C’est un début de parcours le moins que l’on puisse dire tumultueux qu’ont enregistré les banlieusards de l’USM El-Harrach. Quatre défaites de rang durant les quatre premières journées de la saison.

Après avoir été battus par la JS Saoura (3-1) en guise d’entame du championnat de Ligue 1, les hommes de l’entraîneur Boualem Charef enchaîneront par une nouvelle contre-performance intra-muros contre le CS Constantine (1-2). En panne de repères, les Harrachis se feront avoir lors de la troisième journée par le nouveau promu, le RC Arba (1-0). Les supporters se mettent alors à se poser des questions (légitimes) sur les capacités de leur équipe favorite de réaliser une bonne saison, surtout que les Jaune et Noir ont enregistré le départ de plusieurs cadres, à leur tête l’attaquant Bounedjah (vers l’ES Sahel) sans pour autant que la direction ne daigne y remédier par un recrutement de qualité. Le derby contre l’USM Alger fera déborder le vase après une nouvelle défaite sur le score de 1-2. Un échec qui suscitera la révolte des supporters, qui réclament le départ du coach et du président. Charef a vite fait de réagir, en décidant de quitter le navire avant qu’il ne revienne sur sa décision. Entre-temps, les coéquipiers de Younès Sofiane ont pris conscience de la situation et décident de réagir. El-Harrach obtient son premier point de la saison à El-Eulma (0-0). Un grand ouf de soulagement est tiré. Suivi par le retour du coach Charef. Un retour gagnant, puisque les Harrachis remportent leur première victoire de la saison contre le MC Oran, samedi (2-0). Après ce succès, le calme semble s’installer dans la maison El-Harrach. Un fait qu’atteste d’ailleurs l’entraîneur-adjoint Nacer Bechouche : «Après cette importante victoire sur le MCO que nous aurions pu, à mon avis, remporter sur un score plus large, au regard des nombreuses occasions créées par mon équipe, je crois que le calme est revenu à l’USMH. Dans les deux derniers matches, nous avons grappillé quatre bons points. De quoi remonter le moral des joueurs et rassurer les supporters. Nous pourrons désormais continuer à travailler dans de bonnes conditions, marquées par la sérénité. Il faut noter aussi que le retour de Boualem Charef a donné davantage de stabilité à l’équipe qui a superbement réagi contre le club oranais.»

«Les joueurs ont souffert de la pression»

 Nacer Bechouche, qui était derrière l’impulsion de l’équipe vers une réaction salutaire à l’occasion du déplacement (à haut risque) à El-Eulma, ne manquera pas de revenir sur les moments laborieux vécus par l’USM El-Harrach. «Ce n’était pas facile pour nous les membres du staff technique. La pression populaire était d’autant plus énorme que les joueurs en ont souffert. C’est vrai que la pression des supporters n’est pas forcément une mauvaise chose, mais quand elle dépasse le seuil toléré, les choses pourraient sombrer», souligne-t-il, expliquant sa décision de mettre les joueurs à l’abri de toute forme de pression en vue de leur permettre de préparer dans les meilleures conditions le match d’El-Eulma : «Nous, les membres du staff technique, avons fait donc le nécessaire pour protéger les joueurs. Dieu merci, les résultats ont vite fait de suivre. A notre grand bonheur. Il faut rendre hommage dans ce sillage à notre galerie qui fut d’un apport considérable.»  

«Ce sera difficile contre Aïn Fakroun» Abordant le prochain rendez-vous à Aïn M’Lila contre le CRB Aïn-Fakroun, le week-end prochain, dans le cadre de la 7^e journée de Ligue 1, Nacer Bechouche refuse de pavoiser et met l’accent sur son caractère difficile : «Tous les matches sont rudes. La nature de l’adversaire ne change pas grand-chose à la donne, puisque toutes les équipes se valent. Les surprises enregistrées en ce début de saison le prouvent. Nous devons nous préparer en conséquence pour espérer réaliser un bon résultat. L’adversaire du jour ne sera pas facile à manier, lui qui est à la recherche de son premier succès de la saison.» M. F.

Amada : «Rester sur cette bonne dynamique»

S’il y a un joueur qui a brillé contre le MC Oran, c’est sans conteste le Malgache Amada Brahim-Samuel. Outre son travail de fourmille au milieu de terrain, il se permet même le luxe de se substituer aux attaquants pour marquer des buts. Un talent à l’état pur.

- Après un début de saison calamiteux, l’USMH semble retrouver graduellement sa santé. Un commentaire…

 - C’est vrai qu’en début de parcours, les résultats étaient absents. Cela n’a pas pour autant altéré notre détermination à nous ressaisir. Les joueurs sont restés concentrés pour rétablir la situation. Nous avons bien réussi notre coup, puisque l’USMH est allée ramener un bon nul d’El-Eulma avant de réaliser son premier succès de la saison contre le MCO. Tout cela s’est réalisé grâce à l’esprit d’équipe, qui est d’ailleurs notre force.

- La succession des mauvais résultats ne vous a-t-elle pas fait douter ? - Sans prétention aucune, je vous répondrais par la négative. Je n’ai jamais douté de cette équipe. Lors des matches perdus durant les quatre premières journées, nous avons toujours fourni de belles prestations. L’adversaire ne nous a jamais été supérieur sauf que la chance nous tournait le dos. On manquait également d’efficacité. Ce sont, selon mon point de vue, les principaux facteurs à l’origine de notre début raté. - Le retour de Charef n’a-t-il pas donné une impulsion supplémentaire à l’équipe ?

 - Une évidence même. Tous les joueurs ont émis le vœu que l’entraîneur Charef reprenne. Ça aurait été un gâchis de le laisser partir, lui qui a fait un énorme travail avec l’USMH pendant de longues saisons. Son retour a coïncidé avec cette victoire sur le MCO. De bon augure.

- Contre le MCO, vous avez été le meilleur joueur sur le terrain. Vous avez été également buteur. Qu’en dites-vous ?

 - Je me sens tout simplement en forme. J’ai beaucoup travaillé durant l’intersaison. Le parcours est encore long, mais je dois finir par récolter les fruits de mes efforts. Pour ma bonne prestation contre le MCO, je dirais avoir fait mon travail.

M. F.

 

«C’est gentil de me comparer à Taïder» Le Malgache Amada a sorti une grande deuxième mi-temps devant le MCO. Son entrée a bouleversé le match. Il a même trouvé le chemin des filets, transformant imparablement un penalty qu’il a provoqué lui-même. Certains supporters harrachis vont plus loin, tentant de le comparer à l’Algérien de l’Inter de Milan, Saphir Taïder. Interrogé à ce sujet, il répond : «(Rire) C’est gentil de me comparer à Taïder. Ce dernier est de classe mondiale. Ce qui m’intéresse est d’être à la hauteur des aspirations de nos supporters.»

Sa fille étant malade Sylla réclame une aide de 50 millions L’attaquant guinéen de l’USM El-Harrach, Ibrahim Khalil Sylla, est un joueur au caractère en béton. En dépit de ses difficultés familiales avec la maladie de sa fille, il se veut professionnel. Il l’a bien démontré contre le MCO quand il est parvenu à marquer le but du KO à la toute dernière minute de la rencontre. Sa mission remplie, il a saisi, le lendemain (dimanche), le président du club Mohamed Laïb pour lui réclamer une aide en urgence de 50 millions de centimes afin d’assurer la prise en charge médicale de sa fille, visiblement sérieusement malade. C’est du moins ce que nous avons appris de sources généralement bien informées selon lesquelles Laïb aurait tenté de rassurer son joueur décidant, en effet, de prendre en charge son cas. Laïb s’est engagé à faire le nécessaire pour traiter la fille de Sylla dans une clinique à Chéraga. Une réponse qui ne semble pas, selon nos sources, avoir été du goût du joueur qui aurait été rassuré par certains membres de SSPA de lui dénicher les 50 millions dans les plus brefs délais.

M. F.

 

Les supporters ne lâchent pas Laïb Un sit-in est prévu jeudi prochain par les supporters de l’USM El-Harrach pour réclamer une nouvelle fois le départ du président Laïb. C’est ce qui a été décidé au terme d’une réunion ayant regroupé le comité de supporters, d’anciens joueurs et des membres de la CSA. Les supporters semblent du coup décidés à dégommer Laïb. «Et avant le mercato», estime Doumi, membre du CSA. Il a affirmé également «soutenir l’entraîneur Charef».