La dernière fois qu’on a gagné deux matchs consécutifs en déplacement, c’était en 1985. A cette époque-là, les Verts avaient réussi l’exploit à Lusaka en Zambie avant d’aller s’imposer à Tunis contre la Tunisie. Depuis, jamais la sélection algérienne n’a pu rééditer un succès pareil. C’est dire que les deux victoires à Porto-Novo face au Bénin et à Kigali contre le Rwanda relèvent vraiment de l’exploit. Cela témoigne du niveau de maturité atteint par ce groupe, mais aussi de l’avancée spectaculaire de l’équipe depuis que Vahid Halilhodzic l’a prise en main.
Maintien de Vahid après la CAN : le temps donne raison à Raouraoua
Maintenir le coach Vahid Halilhodzic après les résultats catastrophiques de la CAN 2013 fut une décision très courageuse de la part du président de la FAF. Beaucoup d’observateurs et de spécialistes n’étaient pas d’accord avec lui. Certains sont allés jusqu’à exiger le départ immédiat du technicien bosnien. Le temps a fini par donner raison à Raouraoua, qui, en sa qualité de premier responsable du football algérien, a fait ce qu’un bon dirigeant doit faire : prendre des décisions raisonnables, sages et courageuses loin de la pression de la rue, de la presse et des médias. Garder Vahid était peut-être la meilleure décision que Raouraoua a prise dans sa carrière de dirigeant de football.
Trois victoires en trois matchs depuis la CAN
L’échec en Coupe d’Afrique a été un mal pour un bien. Les nombreuses erreurs commises en Afrique du Sud ont permis à l’équipe de se perfectionner et surtout de corriger les lacunes. Même le coach a appris beaucoup de choses de cette CAN. Il faut dire que beaucoup de choses ont changé depuis février dernier. La gestion du groupe, les joueurs et même l’organisation de jeu, tout a été revu après la CAN. Les résultats sont 3 victoires en trois matchs joués, dont deux à l’extérieur. L’aisance avec laquelle l’Algérie a géré les deux derniers matchs, surtout celui d’hier, démontre la maturité qu’a gagnée cette équipe. Le Rwanda n’a presque pas inquiété Mbolhi. L’Algérie a dominé, géré, marqué et sorti vainqueur sans que personne doute, ne serait-ce qu’un moment de ses chances de revenir avec les trois points et ça, c’est la marque des grands.
Bougherra et Djebbour ont décomplexé le groupe
L’une des raisons qui ont fait que cette équipe gagne à l’extérieur et joue à son véritable niveau est sans doute le retour de Bougherra Madjid et Rafik Djebbour. Ces deux éléments expérimentés ont décomplexé tout le groupe. Il est clair que le manque de leader a fait régner dans l’équipe un climat d’incertitude et de doute. Bien qu’il y ait des valeurs sûres lors la CAN, il manquait un vrai capitaine, un meneur d’hommes capable d’intervenir quand ça ne va pas. Bougherra, Djebbour et même Mesbah et Lacen le font agréablement bien. C’est le plus de cette équipe par rapport à celle qui a joué la CAN.
A. B.