Interrogé sur le choix de l’entraîneur Saadi, une option locale alors que le Français Patrick Rémy était sur le point de conforter l’option de l’entraîneur étranger succédant à son compatriote Alain Michel et l’Italien Gianni Solinas, Redjradj estime que le club, après l’adoption de la politique de rajeunissement de son effectif, avait plus besoin d’un entraîneur qui réponde au profil recherché, qui sache travailler avec les jeunes et non un étranger pour le prestige. «Je pense que le choix de Saadi est justifié. Il répond parfaitement au profil que nous cherchions. Je vous invite à jeter un coup d’œil à son CV très riche pour vous rendre compte que notre choix est étudié et surtout judicieux. C’est l’entraîneur de la situation qui a un vécu considérable et aussi une réputation du savoir-faire faire avec les jeunes. Il a lancé des générations de jeunes joueurs durant sa longue carrière.» Sachant pertinemment que l’entraîneur Saadi voulait prendre la direction du staff technique depuis des années, Redjradj, avec une pointe d’humeur, nous a rapporté ce qu’il a dit à Saadi lors du premier contact : «Tout monde le sait, Saadi a toujours voulu travailler à la JSM Béjaïa, mais le mektoub s’est toujours opposé.»
«On se réjouit de la réussite de la reprise»
Concernant le retard accusé dans la préparation, le premier responsable administratif du club, Redjradj, n’est pas inquiet, bien au contraire, il se réjouit de la réussite de l’entame de la préparation avec un effectif pratiquement au complet avant de préciser que la date de la reprise a été fixée par l’entraîneur en chef, Saadi : «Je ne pense pas que nous accusons un retard important. On pouvait entamer le travail avec les éléments sous contrat bien avant, mais on a préféré agir en professionnel pour démarrer le travail sur de bonnes bases. Ainsi, Saadi a fixé la date de la reprise au 13 juillet, et cela s’est déroulé dans de très bonnes conditions et avec un effectif pratiquement au complet.»
«Le lieu du stage dépendra de la disponibilité des matchs amicaux»
En réponse à notre question sur le stage précompétitif prévue après l’Aïd à Sousse, Redjradj nous a fait savoir : «On a respecté la volonté de l’entraîneur de reporter le stage de Tunisie après l’Aïd, préférant effectuer la première phase de la préparation à Béjaïa, laquelle se poursuivra durant le mois de Ramadhan. Nous aurions aimé rejoindre Sousse, un endroit auquel nous sommes habitués, mais le choix du lieu dépendra de la disponibilité des matchs amicaux à jouer sur place.»
Même s’il n’a pas encore tranché sur le lieu du stage, notre interlocuteur nous a fait savoir que le stage aura lieu probablement à Tunis où un match amical est déjà programmé pour le 13 août.
«La FAF a sacrifié la génération née en 1992»
Sur un autre registre, Redjradj n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer la décision irréfléchie des instances en charge du football concernant les joueurs nés en 1992 qui passent désormais en catégorie senior : «Je ne vous cache pas que cette décision nous a fortement perturbés. C’est une génération sacrifiée et, pour preuve, on ne peut pas garder tout le monde, ce qui m’a poussé à demander au premier responsable du football national, Hadj Raouraoua, d’octroyer trois licences supplémentaires aux clubs pour ladite catégorie à titre exceptionnel, mais dommage ma requête n’a pas eu d’échos à l’heure où je vous parle. C’est dommage pour le club qui perd ainsi un investissement porteur puisque la majorité des éléments à sacrifier devait intégrer l’équipe fanion dans un an ou deux.»
«On a repêché Bouabta, Aroul, Laribi et Benmansour»
Contrairement au reste du groupe, la direction a repêché le jeune axial Bouabta, transfuge de l’USMH, et l’enfant du club, Karim Aroul, dit «Bechar», en plus de la promotion du duo de l’équipe espoir, l’attaquant Karim Laribi et le latéral droit Benmansour. Redjradj s’explique : «Nous étions ainsi dans l’obligation de faire un choix difficile. En concertation avec le président Tiab, on a gardé le longiligne Bouabta qui a été régulier durant toute la saison passée avec sa catégorie en montrant de très bonnes aptitudes lors de son intégration en équipe première. C’est un axial d’avenir. Le second joueur, Aroul Karim, c’est moi-même qui ait insisté pour lui, je connais sa valeur, il est pétri de qualités. On n’a pas su le gérer dans sa catégorie, il est devenu rebelle par moment, un comportement que j’ai condamné d’ailleurs. Je pense qu’il a les qualités de s’imposer. Aroul est un nom à retenir. Enfin, nous avons promu deux jeunes éléments nés en 1994, à savoir Karim Laribi et Benmansour, en prévision de l’autre décision de la FAF de compter 7 éléments espoirs formés au club dans l’effectif de l’équipe senior. Notre club est bien loti dans ce compartiment.»
«Hadji, on l’a prêté au RCA,
Megueni est victime de la concurrence»
Le directeur sportif du club, Redjradj, a justifié le départ de quelques joueurs encore sous contrat par la recherche d’un temps de jeu ailleurs : «Hadji, je pense que c’est un bon élément qui n’a pas eu la chance de jouer beaucoup au club, on l’a prêté pour une année au RCA pour jouer plus de matchs possibles. Concernant Megueni, je pense que la concurrence sera encore plus rude dans l’axe déjà trop chargé. Je l’invite à venir récupérer ses papiers, on lui facilitera la tâche pour partir.»
«Bensayeh est victime de son âge, Hannachi n’est pas retenu pour insuffisance technique »
Concernant la décision d’interdiction prise à l’encontre des deux émigrés, le désormais ex-espoir Salim Bensayeh, né en 1992, et son aîné Hannachi Emanuel, notre interlocuteur a été direct dans sa réponse : «Je ne vous cache pas que je n’aurais pas trouvé d’inconvénient à garder le jeune Bensayeh, mais, comme il est né en 1992, je ne pouvais rien faire. Par contre, Hannachi on le libère pour insuffisance technique en se référant au temps de jeu très faible enregistré durant toute la saison.»
«On trouvera un arrangement avec Boussaha et Mekheldi»
Abordant le sujet des litiges, Redjradj, sûr de lui, nous a fait savoir que le dossier Mehamha suit son cours au niveau de la FIFA. Lakhdar Boussaha l’a appelé récemment pour reprendre le travail avec le club, alors qu’un avocat a saisi en son nom la CRL. Enfin, Mekheldi devait arriver hier pour négocier son départ à l’amiable : «Le cas Mehaha suit son cours au niveau de la chambre des litiges de la FIFA. J’ai eu récemment Boussaha au téléphone qui me demandait la date de la reprise des entraînements ; il ne savait pas qu’un avocat a déposé son dossier au niveau de la CRL qui nous a officiellement saisis. Je l’ai rassuré sur son cas, la JSM Béjaïa est un club qui honore ses engagements. Le dernier cas concerne Rachid Mekheldi, il sera là demain (ndrl : aujourd’hui). On trouvera un accord à l’amiable avec lui pour résilier son contrat.»
«Zeghli paiera cher son entêtement»
Le dossier qui a fait couler
beaucoup d’encre récemment concerne le départ du jeune Kamel Zeghli au CSC alors qu’il se trouve sous contrat, selon la direction béjaouie. L’homme des dossiers, Redjradj, reste intransigeant en décidant de faire payer le joueur récalcitrant : «J’ai lu dans la presse que Zeghli a reçu des garanties de la part de la direction du CSC. Je vous demande de m’expliquer pour quelle raison Boulahbib m’appelle plusieurs fois pour trouver un arrangement. Si le joueur est libre, pourquoi Boulahbib insiste-t-il pour négocier sa lettre de libération. On l’a convoqué par voie d’huissier de justice pour reprendre les entraînements, il ne s’est pas manifesté, il brille par son absence depuis la reprise. Maintenant, que chacun assume ses responsabilités.»
«Il n’y a pas de cas Merzriche, il arrivera demain»
«Je tiens à vous préciser qu’il n’y a pas de cas Mezriche. Il est à 100% béjaoui, il a signé un contrat valide d’une année. Il sera d’ailleurs avec nous demain (ndrl : aujourd’hui). Lorsqu’un joueur est recruté d’un championnat étranger, la transaction passe inéluctablement par le TMS, le club recruteur télécharge le contrat du joueur ciblé avec toutes les informations émanant de son club employeur. J’ai effectué l’opération avec succès et le contrat expire le 30 juin 2012. Maintenant, c’est à la direction de Colmar d’apporter les preuves, si elles existent bien évidemment.»
«J’ai confiance en cette équipe, elle créera la surprise»
L’architecte de la politique de rajeunissement de la JSM Béjaïa , R. Redjradj, a tenu à conclure notre long entretien par une note optimiste en se montrant confiant des qualités de son jeune groupe, lequel pourra créer la surprise en fin de saison : «Personnellement, j’ai confiance en cette équipe, je crois en ce groupe, car je connais la qualité de sa composante. Je demande au public de jouer son rôle en soutenant l’équipe qui lui fera honneur, j’en suis convaincu.»
C. L.