Lors d’un point de presse improvisé, avant-hier soir, en marge de la reprise des entraînements, Noureddine Saâdi est revenu sur le début du championnat raté de son équipe, son rendement satisfaisant dans l’ensemble, le rôle que devra jouer la télévision algérienne pour accompagner le développement du football national et, enfin, l’affaire Samer, qu’il a qualifiée de montage médiatique.

JSM Béjaïa

 

Par Lyès Chekal

 

 

«Je retiens avec satisfaction le comportement sportif du public»

Même s’il a montré son mécontentement devant la tournure des événements après sa déclaration à la télévision algérienne de retour de la pause, et celle d’après-match avec la presse écrite, Noureddine Saâdi, en professionnel, nous a parlé du premier match de son équipe en officiel, mal débuté au vu du résultat final. Toutefois, il retient le comportement sportif du public, qu’il a qualifié de connaisseur. «Je tiens à signaler le comportement sportif du public connaisseur de la JSM Béjaïa et son attitude civilisée. C’est une manière de montrer que l’équipe n’a pas démérité malgré l’amère défaite. Je le rassure sur l’avenir de l’équipe, lequel sera meilleur. On fera de notre mieux pour nous réhabiliter et pourquoi pas dès ce week-end», a fait remarquer le premier responsable de la barre technique de la JSMB.

 

«On a bien joué pendant une heure»

Concernant le volet technique, Saâdi est satisfait du rendement de son équipe pendant une heure malgré le déficit de deux semaines dans la préparation par rapport à l’adversaire : «Je suis satisfait du rendement général de mon équipe en me référant à l’effort fourni par mes capés, lesquels se sont donnés à fond face à une équipe qui a eu le temps nécessaire pour se préparer. Contrairement à eux, la nôtre accuse deux semaines de retard dans la préparation. J’estime que nous n’avons pas été ridicules. Bien au contraire, on a été conquérants et dominants, lors des 20 premières minutes particulièrement. On n’a pas lâché prise jusqu’au dernier quart d’heure mais la fatigue a eu raison de mes joueurs, c’est le premier match de la saison. D’ailleurs, même l’équipe adverse, pourtant mieux lotie question joueurs d’expérience et surtout compétitifs, n’avait pas une forme physique meilleure.»

 

«On a réussi à mettre hors jeu leurs attaquants»

En plus de sa satisfaction du répondant de ses troupes sur le volet physique et leur générosité dans l’effort face au MCA lors de la première sortie en championnat, notre interlocuteur a mis l’accent sur la discipline tactique de son groupe. Saâdi prend comme témoins les observateurs les plus avertis sur la mise en échec des trois attaquants de valeur du MCA et, par là même, de toute l’équipe, et ce en conclusion du travail effectué durant toute la semaine en fonction de la force majeure des Algérois. «Je pense que les observateurs les plus avertis ont remarqué que nous avons préparé la mise en hors jeu des trois meilleurs attaquants du Mouloudia. Les gens qui connaissent bien le football l’auraient remarqué de facto lors du match. On a travaillé durant toute la semaine pour contrer leur force majeure. Je suis convaincu que nous avons bien bloqué les trois clés du Mouloudia et, par ricochet, on a mis hors jeu l’équipe au complet, même si le résultat technique ne reflète pas la physionomie de la partie», a expliqué Saâdi.

 

«J’ai fait mes choix en conscience et je les assume»

Estimant avoir fait les choix qu’il a jugé utiles pour le match contre le MCA, Nouredine Saâdi dit avoir de tout temps pris ses responsabilités : «J’ai de tout temps assumé mes responsabilité et les choix que je prends. Je ne vais pas changer à mon âge. J’ai choisi l’équipe qui a affronté le MCA en conscience. Je suis, certes, déçu par le résultat, mais pas par le rendement général de l’équipe. Je vais certainement opérer des changements pour le prochain match contre le RCA, mais à l’heure où je vous parle, je me focalise sur la préparation psychologique du groupe et non sur la composante qui va affronter l’Arba. Je prendrai le temps qu’il faut avant de faire mon choix.»

 

«L’arbitre Ghorbal a été correct»

«Après notre défaite face au MCA, j’ai constaté qu’il y a eu beaucoup de palabres et de critiques vis-à-vis de l’arbitre du match Ghorbal, lequel s’est acquitté de sa tâche convenablement durant toute la partie. Bien qu’on parle d’un penalty qu’il n’a pas sifflé en notre faveur, je n’ai rien dit, estimant que l’arbitre n’a peut-être pas bien vu l’action. C’est un être humain, il n’est pas infaillible.»

 

«En voulant jouer les victimes, on a sollicité indirectement de l’aide»

Le coach béjaoui estime que la pression exercée par le Mouloudia sur l’arbitre du match, en contestant énergiquement ses décisions dans un scénario bien orchestré, en jouant les victimes, est une façon de solliciter de l’aide. En d’autres termes, Saâdi a laissé entendre que si le résultat final avait été autre que celui sifflé par l’arbitre, Ghorbal en aurait été la cause.

 

«On a besoin d’une télé à la tunisienne pour faire taire les managers fanfarons et les entraîneurs mauvais perdants»

Le doyen des entraîneurs en activité, Noureddine Saâdi, a tenu à faire une proposition au responsable de la télévision algérienne pour accompagner positivement le développement du football national. Il lui a suggéré de se doter de moyens matériels adéquats et en quantité suffisante pour assurer une bonne couverture des matches et après les matches pour les émissions sportives qui animeront des tables rondes comme en Tunisie. «Pour faire taire ces fanfarons de managers et mauvais perdants d’entraîneurs, j’aurais aimé que la télévision ne se contente pas de la retransmission du match en direct et du commentaire généraliste. Notre football a besoin d’être décortiqué via des tables rondes rehaussées par des spécialistes qui maîtrisent leur sujet pour juger la prestation des arbitres et des deux équipes en étant accompagné par des séquences des actions du match, comme cela se fait en Tunisie. C’est la seule façon à mon sens de faire avancer le football, en démasquant les intrus. Les téléspectateurs seront les seuls juges», a dit Saâdi.

 

«La télé algérienne a un rôle important à jouer dans le développement du football»

Saâdi estime qu’en Algérie les tables rondes des émissions sportives parlent plus de généralité et de philosophie que de technique et tactique vu que les séquences ne suivent généralement pas le sujet de discussion, contrairement à ce qui se fait en Tunisie. «J’ai travaillé en Tunisie et je vous assure que j’ai beaucoup aimé la façon de faire de la télévision tunisienne. Je ne rate aucune émission sportive car j’en tire profit sur le plan professionnel. C’est pour cela que je dis que la télévision algérienne a un rôle important à jouer dans le développement du football national en montrant la réalité par les images, ce qui fera réfléchir les acteurs avant de s’aventurer avec des déclarations à chaud sous peine de paraître ridicules par les images», ajoute Saâdi.

 

«Je n’ai pas désigné Samer comme responsable de la défaite. Je me suis fait mal comprendre»

Sur notre insistance, Saâdi a accepté de parler brièvement de Samer, dénonçant le tapage médiatique qui a suivi sa déclaration lors du match perdu contre le MCA, mal interprétée par la presse écrite. «Je vous informe que j’ai pris ma décision de limiter la déclaration d’après-match à une seule phrase, et ce à compter du prochain match. Je n’ai pas aimé la manière avec laquelle la presse écrite a traité ma déclaration, laquelle a été présentée en grand titre avec un sens autre que ce que je voulais dire. Je n’ai jamais accusé ni désigné Samer comme responsable de la défaite. J’ai dit que le Mouloudia a accusé dans une situation standard sur une erreur et je regrette d’avoir utilisé cette expression pour Samer. On n’avait pas à polémiquer là-dessus. Je vais faire très attention à mes propos dorénavant, j’en fais le serment», a conclu notre interlocuteur. Il nous a pris pour témoins concernant l’ambiance du groupe lors de la reprise des entraînements, dont le jeune Samer qui a dépassé l’onde de choc en étant très concentré sur son travail durant toute la séance.

L. C.