avait fait. C’est clair comme l’eau de roche.» 

«C’est moi qui lui ai évité l’arnaque Elié Moisés»

Les supporters de la JSK se rappellent certainement encore de l’attaquant ivoirien Elié Moisés que les dirigeants kabyles avaient présenté comme le pur produit de l’école de Barcelone. L’entraîneur Sandjak, qui ne s’est jamais exprimé sur ce joueur, tient à révéler les dessous de cette affaire. «Les dirigeants de la JSK avaient conclu avec Elié Moisés, alors que je me trouvais en France. Il avait signé la veille un contrat de deux ans la veille de mon retour en Algérie. Et lorsque Moisés m’avait vu à l’hôtel le Rocher où l’équipe était en regroupement à Boumerdès, il avait honte, car je le connaissais. Il était venu déjà à Noisy-le-Sec pour subir des tests. C’est pour cela qu’il avait refusé de s’entraîner. J’ai dit immédiatement aux dirigeants que c’était une arnaque. J’ai évité à Hannachi de tomber dans l’arnaque, et aujourd’hui, il s’attaque à moi gratuitement. Si je n’étais pas là, Moisés serait engagé par la JSK, alors qu’il n’a rien à voir avec le football», rappelle Sandjak.  

«Je voulais Rebih, Karaoui, Gourmi et Sapol, Hannachi m’avait ramené Maïza, Boulaïncer et Bouchouk»

Réagissant à la déclaration de Hannachi dans laquelle il a affirme que Sandjak avait insisté pour le recrutement de Bouchouk pour ne pas le faire jouer par la suite, le concerné que nous avons eu hier au téléphone apporte sa version. «Bouchouk était dans la liste des joueurs ciblés, mais il n’était pas notre priorité. Mon souhait était d’avoir Mani Sapol, Gourmi, Karaoui et Rebih, mais Hannachi m’avait ramené Maïza, Boulaïncer et Bouchouk. Il avait concrétisé avec certains d’entre eux, alors que je me trouvais en France. Heureusement que sur mon conseil, Yarichène et Azzedine avaient recruté Chalali.»

«Qu’il accepte une confrontation en direct sur un plateau de TV, et là, on déballera tout»

En guerre avec son ex-président depuis plusieurs jours, l’entraîneur Sandjak veut en finir une fois pour toutes avec lui. Il pense, à cet effet, qu’une confrontation en direct sur un plateau de télévision permettra à chacun de tout déballer. «Il n’arrête pas de me critiquer. Eh bien, s’il est quelqu’un de responsable, qu’il accepte une confrontation sur un plateau de télévision, et là, les gens seront qui dit la vérité et qui ment. C’est facile de critiquer un entraîneur qui est parti, mais ce qu’oublie Hannachi est que les supporters ne croient plus en lui, à force d’entendre que ce n’est pas ma faute, ce sont les autres qui ont échoué. J’ai beaucoup de respect pour la JSK que je porte toujours dans mon cœur, malheureusement, avec la gestion actuelle, elle aura du mal à retrouver son lustre d’antan.» 

N. Boumali

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