Brahimi : «On est prêts à aller à la guerre»

L’ailier de Grenade était clair dans ses propos dans l’interview qu’il nous a accordée avant-hier au CTN, il dit que l’équipe doit gagner à Ouaga, mais il n’oublie pas de mentionner que l’adversaire est difficile à manier, il a une idée sur sa composante.

- Voilà, vous êtes tous là à Sidi Moussa, c’est le début des préparatifs du match contre le Burkina, vos impressions ?

- Le fait déjà que tous les joueurs soient là, on dit Hamdoullah, c’est bien, ça nous permettra de commencer le stage aujourd’hui (NDLR : entretien réalisé lundi), le groupe est au complet. On sait que le stage est très important comme le match, et ce, durant toute notre vie. Donc, on va essayer de le préparer le mieux possible et commencer à se concentrer sur ce match.

- Comment vous vous sentez sur le plan psychologique à la veille d’un match aussi crucial, est-ce que la présence des anciens comme Yebda et Bougherra peut vous rendre service à la veille d’un tel événement ?

- Bien sûr, des joueurs comme ça qui ont déjà joué la Coupe du monde, leur expérience ne peut être que bénéfique pour nous, d’autant que la plupart des joueurs son jeunes, comme moi, ça ne fait pas longtemps que je suis en sélection. C’est bien d’avoir des repères, des joueurs qui nous parlent, qui nous expliquent comment ça peut se passer. Moi, je suis un joueur qui a beaucoup d’objectifs, je souhaite donc vraiment qu’on aille à la Coupe du monde. Je pense que chaque joueur de l’équipe nationale est concentré à 100%, et prêt psychologiquement pour aller à la guerre.

- Vous avez raté le match du Mali, vous êtes rentré en Espagne où vous avez récupéré et rejoué, mais dans un registre différent. Vous avez en effet été aligné à gauche alors que vous aviez très bien commencé la saison à droite, comment vous vous êtes senti dans ce poste, et lequel vous préférez ?

- Moi, en tout cas, je l’ai toujours dit, je préfère jouer dans l’axe, ou même ailleurs, dont sur le côté gauche, ça dépend aussi de l’équipe contre qui on joue. En tout cas, moi je reste à la disposition du coach, j’essaye d’être performant là où je joue et j’essaye de travailler bien physiquement pour être encore mieux, car, c’est vrai, j’ai eu un peu de pépins physiques en début de saison, ce qui m’a un peu ralenti physiquement. Maintenant, ça va mieux, Dieu merci, je vais beaucoup travailler physiquement durant ce stage pour atteindre mon meilleur niveau.

- Parlons un peu du match de samedi, on sait que Pitroipa a joué avec vous à Rennes, est-ce que Brahimi connaît la composante de cette équipe burkinabè ?

- Je connais un peu des joueurs, j’ai joué quand même pendant deux ans avec Pitroipa qui est un bon joueur, je sais aussi qu’ils ont 4 autres bons joueurs en Europe, on est donc au courant qu’on va jouer contre une grosse équipe du Burkina, avec énormément d’envie. Maintenant, notre objectif à nous, c’est de se concentrer sur nous-mêmes, et, surtout, essayer d’être non pas à 100%, mais à 1000%.

- Qu’est-ce qui peut faire la différence dans un tel match ?

- Moi, je pense que c’est l’envie, la détermination, après les qualités vont parler, c’est sûr, d’être ensemble aussi, d’y croire et de ne rien lâcher, d’être soudés, mais je pense que la détermination d’aller à la Coupe du monde va faire la différence, surtout à l’extérieur.

- Le fait d’avoir été là lors des sorties du Bénin et du Rwanda, est-ce un avantage pour vous avant cette rencontre ?

- Forcément, c’est une belle expérience, notamment en Afrique, car le jeu en Europe et en Afrique est différent, j’ai donc appris, joué avec mes coéquipiers en dehors de l’Europe. J’espère que ça nous servira pour ce match du Burkina.

- Il y aura pas moins de 1500 fans qui se déplaceront avec vous, est-ce un atout ou une pression de plus sur vous ?

- On a un public unique au monde, ça va être une force majeure, ça ne peut que nous pousser, et ça élèvera notre détermination, car on joue pour un pays, même si on est des joueurs de foot, il y a tout un peuple derrière nous.

- Vous êtes à 180 minutes d’une Coupe du monde au Brésil, comment on vit ces moments-là en tant que joueur ?

- On réfléchit beaucoup, 180 minutes, ça ne paraît pas beaucoup, mais c’est super long en même temps, on a deux matches très, très, très importants, et très, très, très durs, donc voilà, ce premier match au Burkina va nous donner beaucoup de réponses à nos interrogations pour la Coupe du monde.

- L’équipe gagne de plus en plus de points à l’extérieur, la confiance est revenue, c’est bon signe avant d’aborder ce match…

- Oui, mais, il ne faut pas non plus avoir un excès de confiance, après on a un coach qui nous le rappelle souvent. On est des joueurs, on doit se remettre en question. Le plus important, c’est de se concentrer sur nous-mêmes et oublier les victoires, voire les mauvaises choses. Samedi à 16h, c’est là qu’il faut gagner incha Allah.  

- C’est le match des joueurs…

- Des joueurs, du coach, de toute l’Algérie.

- Le fait que plusieurs joueurs souffrent d’un manque terrible de temps de jeu, est-ce un facteur défavorable ?

- (Il se tait un moment). Je pense qu’avec la détermination et la rage, il y a les choses qui passent. Samedi, on n’a pas le droit de passer à côté, on sera présents.    

- Est-ce qu’on est supérieurs par rapport à cette équipe du Burkina ?

- Moi, je ne dirais pas ça, on n’est pas encore supérieurs, on a beaucoup à faire et à donner, pour réussir à battre cette équipe.

- En plus de ce match aller, il y aura le retour à Tchaker, est-ce que ça sera décisif ?

- Il y a deux matches, il va falloir faire un bon match chez eux, on essayera d’être efficaces. Le retour chez nous, c’est bien si on fait une bonne performance chez eux.    

S. M. A.  

«La présence des anciens nous sera bénéfique»«Gare à l’excès de confiance»«Les pépins physiques m’avaient un peu ralenti»

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