Car selon des médias espagnols spécialisés, le contact le plus sérieux et aussi l’offre la plus intéressante pour recruter le défenseur international originaire d’El Harrach, émaneraient du Rayo Vallecano. Ce petit club de la banlieue de Madrid, aux moyens financiers certes limités, mais qui a quand même terminé huitième au dernier championnat d’Espagne, voudrait s’attacher les services de Medjani mais aurait d’autres monégasques dans le viseur. Le club espagnol a une stratégie très intelligente pour faire des affaires dans ce mercato.
La mouette Vallecano et le chalutier monégasque
Car le club de la banlieue madrilène de Vallecas, son président, le rusé Raúl Martín Presa et son non moins rusé entraîneur, Paco Jemez, ont suivi de très près le feuilleton Radamel Falcao, qui ne se déroulait qu’à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau, du côté du siège de l’Atletico Madrid, au stade Vicente-Calderon et cela leur a donné des idées. La théorie du Rayo Vallecano est simple, l’AS Monaco appartient à un milliardaire russe, monsieur Dmitry Rybolovlev. Cet homme s’était déjà doté, la saison dernière, d’un effectif du bas du tableau de Ligue 1 pour monter en première division. Un effectif qui pourrait jouer aisément le maintien en première division à condition de se renforcer de deux ou trois joueurs. Au lieu de ça, le président Rybolovlev, qui veut être champion de France dès sa première année dans l’élite, a chargé ses subordonnés Konstantin Zyryanov et Vadim Vasilyev, de renouveler l’effectif quasiment à 100%, dans tous les compartiments de jeu, et en prenant les meilleurs du monde sans contraintes de prix. Cette politique a permis notamment les arrivées de stars comme James Rodriguez, Joao Moutinho, Radamel Falcao, Jérémy Toulalan, Eric Abidal, Ricardo Carvalho et Nicolas Isimat-Mirin. Mais comme il n’y avait pas de blocage financier, cette opération s’est faite sans dégraissage de l’effectif laissant dans l’expectative pas mal de joueurs de qualité de la saison passée comme Medjani, qui sont assurés de ne pas faire partie des plans du nouvel AS Monaco. Le Rayo Vallecano veut donc profiter du fait que l’AS Monaco, qui se retrouve avec un effectif trop important, veut se débarrasser de certains joueurs à moindre coût, pour faire des affaires, comme une mouette qui suivrait un chalutier au retour de la pêche, pour intercepter les poissons au calibre plus petit, rejetés à la mer par les marins pêcheurs. Cela s’appelle le football à deux vitesses.
Un temps de jeu plutôt que l’argent
Même si du côté de la principauté, la situation financière est très confortable pour Carl Medjani, même sans jouer, et que le cadre de vie y est très agréable pour sa petite famille, l’Algérien aurait décidé de quitter les Rouge et Blanc du stade Louis II, pour d’autres Rouge et Blanc, ceux qui évoluent au stade Vallecas que tous les madrilènes connaissent sous le nom de stade Teresa-Rivero. L’autre «Carlito» du football mondial, puisque c’est comme ça que l’appellent ses fans, âgé seulement de 28 ans, aurait décidé qu’il avait encore de belles années devant lui et que l’heure de la retraite dorée, dans une équipe réserve de l’AS Monaco, qui évoluera en cinquième division, et avec un effectif digne du FC Barcelone B, n’avait pas sonnée. Il aurait accepté même de faire de gros sacrifices financiers en signant au Rayo Vallecano car le challenge sportif et surtout le temps de jeu proposé, dans un des championnats les plus attractif et les plus prestigieux de la planète, la Liga, surtout en cette année de Coupe du monde, étant pour lui, plus important que l’argent.
L’EN en tête
Cette décision de rejoindre le Rayo Vallecano, si bien sûr les deux clubs trouvent un accord, serait aussi une bonne nouvelle pour l’équipe nationale. Elle s’inscrirait dans le redressement et la consolidation du groupe de Vahid Halilhodzic en termes de niveau. Car passer de la Liga et le Bas de Ligue 1, au 8e de Liga ça n’est pas rien. De plus, un temps de jeu plus conséquent permettrait au joueur de ne pas perdre sa place dans une équipe nationale où la concurrence est féroce, surtout en cette année où il y a peut être une Coupe du monde qui se profile à l’horizon. Et ça, Medjani ne l’oublie pas.
Le tour d’Europe continue
Lorsqu’on parle de Carl Medjani, on a l’impression qu’il est âgé de 35 ans tant sa carrière semble longue. Mais la «sentinelle» de Vahid Halilhodzic n’est en fait âgée que de 28 ans. Ayant évolué très tôt dans le haut niveau, à 16 ans, Medjani se retrouve déjà avec 12 ans de carrière. Après avoir goûté aux charmes de la Ligue 1 avec Saint-Etienne, son club formateur où il n’a pas joué en équipe première, Lorient et l’AC Ajaccio ; à la Premier League anglaise avec les Reds de Liverpool, il semble que le tour d’Europe du défenseur algérien continue puisqu’il semble plus que probable qu’il mette, à l’instar de ses compatriotes Ghilas, Brahimi, Feghouli, Cadamuro, Lacen et Halliche, le cap au Sud, en direction de la péninsule ibérique.
M. B.