JSMB-Djabour : «Les résultats des tests physiques m’ont choqué»

Joignant encore une fois l’acte à la parole, le dynamique entraîneur de la JSM Béjaïa, Kamel Djabour, a animé avant-hier, en marge de la seconde séance d’entraînement, le point de presse habituel. Le Franco-Algérien a répondu aux questions des représentants de la presse.

L’enfant d’Akbou est revenu sur le match nul du derby béjaoui, sur la préparation de son équipe au périlleux déplacement de Béchar face à la Saoura et du syndrome des blessures qui le prive désormais de la majorité des cadres de son échiquier.  L’animateur du point de presse n’a rien perdu de son optimiste, malgré le constat noir qu’il n’a pas nié concernant la forme physique de son équipe qu’il a jugée déplorable. Djabour a reconnu avoir hérité d’une équipe démoralisée et faible physiquement, ce qui nécessite un peu plus de temps que prévu pour trouver les solutions idoines via la rigueur et la discipline dans le travail, seul remède aux yeux de l’ex-sélectionneurs des Diables rouges, qui a conclu avec une note d’optimisme concernant le match retour de l’EN face au Burkina Fasso, dont la victoire n’échappera pas à l’Algérie mais qui tardera à se dessiner au bout.

 

«Le match nul a reflété la physionomie de la  partie dont le niveau était acceptable»

Estimant que le résultat technique du derby béjaoui a bien reflété la physionomie de la partie avec un match nul équitable, Djabour, n’est pas  d’accord, en revanche, sur les analystes qui ont diminué de la valeur de la production et de la prestation des 22 acteurs sur le  terrain. «Je pense que le résultat technique du derby béjaoui est équitable dans l’ensemble, la physionomie de la partie le confirme. Je dis que, contrairement à ce qu’on pensait du niveau technique du derby, les deux équipes ont développé du beau jeu par moments, il y a eu de belles combinaisons pour un match derby dont la particularité réside dans la fermeture du jeu des deux parties vu que l’objectif premier est la victoire aux dépens de la manière et du spectacle à offrir au nombreux public présent», a dit Djabour.

 

«On a raté la victoire en 1re mi-temps, mes joueurs se sont accrochés au nul en seconde période»

Sur la question de savoir si son équipe a perdu deux précieux points ou si elle a évité la défaite, Djabour pense plutôt que son équipe a raté la victoire en première période lors de sa domination territoriale du début de match. « J’ai dit que le match nul est équitable dans l’ensemble. On a bien entamé la partie en première mi-temps, ce qui a dérouté quelque peu notre adversaire qui s’attendait à retrouver une équipe inoffensive confinée dans un rôle défensif. Je dis que c’est là où nous avions raté l’opportunité de marquer deux buts au minimum. Je pense que le sort s’est acharné aussi sur nous, puisque j’ai perdu trois éléments sur blessure, ce qui m’a privé d’effectuer trois changements tactiques. J’avais tablé sur des remplacements plus judicieux lors des 20 dernières minutes mais le cours du jeu  m’en a imposé trois autres. Il y a aussi l’absence de solutions de rechange sur le banc des remplaçants composé dans sa majorité d’attaquants. Je pense que mes joueurs se sont accrochés convenablement au score durant toute la seconde partie pratiquement.»

 

«J’ai perdu 3 éléments en un seul match» 

Interrogé sur l’état physique déplorable des joueurs lors du dernier match contre le MO Béjaïa, Djabour, connu désormais pour son franc-parler, confirme le constat : «On ne peut pas cacher le soleil avec un tamis, l’état physique des joueurs est inquiétant à plus d’un titre. J’ai perdu trois éléments en un seul match dont l’un d’entre eux à cause des crampes à répétition, dont l’origine est liée logiquement à la forme physique du joueur.» Djabour est allé encore plus loin dans son réquisitoire en se fiant aux résultats des tests physiques hier, jugés très faibles : «Après une séance d’oxygénation dimanche, on est passés aux tests VMA, le lendemain avec des résultats faibles malheureusement. Sincèrement, à la lecture des résultats, je me suis demandé si l’équipe est prête à entamer la saison ? Je me rends compte aujourd’hui que je me retrouve dans une configuration autre. Des joueurs dotés d’une corpulence acceptable, mais qui n’arrivent pas à suivre le rythme physiquement, ce n’est pas normal qu’un joueur préparé durant l’intersaison enregistre d’aussi faibles résultats VMA, après neuf journées de championnat. Sincèrement, je n’en reviens pas.»

 

«Il y a un énorme déficit à compenser au plus vite»

Dans le même sillage, Djabour estime en tant qu’entraîneur compétitif dont le rôle consiste à trouver les solutions et non de chercher les justificatifs pour se dédouaner d’une situation réelle qui existe sur le terrain qu’il a héritée de son prédécesseur déclare : «Je parle d’un fait réel, l’équipe n’est pas au top physiquement après neuf journée de championnat, ce n’est pas normal que le club accuse un déficit dans ce domaine si tôt. Je ne veux pas chercher des justificatifs, mais je suis là pour trouver les solutions. C’est un déficit important à combler au plus vite. J’ai déjà entamé le travail avec une séance intense avant-hier et un travail spécifique avec les plus lourds du groupe, Tatem, Aggoune et Bouziani, dans un premier temps.»

 

«La discipline et la rigueur dans le travail, seules garantes de la réussite»

Fin diplomate, le premier responsable de la barre technique de la JSM Béjaïa, Kamel Djabour, compte instaurer de nouvelles règles dans la relation de travail avec les joueurs basée sur la rigueur et la discipline dans le travail, seul remède pour remettre l’équipe sur les rails. Le coach déclare que ses joueurs ont montré des prédispositions d’adoption de la nouvelle méthode basée sur la responsabilité de tout un chacun dans le groupe qui commence des vestiaires avec les outils du travail à ramener et qui se termine par le respect des lieux en ramassant les bouteilles consommées dont chacune porte le numéro du joueur concerné pour laisser une traçabilité, nous a expliqué Djabour.

 

«Les moyens existent, la balle est dans le camp des joueurs»

Au même sujet, Djabour n’a pas épargné ses propres joueurs qu’il rend responsables de la mauvaise passe du club : «Lorsque je parle de la rigueur et la discipline, je ne parle pas seulement du rôle du coach et de l’administration, le joueur est l’acteur principal, ne l’oublions pas, c’est lui qui défend les couleurs du club sur le terrain le jour du match. Les moyens mis par l’administration sont excellents, avec un restaurant à deux pas du stade, des moyens de récupération dans les vestiaires de l’équipe, une infirmerie sur place, il est logé convenablement. C’est de ça qu’un athlète a le plus besoin pour être performant au bout. C’est dire que matériellement, les joueurs de la JSM Béjaïa sont très bien lotis. Maintenant, je dis que la balle est dans le camp de chaque joueur individuellement, le joueur se doit d’améliorer son hygiène de vie pour garder sa forme vu qu’il est employé dans un club qui le paie pour être performant lors des matchs, c'est son rôle.»

 

«Le récurrent problème des blessures prend des proportions graves»

Au sujet des blessures à répétition, Djabour constate lui-même en comptant ses joueurs blessés. «Je ne vous apprends rien en vous disant que le récurrent problème des blessures prend des proportions graves, la situation risque d’être ingérable si le problème perdure », dira Djabour qui ajoute : «Zafour est out au minimum un mois, le petit Mebarki, qui se plaint encore de sa blessure, est out aussi, Boukmacha aussi auquel on a ménagé un temps d’entraînement pour le récupérer pourquoi pas contre la Saoura. Laribi souffre encore de sa blessure, il est out pour le match de samedi. Niati a a écourté la séance après quelques tours de piste à cause de douleurs ressenties à la  hanche. Je ne sais même pas si je peux compter sur lui. Je perds un bon  élément en attaque que j’ai lancé récemment, à savoir Bouyoucefi, après un match plein contre le MO Béjaïa en guise de baptême du feu, il a lâché physiquement en contractant une déchirure musculaire. Ce n’est pas normal d’avoir un aussi grand nombre de blessures musculaires juste au début de la saison. La question reste ainsi posée : qui est responsable de cette situation ?», s’interroge le coach Djabour, qui s’interdit par correction d’en dire plus.

 

«On se battra contre la Saoura»

Estimant que le prochain match sera difficile pour son équipe dans des conditions qui ne sont pas ordinaires qu’on lui décrit, Djabour répond avec optimiste : «On m’a dit que les matchs à jouer face à la JS Saoura se déroulent dans des conditions difficiles, dont la chaleur que mes jeunes joueurs appréhendent. Mais moi, je suis  habitué à pire en Afrique. Ce qui est sûr, c’est qu’on fera en sorte de compenser l’absence des joueurs blessés par la solidarité du groupe pour bien défendre nos chances. Un résultat probant n’est pas à écarter, en football, tout est possible.»

 

«Le président Tiab a confiance en son équipe»

Interrogé sur l’attitude du patron de la JSM Béjaïa, Boualem Tiab, quant à la situation critique que vit son équipe, Djabour nous a fait savoir qu’il  a eu récemment le président au téléphone. «Je ne pense pas qu’il ait beaucoup de présidents aussi fidèles et dévoués pour leur club que Boualem Tiab en Algérie. Il a confiance en son équipe, il sait qu’elle s’en sortira au bout», a confié Djabour.

L. C.

 

«La qualification n’échappera pas à l’EN, mais la victoire tardera à se dessiner»

Pour conclure notre rencontre avec le coach de la JSM Béjaïa, une question sur les chances de qualification au Mondial du Brésil 2014 s’imposait. En faisant parler sur le sujet l’ex-sélectionneur du Benin et  du Congo, on a eu la réponse du féru supporter de l’Algérie Kamel Djabour qui  s’est exprimé avec passion sur le sujet : «Connaissant bien le football africain, j’appréhendais la défaite contre le Burkina Fasso au match aller, même s’il y avait de la place pour un match nul au minimum. Pour le match retour au stade Tchaker, je dis que la qualification ne nous échappera pas, mais elle tardera à se dessiner. Je connais bien la mentalité du joueur africain lorsqu’il joue en déplacement avec un avantage au score. Le Burkina tentera sa chance pour nous surprendre avec un but avant de reculer pour défendre bec et ongles son acquis. C’est pour cela que je dis que la victoire tardera à se dessiner. L’ambiance électrique du stade Tchaker et les bonnes individualités de la sélection sont les clés de la qualification que nous attendons avec impatience. L’Algérie n’a pas le droit de rater le Brésil», a conclu Djabour avec une note d’optimisme.

 

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