Haffaf Fayçal : «Les dettes de Djebbari seront reversées dans le capital»
En marge du conseil d’administration, une conférence de presse a été animée par deux membres du CA, Hassan Kalaïdji et Fayçal Haffaf, en présence de l’avocat de la société (le fils de Kalaïdji) et de Me Bensahli, commissaire aux comptes, qui intervenait de temps à autre pour apporter des clarifications. Le premier à prendre la parole est Haffaf qui annoncera les deux principales décisions prises par le CA. «En premier lieu, on a fixé la date de l’assemblée des actionnaires au 20 juin. La deuxième information est l’acceptation par les membres du CA d’intégrer les dettes de Youssef Djebbari qui s’élèvent à 4,2 milliards dans le capital social de la société. Toutefois, une précision importante concerne la situation de l’exercice 2012 : d’autres actionnaires peuvent formuler la même demande.» En reversant les dettes de Djebbari en parts sociales, désormais le capital de la société est passé à huit milliards sept cent cinquante millions de dinars (8,75 milliards), une demande que pourront formuler Belhadj Ahmed qui doit à la société 4,2 milliards, voire Derrar (un autre actionnaire) s’il le désire. Djebbari, qui a pendant longtemps revendiqué que ses dettes soient reversées dans le capital social, devrait être satisfait de la résolution prise par le CA.
Kalaïdji : «C’est toujours Abdelilah qui préside la société»
La directeur général de la SSPA-MCO, qui est réputé de n’avoir pas la langue dans la poche, réagira sur un ton parfois ironique à propos des informations qui font état que Djebbari aurait été intronisé PDG de la société à la place de Larbi Abdelilah : «Toutes ces informations ne sont pas crédibles. La personne (Djebbari - ndlr), qui prétend avoir succédé à Abdelilah, avait promis de faire ramener à Oran le… Juventus !» Et d’assurer : «Abdelilah est toujours le PDG, et c’est lui qui représente le MCO devant toutes les administrations. Pour être clair sur la question, seuls les membres du conseil d’administration ont le pouvoir de démettre le PDG ou le DG de son poste, ce ne sont pas les actionnaires qui décident à leur places.». Egalement présent à la conférence de presse, Me Boumediene Kalaïdji, avocat de la société, pour appuyer les dires de son père, rappellera que «la société est régie pas le code du commerce, certains agissent comme s’il s’agit d’un club amateur, où les membres de l’AG peuvent destituer un président lorsqu’ils le désirent. Pour une société, seul le conseil d’administration est habilité à prendre une telle décision». Pour Abdelilah et compagnie, il n’est plus question de céder le pouvoir au nouveau front dirigé par Belhadj et Djebbari.
A propos de la venue de Naftal…
Il est certain que demain lorsque la filiale du groupe Sonatrach rachètera le club, plusieurs têtes vont sauter vu et qu’il y aura une nouvelle composante au sein du conseil d’administration. Des changements que les conférenciers ne voient pas intervenir dans l’immédiat.
«On a signé le protocole d’accord avec Naftal, affirme Kalaïdji, au mois de septembre. L’officialisation de la cession des 75% des parts à cette entreprise traîne depuis en longueur. Dans un premier temps, on pensait qu’au niveau de Naftal on attendait que le sort de l’équipe en championnat soit connu pour passer à cette ultime étape. Finalement, cela fait 15 jours que le maintien a été assuré, mais c’est toujours le silence radio.» Il précisera dans la foulée : «Un seul interlocuteur a été désigné pour finaliser, c’est M. Abdelaoui, le directeur juridique de Naftal. C’est lui qui peut donner les informations les plus fiables.» Soit des flèches lancées à l’encontre de ceux qui prétendent avoir accès à l’information au niveau de Naftal. Cependant, pour Kalaïdji, ce retard pénalise le MCO, car, dit-il, «des sponsors nous fuient en pensant qu’avec Naftal comme partenaire nous roulerons avec un gros budget, ce qui n’est pas vrai.» Quant à l’histoire des bilans, notamment celui de la période où Tayeb Mehiaoui dirigeait le MCO, Kalaïdji apportera des précisions : «Je persiste à dire que Mehiaoui m’a chargé de remettre à l’administration du club un bilan vide sans pièces comptables. Or, le commissaire aux comptes ne peut accepter un bilan qui n’est pas accompagnés des documents comptables, c’est quasiment impossible. Chose que, malheureusement, Mehiaoui ne veut pas admettre». Soumis à une énorme pression, lui et Abdelilah refusent pourtant de céder le pouvoir. «La pression, je ne connais pas, se targue Kalaïdji. Cela fait 35 ans que je suis au club, j’adore le MCO même si, ces derniers temps, Abdelilah et moi, on a été plus de 20 fois convoqués par le tribunal suite à des plaintes de Mehiaoui, Djebbari ou Belhadj. Mon attachement pour le club m’encourage à veiller sur lui.» Et de rappeler qu’en 1989, le MCO aurait pu s’offrir son premier titre continental. «Face au Raja en finale de la coupe d’Afrique des clubs champions, le MCO a été saboté par ses propres gens. Cet épisode m’est resté à travers la gorge à ce jour», conclura Hassan Kalaïdji.
M. S.
Augmentation du capital
Cette fois, c’est officiel, le capital sera ouvert. Cela aboutira à une augmentation du capital de la société. Un communiqué sera publié dans les tout prochains jours dans la presse.
Des supporters étaient présents
Quelques dizaines de supporters se sont déplacés à l’hôtel El-Mouahidine pour apporter leur soutien à Larbi Abdelilah. Néanmoins, d’après ce groupe de supporters, ils veulent que la direction du club accélère le processus de cession du club à Naftal, une revendication qu’ils ont tenu à rappeler à Abdelilah lorsqu’ils le croisèrent à sa sortie de la réunion du CA.
4 membres ont émargé
Ils étaient quatre membres du conseil d’administration à avoir émargé la feuille de présence. Outre Abdelilah et Kalaïdji, les deux autres membres sont Zerhouni et Haffaf. Le bilan financier de la saison, la trésorerie de la société (dépenses et recettes, dettes), ainsi que le budget prévisionnel pour la saison prochaine étaient au centre des débats pendant ce conseil d’administration.
Un montant minimal de 200 millions
L’une des mesures importantes prises par le CA est de fixer le montant de 200 millions pour l’entrée dans le capital social. C’est le montant minimal que doit souscrire tout éventuel investisseur. Il a été fixé par le commissaire aux comptes, Me Omar Bensahli.