Halilhodzic : «Le Brésil ? On n’y est pas encore»

C’est un Vahid Halilhodzic soulagé qu’on a vu à l’hôtel des joueurs, avant-hier soir, quelques minutes seulement après le nul des Maliens face au Bénin, synonyme de qualification des Verts pour le dernier tour qualificatif pour la Coupe du monde 2014. Même s’il était content, le Bosnien n’a pas voulu s’enflammer en affirmant que son équipe a encore besoin de quelques mois et même de quelques années pour être au top. Le Mondial, le coach national y croit bien évidemment, mais il veut rester objectif et réaliste en affirmant que ça sera trop juste.

- Deux victoires et une qualification suite au nul du Mali face au Bénin, qu’est-ce que cela vous inspire ?

- Gagner au Rwanda après le Bénin, c’est vraiment un très bon succès de cette équipe algérienne très jeune et inexpérimentée, mais qui a montré dernièrement certaines qualités en développant un bon jeu pour justement arracher cette qualification. Franchement, avec tout le travail qu’on a fait et les matchs fournis par mes joueurs, c’est amplement mérité.

- Votre sentiment suite à cette qualification avant même le dernier match.

- D’abord, un grand sentiment de fierté, mais ça me fait aussi très plaisir de voir cette équipe réussir. Pendant deux ans, je peux vous dire que nous avons vraiment bien travaillé. Encore une fois, je vous dirai que vraisemblablement, entraîner cette équipe algérienne, c’est le challenge et le défi le plus complexe de toute ma carrière. Je ne vous cache pas qu’à plusieurs reprises, peut-être même une dizaine de fois, j’ai voulu quitter et partir, mais après, je dis aux gars : allez, ça va venir, ça va venir. Il a fallu faire preuve de beaucoup de patience avec un gros mental. J’avoue que ça n’a pas été toujours facile…

- Justement, qu’est-ce qui vous a motivé pour rester ?

- J’ai tout simplement constaté que quelque chose se passait. Des fois, dans le football, on a besoin de temps, et j’ai vu que les joueurs acceptaient certaines choses qu’ils n’acceptaient pas forcément avant et on a progressé doucement dans ce sens. Ces trois derniers matchs, c’est la consécration de beaucoup de choses faites sur et en dehors du terrain.

- Plus que deux matchs avant le Mondial au Brésil dans un an…

- Il ne faut surtout pas avoir le melon comme ce fut le cas durant la CAN où on a fini par prendre une gifle. Une fois de plus, je suis content que l’équipe soit qualifiée avant le dernier match, mais à présent, il faut bien se préparer et surtout ne pas se dire qu’on est en Coupe du monde. Nous ne sommes pas encore au top et je tiens à préciser une fois de plus que nous ne sommes pas les favoris. Il reste deux rencontres et rien n’est encore fait.  

- On aura quand même la chance de recevoir au match retour et on évitera les 4 grandes nations africaines du moment ?

-  Même si on joue le match retour chez nous, c’est loin d’être acquis, je connais assez bien le football pour savoir que tout est possible.

- Ça passera certainement par un bon résultat à l’aller ?

- Cette équipe est encore jeune et manque de maturité. En deux ans, nous avons presque changé tout l’effectif à l’exception de deux ou trois joueurs anciens qui sont encore là. Ce groupe a encore besoin de quelques mois et même de quelques années de travail. Peut-être bien que c’est encore un peu tôt, mais si on passe pour la Coupe du monde, bien sûr que je suis preneur. Mais franchement, ça sera très juste. Pour atteindre cet objectif, il faut continuer à faire preuve de sérieux, rester appliqué et surtout faire preuve de modestie. Rester modeste c’est impératif. Il ne faut pas se prendre pour ce qu’on n’est pas comme avant la CAN pour tomber trop bas après une élimination.

A. H. A. 

- «Restons modestes, car on n’est pas encore au top»

- «Bien sûr, le Mondial je suis preneur, mais ça sera trop juste»

- «J’ai pensé partir une dizaine de fois, mais je disais : les gars ça va venir, patience»

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