Nous disions hier que les réserves du Mali sont basées sur l’article 5, chapitre 3, relatif à la qualification en équipe représentative. Nous ajoutions que ledit article stipule «qu’un joueur que sa nationalité autorise à représenter plus d’une association en vertu de l’article 5, peut ainsi participer à un match international pour le compte de l’une de ces associations uniquement si, en plus d’avoir la nationalité de cette association, il remplit au moins l’une des conditions suivante :
a- Il est né sur le territoire de l’association concernée.
b- Sa mère ou son père biologique est né (e) sur le territoire de l’association concernée
c- Sa grand-mère ou son grand-père est né (e) sur le territoire de l’association concernée.
d- Il a vécu sur le territoire de l’association concernée au moins 2 années.
Le Mali a raison d’avancer que ni le gardien de but du Bénin, Farnolle, et encore moins le défenseur central Menessou, ne remplissent ces conditions, toutefois, les réserves formulées ne sont pas fondées d’autant que ce règlement n’a été adopté qu’en juillet 2012, alors que la rencontre Bénin-Mali, qui s’est déroulée à Cotonou, s’est jouée en juin 2012, soit un mois avant que ladite loi n’entre en vigueur. Parce qu’aucune loi au monde n’est rétroactive, la requête des Maliens devient irrecevable. Le secrétaire général de la Femafoot n’a, semble t-il, pas bien révisé ses leçons, sinon il n’aurait pas commis pareille erreur.
Par ailleurs, si l’Algérie avait perdu son match aller contre le Bénin, joué en 2013, soit après l’adoption de cette loi, elle aurait bien pu avoir les trois points du match (3 à 0) et sa requête aurait été tout à fait recevable.
Les réserves contre Médie Kagére est une toute autre histoire
Le Mali n’a donc rien contre le Bénin. Amoros, sélectionneur du Bénin et son président Moucharafou avaient pris les précautions nécessaires en écartant Menessou lors du match face à l’Algérie. Le successeur du coach français a fait de même avec Farnolle au match qui s’en est suivi face au Mali, à Bamako. Par ailleurs et en ce qui concerne les réserves que le Mali a formulées contre le joueur rwandais Médie Kagére, qui, rappelons-le, avait inscrit le seul but du Rwanda à Bamako, est une toute autre histoire. Si son cas est similaire à celui de Farnolle et Menessou, la loi 5 citée un peu plus haut s’appliquera à lui parce que le match en question s’est joué après l’adoption dudit règlement. Du coup, les Aigles du Mali récupéreront 2 points précieux et atteindront par conséquent 10 points, derrière l’Algérie, 12 points. Le match Algérie-Mali sera une finale. Une victoire des camarades de Seydou Keita les qualifieraient au dernier tour. Un match nul suffit à Taïder et ses camarades pour jouer les barrages.
La FAF inquiète quand même
Si les réserves du Mali contre le Bénin et le Rwanda ont réussi à inquiéter les supporters algériens, que dire de la FAF, du coach et des joueurs de l’équipe nationale qui sont directement concernés par cette affaire?
Il faut reconnaître que cette affaire est sérieuse. Afin de connaître la réaction des officiels algériens suite à cette nouvelle, nous avons essayé de joindre quelques-uns d’entre eux, mais comme ce fut le cas avec nos amis maliens, ils ont tous préféré ne pas se prononcer sur l’affaire et attendre que la FIFA étudie le dossier et tranche en la faveur de l’une des deux parties. Il est clair que Mohamed Raouraoua, donc la FAF, n’a pas à s’immiscer dans cette affaire du moment qu’elle concerne la fédération du Mali et son homologue du Rwanda. Mais comme le verdict aura des répercussions directes sur l’avenir de la sélection algérienne dans les éliminatoires pour la Coupe du monde 2014, l’Algérie suit avec beaucoup d’intérêt le dossier tout en espérant que la FIFA déboute la partie plaignante. A Delly Brahim, tout le monde retient son souffle. On ne parle que de cette affaire et des conséquences qui en découleront dans le cas où le Mali récupérerait les deux points du Rwanda.
A. B.
Thiam Boubacar : SG de la Femafoot
«Je ne confirme pas, mais n’infirme pas non plus »
C’est lui qui a adressé le dossier malien à la FIFA. Thiam Boubacar que nous avons joint au téléphone, n’a rien voulu dire à propos de cette affaire : «Qui vous a dit qu’on a formulé des réserves contre le Benin et le Rwanda ? C’est la presse qui en parle, à la Femafoot, nous n’avons rien communiqué d’officiel… Ecoutez, je ne peux ni confirmer ni infirmer…je suis en formation, je ne peux pas vous parlez, je suis désolé, rappelez-moi dans la soirée… ». Bien sûr, toutes nos tentatives de le joindre une nouvelle fois ont échoués.
A. B.
Amadou Cissé : manager général à la Femafoot : «Je ne suis au courant de rien»
Comme leurs collègues, Amadou Cissé, manager général des Aigles du Mali, a refusé de nous donner des détails sur l’affaire : «Je suis en vacances avec ma famille. Je ne suis pas au courant de ses réserves. Adressez-vous au président, au vice-président ou, à défaut, au secrétaire général», nous dira-t-il très énervé.
A. B.
Hammadoun Kolado Cissé (pdt de la Femafoot)
«Je n’ai rien à vous dire»
Afin d’avoir un peu plus de détails sur l’affaire et surtout dans le but de mesurer le degré d’optimisme chez les Maliens, nous avons appelé le président de la Fédération malienne de football, hier dans l’après-midi. Au vu des craintes et la prudence de notre interlocuteur, on peut déduire qu’à la Femafoot on croit vraiment aux chances des Aigles de venir jouer leur finale à Blida. En voici l’intégralité de notre entretien avec le président.
- Bonjour président, c’est Compétition d’Algérie
- Ah, bonjour l’Algérie…
- On peut dire que l’espoir renaît chez les Aigles ?
- Emmm…
- On parle des réserves que vous avez formulées contre le Bénin et le Rwanda…
- Oui, je comprends…
- Du nouveau concernant cette affaire ?
- Quelle affaire ? Je ne sais pas de quoi vous parlez, je vous ai dit la dernière fois que c’est le vice-président qui est habilité à parler de la sélection, moi je m’occupe du championnat…
- Voyons président, dites-nous seulement si vous êtes optimistes ou pas ?
- Bien que je sois le président, je n’ai pas le droit de parler de cette affaire. Appelez plutôt le vice-président, il vous sera plus utile.
- Mais…
- Je m’excuse, je dois mettre fin à cette conversation, au revoir.