Comme annoncé dans l’édition d’hier, un groupe d’actionnaires de la SSPA-MCO a mis fin aux fonctions de Larbi Abdelilah et Hassen Kalaïdji.

Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion de travail tenue avant-hier à l’hôtel Le Méridien. Ces deux derniers ont été informés de la tenue de cette assemblée et de la décision de leur destitution, assurent les présents représentés par Tayeb Mehiaoui, Youcef Djebbari, Ahmed Belhadj, Hafid Belabbès, Abdallah Kechra, Habib Benmimoun, Nasreddine Bessedjarari et Baroudi Belellou. Le sénateur d’Oran représentait son fils Djamel retenu par des affaires personnelles. Le duo destitué a été destinataire d’une convocation par voie d’huissier de justice, aiment à répéter les présents. Selon eux, la réunion est légale. «Selon les statuts, cette réunion de travail est légale. Dans la salle, les présents détiennent les grosses parts du capital représenté aujourd’hui par la bagatelle de 3,750 millions de centimes», argumente Hafid Belabbès. En plus du putsch, les présents ont pris quatre décisions appelées résolutions comme l’a précisé l’ancien libéro du MCO des années 80. «Après la destitution proclamée, l’assemblée a constitué une commission qui va représenter le conseil d’administration. L’assemblée a demandé un audit de la situation financière de la société par voie de justice», a-t-il souligné en fin de travaux. Mais la première action sur laquelle les présents ont axé leurs travaux reste l’éventualité de prendre contact avec la société pétrolière Naftal. C’est la 4^e résolution assure notre interlocuteur, qui selon lui, la commission a désigné Djebbari, Mehiaoui Jr. et Benmimoun pour se rendre à Alger dans l’espoir de rencontrer le P-DG de la Sonatrach, seul habilité à renouveler le contrat de sa filiale avec le trio représentant la société du MCO. D’après Djebbari, cette rencontre déterminera l’avenir de la société mouloudéenne.

L. M. A.

 

Djebbari : «La destitution des ces gens est légale»

Ce dernier, prié de donner son avis sur les résultats de l’assemblée en question, s’est laissé confier de la manière suivante : «Cette assemblée est constituée de plus de 85% des actionnaires de la société. Donc la décision de destituer ces gens est légale. Maintenant, il faut penser au club. On s’est mis d’accord pour mettre les moyens qu’il faut au profit de ce dernier. A nous trois, nous allons pouvoir le faire dans le but d’éviter de jouer chaque saison pour le maintien, et d’écarter cette peur qui nous hante chaque année. On doit agir pour entamer le recrutement et monter une grande équipe qui jouera les premiers rôles incha Allah. Dans un premier temps, on va essayer d’opter pour Naftal. Pour savoir si ses responsables sont toujours intéressés, nous avons désigné une commission qui va se mettre en contact avec eux dès dimanche», a indiqué le président du CSA qui, à la question de savoir s’il était prêt à collaborer avec Mehiaoui et Belhadj, a répondu par l’affirmative. «Nous allons travailler à trois incha Allah.»

 

Belhadj : «On attend Naftal puis on verra»

Pour sa part, Belhadj Ahmed présent avec un plâtre au pied gauche, nous dira : «Comme vous le savez, je suis toujours au service du Mouloudia que j’aime beaucoup. J’ai même déboursé 4,5 milliards de ma poche. Cette fois, j’ai retenu les leçons. Nous allons démarrer sur des bases solides. Il faut essayer de régler les problèmes des joueurs. Nombre d’entre eux est en conflit avec le club. Puis on va entamer le recrutement le plutôt possible, contrairement aux fois passées. Pour Naftal, on attendra la réponse de ses responsables. Je pourrais peut-être récupérer mon argent. En tous les cas, on verra d’ici dimanche.» 

 

Mehiaoui : «No comment»

Présent aux travaux de l’AG des actionnaires, Tayeb Mehiaoui a refusé de donner son avis sur l’issue finale de ces travaux. «Je ne peux rien dire parce que je représente mon fils», a-t-il répondu.

 

Belabbès : «Je suis confiant pour Naftal»

Hafid Belabbès, un des principaux animateurs de l’assemblée : «Si je veux intervenir aujourd’hui, c’est pour montrer aux gens que j’ai pu convaincre Baba à mettre la main à la poche pour sauver une situation qui allait exploser l’année dernière. C’est pourquoi je suis dans l’obligation de mettre les choses au clair afin de  déculpabiliser les anciens joueurs comme Benmimoun, Belabbès ou les enfants du club. Le mal du Mouloudia se trouve chez les gens qui veulent s’enrichir au marché des transferts. Ils ramènent des joueurs médiocres et se partagent leur salaire. C’est pourquoi, on se retrouve chaque année avec des dettes de 13 à 14 milliards. Certains préfèrent attendre les dix dernières journées du championnat pour proposer des arrangements contre de l’argent alors que notre équipe gagne ses matches le plus régulièrement et le plus honnêtement du monde», a-t-il déploré avant de donner son avis sur l’intégration de Naftal. «Je suis confiant parce que les autres clubs sont sous l’égide des entreprises filiales de Sonatrach. Vous savez, Naftal reste une grosse entreprise avec des cadres compétents. C’est l’une des entreprises les mieux gérées en Algérie, sa gestion est saine et ce n’est pas avec des gens sans compétence qu’elle va s’intégrer au Mouloudia.»

L. M. Azzi

 

 

Destitué, Abdelilah crie au scandale

«C’est illégal !»

Par M. Stitou

La décision prise par les actionnaires qui étaient au nombre de sept, avant-hier, de le destituer du poste de P-DG de la SSPA/MCO, ne semble pas perturber Larbi Abdelilah qui demeure, au contraire, assez serein en estimant que cette démarche est illégale. «Cette assemblée ne sera jamais validée, je suis toujours le P-DG de la SSPA», dira d’emblée Larbi Abdelilah, car toujours selon lui «de nombreuses irrégularités ont été constatées. Dans la salle, il y avait des étrangers, or ils n’avaient pas le droit d’assister à l’A.G vu qu’ils ne sont pas actionnaires. En outre, j’ajouterai l’absence du commissaire aux comptes. Enfin trouvez- vous normal que Djamel Mehiaoui donne procuration à son père alors que celui-ci n’est plus actionnaire ?» Pour Abdelilah, le conseil d’administration, prévu mardi, va prendre des décisions importantes. «Le C.A promet des résolutions qui fausseront les calculs de ces comploteurs», révèlera- t-il.

«Ils voulaient traduire Mehiaoui devant la justice…»

Alors qu’il s’était retiré des affaires du club, le sénateur Tayeb Mehiaoui s’est rangé du côté de l’opposition, pour démettre les actuels dirigeants du MCO de leurs fonctions, une attitude qui surprend Larbi Abdelilah. «Comment se fait-il, s’interroge ce dernier, que les mêmes personnes, qui étaient présentes à l’A.G de jeudi, ne cessaient, il n’y a pas si longtemps, de réclamer une action en justice contre Tayeb Mehiaoui. Ce virage à 360 degrés, nous pousse à avoir des soupçons quant aux intentions de ces gens.» Prié de donner des indications sur les soupçons qu’il aurait eu sur les intentions de ceux qui sont aujourd’hui ses opposants, pour Abdelilah «c’est clair, depuis que le commissaire aux comptes a réclamé les bilans financiers, pour éviter des poursuites judiciaires, ils ont créé cette force commune, alors qu’il est de notoriété publique que ces personnes (Mehiaoui, Belhadj et Djebbari ndlr) ne s’apprécient pas. Ce front qui a été monté contre moi, a des objectifs inavoués.» Très critique à l’encontre de ses opposants, Abdelilah se déclara également contrarié suite à ces derniers événements «alors que nous avions entamé des discussions avec  des recrues de choix, à cause des agissements de ces personnes, le MCO risque de perdre ses joueurs», avertira-t-il.

M. S.

 

Le commissaire aux comptes absent

Le commissaire aux comptes M^e Bensahli n’a pas assisté à l’assemblée extraordinaire des actionnaires hier. Toutefois, selon nos informations, M^e Bensahli sera présent en revanche à la réunion du conseil d’administration prévue ce mardi à l’hôtel El- Mouahidine, a-t-on appris.

 

Une marche des supporters

Devant la situation qui prévaut actuellement au MCO, des groupes de supporters sont en train de se concerter via le réseau Face-book, afin de mettre la pression aux actuels et anciens dirigeants afin qu’ils ne se mêlent plus des affaires de leur équipe. Ces supporters entrevoient d’organiser une marche la semaine prochaine, afin de sensibiliser les responsables de la ville quant au véritable danger qui menace leur équipe.

 

Une délégation chez le wali

Avant de se déplacer à Alger pour y rencontrer les responsables de Naftal, une délégation conduite par Mehiaoui et Djebbari va demander audience au wali d’Oran, afin de l’informer du véritable motif de leur démarche. Reste à savoir si le premier responsable de la ville, qui a donné des directives assez précises en vue de remettre les documents qui manquent, à savoir les bilans financiers, à la direction générale de Naftal, va donner du crédit à cette démarche. C’est la question qu’on se pose.

 

10 actionnaires sont contre

L’absence de pas moins de dix actionnaires à l’assemblée extraordinaire de jeudi, atteste bien que cette démarche ne fait pas l’unanimité auprès de tous. «On ne cautionne pas les décisions prises par ses personnes. On réclame toujours les trois bilans financiers de ses anciens présidents», prévient Houari Missoum qui est actionnaire et premier président du MCO après l’indépendance, lequel parle au nom des actionnaires absents à cette A.G, et qui sont à priori des partisans du changement radical.

 

                                                            M. S.