«Le club m’a libéré à ma grande surprise… unilatéralement»
«Je ne vous cache pas que j’avais l’intention d’honorer mon contrat jusqu’au bout, ce qui veut dire que la décision prise à mon encontre par la direction de me libérer m’a désagréablement surpris, et pour preuve, c’est une décision unilatérale ponctuée par une autre interdiction de m’entraîner avec le groupe, alors que je suis encore sous contrat qui n’est pas encore résilié. Cela étant, le DG de la SSPA/JSMB, Redjradj, m’a remis un document qu’il a signé conjointement avec le président B. Tiab, attestant que je ne fait plus partie de l’effectif du club cette année.»
«Le président m’a fait venir de France pour me payer, il a fait machine arrière»
Mekheldi, visiblement fatigué et très déçu de la tournure des événements, estime qu’il s’est fait avoir par le président qui a fait machine arrière en refusant de le payer, alors qu’il lui a envoyé un billet d’avion aller-retour pour régler son cas : «Dès que la direction m’a signifié qu’elle ne comptait pas me garder dans son effectif cette année, on s’est arrangés à régler au plus vite mon cas au téléphone. Un accord a été trouvé en ce sens concernant la régularisation de mes six mois d’arriérés salariaux sans que je ne demande un sou de plus en guise de bonne foi. Le président m’a fait des promesses qu’il n’a malheureusement pas tenues, puisqu’après qu’il m’ait envoyé le billet d’avion aller-retour, je pensais passer 48 heures au maximum à Béjaïa avant de retourner en France avec mon dû, mais voilà que je boucle ma seconde semaine sans prendre un sou. Et ce, à cause de la volte-face du président Tiab, lequel refuse catégoriquement de me payer.»
«Je n’ai demandé que ce qu’il me doit comme arriérés salariaux, rien de plus»
L’animateur du point de presse Rachid Mekheldi estime qu’il a été correct avec le club en respectant son engagement sur le plan sportif et celui du comportement en donnant une bonne image sur le terrain et en dehors et qu’il mérite son argent : «Je pense avoir honoré la première année de mon contrat sur le terrain et en dehors avec un comportement exemplaire, je pense que je mérite mon argent au bout, et comme la direction a décidé de rompre unilatéralement le contrat dont il reste encore une année, je n’ai pas trouvé d’inconvénients, tout en réclamant mon dû et rien de plus en guise de bonne foi, en faisant don au club de l’année de contrat restante, puisque je n’avais nullement l’intention de réclamer des dommages et intérêts.»
«La direction m’a proposé une reconnaissance de dettes en l’absence d’argent»
Notre interlocuteur nous a fait part de la proposition de la direction de remplacer le cash en l’absence d’argent par une reconnaissance de dettes du club : «La direction, en l’absence d’argent, m’a fait une proposition via le DG Redjradj, en me signant une reconnaissance de dettes, à défaut on m’a laissé libre choix de recouvrir mes droits auprès de la CRL», a dit Mekheldi, lequel a rejeté la proposition de la direction après concertation avec son avocat.
«Je ne veux pas vivre le scénario de Kacem Mehdi»
L’animateur du point de presse Mekhedi a justifié son refus d’accepter une reconnaissance de dettes pour régler définitivement le problème, en rappelant le cas de l’ex-joueur émigré du club Mehdi Kacem, actuel sociétaire du MCA, dont la reconnaissance de dettes qu’il a du club depuis une année, laquelle ne lui a servi à rien, puisque la JSMB lui doit encore de l’argent et qu’il a dû recourir à la CRL. C’est dire que sur conseil de mon avocat, j’ai refusé l’offre, puisque j’aurais perdu beaucoup de temps pour rien avant de saisir la CRL.»
«J’ai demandé un chèque de garantie de 6 mois daté et signé par le président»
Le désormais ex-latéral gauche de la JSMB, Rachid Mekheldi, a fait une contre-proposition à la direction pour résilier son contrat à l’amiable, en exigeant un chèque de garantie dûment signé et daté par le président en guise de garantie : «Pour débloquer la situation après le refus du président de me payer comme il l’avait promis, j’ai décliné à mon tour l’offre risquée de reconnaissance de dettes que m’avait proposée le DG Redjradj qui fait de son mieux pour trouver une solution. J’ai fait une contre-proposition, en exigeant un chèque de garantie daté et signé par le président en guise de garantie».
«Tiab a catégoriquement refusé, alors qu’il a signé plusieurs chèques à d’autres joueurs»
La réponse négative du président semble anéantir tous les efforts consentis pour débloquer la situation. «Lorsque Redjradj m’a informé du refus catégorique du président de me signer un chèque de garantie, je me suis dit que Tiab avait pourtant pour habitude de délivrer des chèques de garantie à ses joueurs, il semble qu’il en fait exception avec moi. A partir de là, j’ai compris que le président ne s’intéresse pas à mon cas et qu’il ne compte pas me payer pour autant.»
«La direction voulait me piéger»
Estimant avoir évité le piège de la direction qui voulait lui faire signer une reconnaissance de dettes pour annoncer via la presse le règlement de son cas, Mekhaldi semble décidé à en finir avec cette histoire pour retrouver sa femme et sa famille qu’il a laissées durant deux semaines seules en plein mois de carême, en saisissant la CRL demain par l’entremise de son avocat, lequel est en possession d’un dossier en béton pour recouvrir ses droits. «D’après ce que j’ai compris, la direction voulait me piéger en me faisant signer une reconnaissance de dettes chez le notaire pour annoncer dans la presse que mon cas a été réglé, ce qui m’a poussé à prendre la décision de saisir la CRL demain pour réclamer mes six mois de salaires et les dommages et intérêts qui en découlent de la résiliation unilatérale par la direction du contrat me liant au club.»
«Tiab n’a pas été correct avec moi»
Désabusé par deux semaines de galère en plein mois de Ramadhan, Mekheldi estime qu’il ne reconnaît plus le président en découvrant l’autre face du boss Tiab qui lui avait fait pression pour le faire signer l’année passée après le test concluant sous l’ère Michel. «Connaissant le discours du président qu’il a tenu avec moi à la signature et tout au long de la saison avec des mots gentils et rassurants de payer les joueurs jusqu’au dernier centime, je ne vous cache pas que je suis assez surpris en découvrant une autre face du président. Ce qui est sûr, c’est que je ne suis pas un cas isolé, il y a d’autres joueurs qui vivent le même calvaire.»
«J’ai fait mes preuves sur le terrain, ma libération est extra-sportive»
L’émigré le plus utilisé parmi les nouvelles recrues d’outre-mer de l’année passée, Rachid Mekheldi, se targue d’avoir honoré son contrat sur le terrain en disputant 28 matchs toutes compétitions confondues, ce qui veut dire que la décision de le libérer est à chercher en dehors de la donne sportive. «Je pense avoir accompli ma mission en faisant mes preuves sur le terrain et en disputant 28 matchs durant toute la saison toutes compétitions confondues. J’ai gardé mon statut de titulaire avec deux changements d’entraîneurs. En d’autres termes, si j’étais aussi nul qu’ils le disent, pourquoi m’avoir fait jouer autant de matchs, alors qu’il y avait beaucoup de solutions de rechange avec Mebarakou et le petit Zeghli. Ils auraient dû me libérer au mercato hivernal pour insuffisance technique, le problème aurait été réglé de sitôt.»
«Je suis viré parce que je suis l’un des rares à réclamer son dû»
Plus explicite, Mekheldi pense détenir la véritable raison de sa libération du club. Ce dernier estime qu’il a été viré parce qu’il fait partie des rares joueurs qui ont eu le courage de réclamer leur argent l’année passée. «Je ne vous cache pas que j’ai souffert mentalement du problème d’argent, ce qui m’a poussé à réclamer mon dû l’année passée pour régler les charges de ma famille en France. Je pense qu’étant l’un des rares joueurs du groupe à le faire, j’ai payé le prix avec ma surprenante libération, laquelle ne relève pas du volet sportif», estime Mekheldi.
«J’ai raté l’occasion de rejoindre Geiger au MCA»
Ce dernier nous a confié que la situation de blocage l’a privé de rejoindre l’entraîneur suisse du MCA, Geiger, lequel le voulait avant à Neuchâtel en championnat suisse quelques années auparavant. «Je ne vous cache pas que la situation de blocage avec la JSMB n’arrange pas le club et moi-même. Je vous informe que je devais rejoindre le MCA cette année sur demande de l’entraîneur suisse Geiger qui me voulait déjà dans son équipe quelques années auparavant à Neuchâtel dans le championnat suisse.»
L. C.