Patrice Carteron a signé en faveur du Tout Puissant Mazembé de Lubumbashi dimanche dernier, une information qu’il a lui-même confirmée au micro de RFI avant-hier. Pour la Fédération malienne de football, Carteron est et reste l’entraîneur de la sélection nationale. Le président de la Femafoot refuse sa démission et menace d’aller à la FIFA et la CAF pour faire valoir ses droits.
Pour la Femafoot, Carteron est toujours le sélectionneur du Mali
Pour le président de la Fédération malienne de football, les choses sont en ne peut plus claires. «Jusqu’à preuve du contraire, la Fédération malienne de football considère Patrice Carteron comme l’entraîneur des Aigles. Il nous a appelés pour faire le point sur les préparatifs du match amical que la sélection nationale doit livrer samedi contre une équipe française en France. Son contrat avec le Mali court jusqu’en août 2014. Il est encore trop tôt pour se prononcer sur la question d’autant que Patrice Carteron n’a rien dit sur ses intentions. Mais, s’il s’avère vrai qu’il a signé au Tout Puissant Mazembé, il devra assumer les conséquences de son acte. Nous allons immédiatement saisir la FIFA et la CAF», menace Cissé à la presse locale.
Carteron : «Il était temps que je parte, Diallo peut me remplacer»
Carteron s’est défendu comme il le pouvait sur les ondes de RFI. Il a évoqué des défis sportifs avec l’ambitieux projet du président Katumbi qui veut faire du Tout Puissant Mazembé le plus grand club du continent. Mais dans cette affaire, tout laisse penser que l’ancien joueur du Stade Lavallois, de Saint-Etienne et de Lyon a cédé aux sirènes du richissime gouverneur de la province du Katanga dont la fortune est estimée à plus de 60 millions de dollars. A ce propos, Carteron dira : « C’est vrai qu’il y a d’un côté le challenge d’aller le plus loin possible avec le Mali. Mais les circonstances politiques avec les nouvelles élections bientôt dans le pays, ainsi qu’au niveau de la Fédération malienne font que je n’ai pas senti pour les mois à venir une stabilité qui m’aurait permis de pouvoir maintenir et continuer la dynamique sur laquelle on était... Je me suis donné corps et âme à cette sélection du Mali pendant un an, dans un contexte politique difficile. Je ne me suis jamais plaint. J’avais vraiment à cœur de transmettre aux Maliens tout ce que j’ai pu…Mon adjoint, Pathé Diallo, à qui je souhaite qu’on donne la sélection, c’est quelqu’un de formidable qui a de grandes compétences. J’espère vraiment qu’il pourra enchaîner sur le bon travail qu’on a fait ensemble. Il est un vrai frère pour moi. Je remercie encore les Maliens de m’avoir accepté et de m’avoir permis d’emmener les Aigles vers cette troisième place de la CAN. Je suis persuadé qu’ils vont continuer de grandir tranquillement. Mais encore une fois, de mon côté, je n’ai pas senti les conditions suffisamment favorables pour voir les choses positivement pour les mois à venir », explique le technicien Français «Prêt à diriger les trois prochains matchs, mais pas celui de l’Algérie»
Toujours lors de son intervention sur RFI, Patrice Carteron, concernant les menaces du président Cissé de saisir la FIFA, dira : «J’avais prévu depuis quelque temps de démissionner après le match amical contre la France samedi et les deux matches en juin (contre le Rwanda et le Bénin). J’ai proposé bien évidemment à la Fédération malienne d’assurer ces deux matches en juin parce que j’ai convoqué les joueurs. Cela me semble quelque chose de respectueux et de légitime. Mais je ne peux être là en Algérie lors du dernier match…Puis, les évènements se sont accélérés au niveau médiatique. Tout le monde connaît maintenant ma future destination, c’est pourquoi je me remettrai à la fédération pour savoir si, oui ou non, elle a besoin de moi pour les deux matches, afin que je parte avec un bilan formidable à la tête de cette équipe du Mali, 3e à la CAN 2013 »
«Je viendrai fêter avec les Maliens la qualification pour la Coupe du monde»
Afin de calmer les ardeurs, Patrice Carteron en parfait communicateur ajoutera : «J’ai envoyé un email afin de pouvoir m’exprimer sur certaines choses. Je comprends que tant que ma démission n’a pas été acceptée, le président de la Fédération malienne considère de manière légale que je suis encore l’entraîneur du Mali. Le but pour moi, ce sont les deux matches de juin. S’il faut que je m’occupe de l’équipe sur les deux matches, je le ferai sans aucun souci. Si je peux permettre à cette équipe de rester en tête de son groupe, et puis pourquoi pas de faire encore mieux avec Pathé Diallo en septembre, en Algérie, et dans un deuxième temps si je peux être ici pour la qualification à la Coupe du monde, je serai le premier heureux. Mais pour moi, c’est le bon moment pour partir, le moment où tout va bien, où l’équipe est en place, où il y a une assise, une mentalité, une qualité de jeu affirmée. Pathé Diallo est le plus à même pour maintenir cette capacité, cette qualité de travail. Ce serait formidable pour le Mali que le sélectionneur qui me succède soit celui avec qui on a fait un bon bout de chemin et qui a toutes les compétences pour amener le Mali à la Coupe du monde 2014.
A.M.