EN : Retrouver l’esprit de 2009

L’équipe nationale version Vahid Halilhodzic est, de l’avis des observateurs, plus forte techniquement que celles qui l’ont précédée.

Les joueurs qui l’a composent sont pour la majorité plus jeunes et évoluent à un niveau supérieur par rapport à leurs aînés. Ce groupe, malgré quelques petits problèmes ça et là, semble soudé et uni derrière le coach et vraiment motivé à réussir une deuxième qualification de suite pour Brésil 2014. Pourtant, il manque une chose à ce groupe qui reste malgré tout un peu fébrile. Il manque «l’esprit de 2009».

 

La mentalité de guerriers

Ce groupe, que Vahid Halilhodzic a réussi à façonner depuis bientôt 3 ans, est certes débarrassé de cette indiscipline qui régnait par le passé, mais, en progressant dans ce domaine, il est devenu «trop sage», trop appliqué et a perdu cet «esprit de 2009», c\'est-à-dire ce caractère, cette «grinta», cette mentalité de guerriers, cette prise de responsabilité individuelle, sans avoir peur d’une éventuelle colère du coach si la nécessité l’oblige. Une force de caractère qu’avait la «bande à Anthar et Ziani» et que, pour le moment, on ne retrouve pas totalement chez Feghouli and Co, qui semblent la jouer «petit bras» comme on dit dans le jargon du tennis lors des matchs à l’extérieur.

 

Les anciens doivent l’insuffler aux jeunes

Si Vahid Halilhodzic a décidé de rappeler Bougherra, Djebbour et Halliche, des rescapés de la génération précédente, c’est pour enseigner, même insuffler à leurs jeunes et talentueux successeurs, cet esprit conquérant qui a fait déplacer des montagnes à la bande à Saâdane, à Chililabombwe, au fin fond de la Zambie, d’avoir survécu et résisté à «une véritable guerre» au Caire pour remporter le match d’appui trois jours plus tard à Khartoum, face au sextuple champion d’Afrique, l’Egypte. Car, pour se qualifier en Coupe du monde, surtout en zone Afrique, le talent, la motivation et l’envie ne suffisent pas, il faut aussi, surtout à l’extérieur, du courage et de la grinta pour résister à l’adversaire, à l’état du terrain, aux conditions météo et à ce que nous appellerons poliment les petits «coups de Trafalgar» qui sont légion sur le continent. Bougherra et les anciens devront expliquer à la jeunesse Fennec, qu’au Bénin, il faudra appliquer la devise des célèbres pneus italiens Pirelli : «Sans maîtrise, la puissance n’est rien.»

 

Feghouli et Taïder devront se maîtriser

On sent chez cette nouvelle génération, celle qui n’a pas choisi l’Algérie par défaut, qui n’a pas froid aux yeux et qui a soif de résultats. Cette équipe nationale galvanisée par la fraîcheur  des Feghouli, des Taïder mais aussi des Brahimi, Ghoulam et Ghilas doit passer aujourd’hui la vitesse supérieure. Ces jeunes, qui, maintenant, maîtrisent les matchs à domicile, même lorsque l’équipe n’est pas au mieux, doit se mettre au diapason à l’extérieur. Ils devront, à Porto Novo, suivre les conseils des «anciens» Mbolhi, Lacen, Guedioura et compagnie en allant au charbon, y croire jusqu’au bout, quels que soient le score et l’adversaire, et surtout maîtriser ses nerfs et ses efforts, notamment face à l’arbitrage, l’environnement et la météo souvent difficile sur le continent noir.

 

La Coupe du monde a un prix

La nouvelle génération devra, dès Porto Novo, retrouver cet esprit de 2009 et cette solidarité au combat qui a fait tellement de bien à la génération précédente. Car la qualification au Mondial a un prix, celui de la sueur et du combat. Et tout le monde en est conscient, à commencer par Vahid Halilhodzic. Porto Novo doit être le Chililabombwe de cette nouvelle vague.

M. B.

 

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