Un certain nombre de joueurs du onze-type des Fennecs semble être abonnés au banc de touche depuis le début de cette saison. Si, dans la majorité des postes, la position du sélectionneur national semble être «wait and see», car aucune doublure ne se dégage vraiment pour suppléer un cadre en manque de temps de jeu, il semble que, pour le poste d’arrière gauche, Djamel Mesbah, qui ne joue pas avec Parme, voit revenir à toutes enjambées Faouzi Ghoulem dans son rétroviseur. Faouzi Ghoulem semble être revenu dans la danse à J-20 de la rencontre cruciale face au Burkina-Faso.
Quand Faouzi revient, Djamel coince
Alors qu’il y a à peine quelques semaines, Djamel Mesbah, de retour de Kigali avec la qualification pour les barrages en poche, se préparait sereinement avec son équipe de Parme et s’apprêtait à disputer en position de force une saison de plus dans cette Série A italienne qui lui va si bien, et que son jeune compatriote, Faouzi Ghoulem, «placardisé en CFA 2, l’équipe réserve, par son club, l’AS Saint Etienne, à la suite d’une mauvaise gestion de son transfert avorté au Torino. Bien malin celui qui aurait pu prédire la situation actuelle. Même le plus grand médium ou astrologue n’aurait pu prévoir que Djamel Mesbah, à l’issue de la troisième journée du Championnat d’Italie, n’aurait qu’une seule minute passée sur le terrain sur 270 jouées par les Jaune et Bleu. Et même le plus grand marabout n’aurait pu prévoir qu’après les déclarations incendiaires émanant de l’AS Saint Etienne, que le club du Forez accepteraient si facilement les excuses du jeune Algérien, enfant du club, et que celui que les supporters des Fennecs appellent affectueusement «le nouveau Nadir Belhadj» reviendrait aussi vite sur les terrains de Ligue 1 sans avoir perdu une once de son talent, malgré une préparation chaotique du fait de sa situation. Car, depuis que les Verts ont fait la paix avec «le Vert», il y a deux journées de championnat, Ghoulam n’a plus quitté la pelouse en deux matches de championnat et vient de produire deux prestations de grande qualité sur son flanc gauche, avec une passe décisive, s’il vous plaît. Il vient de passer 180 minutes sur le rectangle vert.
Le cadre du vestiaire face au jeune loup
Le jeune arrière gauche des Verts, âgé de 22 ans, originaire d’Annaba, vient en l’espace de deux matches seulement de porter un coup à son aîné, Djamel Mesbah, originaire de l’est du pays aussi, de Constantine, dans ce fameux «money time», dans la course au poste de titulaire d’arrière gauche, qui oppose les deux compatriotes. Car même si Djamel Mesbah bénéficie d’un «joker» auprès du sélectionneur national, du fait de son expérience, de sa maturité, et surtout de son aura et de son poids dans le vestiaire, surtout dans le domaine mental, vis-à-vis des plus jeunes et de ses analyses objectives de la situation dans les médias, Faouzi Ghoulam, avec son style plus offensif, façon «TGV», sa qualité de centre, sa fougue, son ambition de «jeune loup» et surtout son retour en force dans l’effectif stéphanois, est en train de marquer des points auprès de coach Vahid.
Le choix cornélien de Vahid
Si cette situation d’un Ghoulem qui joue, face à un Mesbah qui ne joue pas, devait perdurer d’ici le match de Ouagadougou, Vahid Halilhodzic qui, même s’il respecte énormément et tient compte de l’avis du noyau dur de cadre qui lui a toujours été fidèle dans le groupe, avec la philosophie qui est la sienne de concurrence à tout va, depuis qu’il a pris en main la maison Algérie, ne pourra pas ignorer plus longtemps Ghoulem, le «jeune Stéphanois bondissant», qui risque peut-être de «chiper» la place à Djamel Mesbah dans le «money time». Il reste quelques minutes à jouer avec leur club d’ici le stage préparant le match de Ouagadougou, leur destin est entre leurs mains, pardon entre leurs pieds. Et même si le choix entre Mesbah et Ghoulem risque d’être cornélien, Vahid Halilhodzic le fera, soyons en sûr, en son âme et conscience.
M. B.