Belkalem : «J’ai signé à Udinese, pas à Grenade»

Après un stage ponctuée par deux belles victoires avec l’équipe nationale A, Essaïd Belkalem a rejoint l’équipe nationale militaire, avec un objectif bien précis celui de gagner le Mondial, car l’EN n’est autre que le tenant du titre et elle se doit de conserver son bien. C’est pour cela que le coach Mehdaoui a fait appel à des éléments chevronnés et parmi eux la tour de contrôle kabyle qui vient juste de signet un contrat professionnel avec Udinese. On a profité, hier, de sa présence au stade de Bologhine pour lui poser quelques questions, même s’il n’a pas trop voulu évoquer sa signature chez les Noir et Blanc d’Udine. Il a quand même eu la gentillesse de nous éclairer sur certains points, écoutons-le.

- Vous venez de jouer votre dernière rencontre de préparation avant le Mondial, comment avez-vous trouvé la prestation de l’équipe ?

- C’était un bon match, on est en pleine période de préparation, mes coéquipiers sont là depuis un bon moment déjà, contrairement à moi qui ai intégré l’équipe il y a deux jours seulement. C’était mon premier match, et mon intégration s’est plutôt bien passée, je dirai même que c’était facile, vu que je connais la plupart des joueurs, que ce soit en sélection scolaire en 2006 ou en junior voire même en EN olympique ou à la JSK, tous ces détails vont m’aider.

- L’objectif sera de défendre le titre de Champion du monde…

- J’espère qu’on sera à la hauteur, parce que défendre un titre est une grande responsabilité.

- Quelles sont les chances de l’équipe nationale dans un groupe pas facile, avec la France, le Kenya et le Bahreïn ?

- Dans ce genre de compétitions, on n’a pas le choix, ce sont tous des pays qui pratiquent un beau football. Nous aussi nous avons des atouts à faire valoir. Notre équipe est jeune et les joueurs se connaissent pratiquement tous, normalement il y aura une bonne communication entre nous, c’est peut-être ça qui va faire notre force.

- On vous a vu complètement perdu au moment du salut militaire, visiblement tout cela est nouveau pour vous, n’est-ce pas ?

- (Rire) effectivement, je ne m’attendais pas à cela, mais on va avoir l’habitude car c’est un devoir pour tout citoyen algérien. A présent qu’on est là, on va défendre les couleurs de l’EN, que ce soit en civil ou en militaire. Celle-ci est une institution militaire et on lui doit le respect.  

- Vous venez de dire que vous connaissez les joueurs, il y a notamment votre capitaine Berchiche avec qui vous avez formé la charnière centrale à la JSK. C’est un avantage pour l’EN n’est-ce pas ?

- On a eu la chance de jouer ensemble à la JSK, et nous revoilà ensemble. C’est une bonne opportunité pour nous de nous retrouver dans cette équipe. Notre entente est une chance pour l’équipe nationale militaire.

- Cet enchainement de stages et de compétitions, ne risque-t-il pas de vous fatiguer vous qui allez commencer bientôt une nouvelle aventure en Europe ?

- J’ai peut-être sacrifié les vacances pour cette année, mais actuellement on est encore jeune, on doit profiter de notre bonne santé, et se donner à fond, en faisant tout pour réaliser nos rêves. Aussi, j’espère qu’il n’y aura que de belles choses à l’avenir.

- Après avoir fait toutes vos classes en Algérie, vous venez de signer à l’Udinese. Un mot sur ce nouveau challenge ?

- Pour moi c’est logique, du moment que j’ai réalisé tous mes objectifs et rêves ici au pays. Il ne me restait peut-être que l’objectif de décrocher un contrat professionnel, je vais faire en sorte de montrer la voie et donner l’exemple aux autres joueurs, surtout pour les locaux. Je pense que c’est une question de travail et de sérieux.

- Juste pour préciser et informer l’opinion publique, vous avez signé à Udinese, c’est bien ça, pas à Grenade?

- Oui je vous le confirme, j’ai signé un contrat avec Udinese non pas à Grenade et il y a pas eu de prêt.

- Vous rejoignez un championnat difficile où le jeu est physique…

- Ça va être très dur, du moment qu’il faudra d’abord s’adapter au football dans ce pays, et intégrer l’équipe. Espérons seulement que nous débuterons dans de bonnes conditions.

- Vahid a-t-il pesé dans la balance concernant votre choix d’aller jouer en Italie ?

- Il est toujours proche des joueurs, quand on est sur le point de trancher sur une question. On lui demande toujours son avis, du moment que c’est un technicien et un connaisseur du football aussi. C’est pour notre bien et pour le bien de l’équipe nationale aussi. Il fallait faire un bon choix et apparemment il était d’accord.

- Il a déclaré que c’était quelque chose de grand pour vous de jouer en Italie, mais il a insisté sur le fait que vous devez jouer…

- Incha Allah, c’est ce que je souhaite moi aussi, mais ce qui est sûr c’est que ça va être difficile, mais dans le foot tout est possible, il faut juste y croire.

- Vos coéquipiers en sélection, Mesbah, Taïder, jouent aussi en Italie, est-ce que vous avez pris le soin de les consulter avant de vous engager à Udine ?

- C’est normal, ce sont des joueurs qui jouent déjà là-bas, j’ai donc normalement demandé leurs avis par rapport à ça, ils m’ont encouragé à y aller, ni plus, ni moins.

- Après des années de bons et loyaux services à la JSK, vous quittez ce club, avec comme un goût d’inachevé, n’est-ce pas ?

- Oui, c’est vrai, ça fait mal au cœur de quitter son club formateur mais ce qui agace le plus c’est de le quitter de cette façon-là. Je ne m’attendais guère à quitter le club de cette manière, surtout que cette année j’ai beaucoup souffert, pas du côté technique, mais plutôt administratif, mais bon, je préfère ne garder que les bons souvenirs, car la JSK est, avant tout, le club de ma région. Je pense avoir bien honoré les couleurs de la JSK, et je vais continuer à le faire, que ce soit à l’étranger ou en sélection. J’ai quitté mon club pour un autre professionnel, j’espère que ça fera honneur au club, et ça incitera d’autres joueurs à suivre mes traces.  

- Les supporters de l’EN et surtout ceux de la JSK sont fiers de vous, on l’a vu dans la rue et même sur Internet, on vous laisse leur adresser un message…

- Je les remercie du fond du cœur pour tout ce qu’ils ont fait pour moi. Ils sont toujours restés derrière moi durant les périodes difficiles, mais aussi dans les moments de joie, je leur suis très reconnaissant.

- S’il y avait quelque chose à dire à la direction de la JSK, qu’est ce que ça serait ?

- Dans le football, il y a des moments difficiles mais il y a toujours quelques petits problèmes. Je ne dois pas leur en vouloir, c’est leur boulot et c’est leur business aussi. Ils ont leur politique, on leur souhaite quand même bon courage.

S. M. A.

 

«J’ai sacrifié mes vacances, je dois profiter de ma jeunesse»

«En Italie, ça va être difficile»

«Je remercie les supporters de la JSK, je leur suis reconnaissant»

«Je dis bon courage aux dirigeants du club»

 

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