Courbis-USMA, les dessous d'un clash

Au lendemain de son départ de l'USMA, Courbis a déclaré qu'il a été décidé d'un commun accord avec Ali Haddad de mettre fin à la collaboration entre les deux parties et «d'une manière intelligente». Or, l'entraîneur ne cessait de répéter depuis plus de deux mois qu'il en avait marre de travailler en Algérie et qu'il ne pouvait plus continuer dans son poste. Partant de là, on est en droit de nous poser la question : concernant le départ de Courbis de l'USMA, s’agit-il réellement d’une séparation à l'amiable ou d'un clash inévitable?

En fait, le désormais ex-entraîneur de l'USMA a quitté son poste au lendemain d'une victoire face au CRB Aïn Fakroun par un but à zéro, soit samedi dernier. Dans l'après-midi de dimanche et après avoir rencontré Ali Haddad, Courbis a officiellement annoncé son départ sur RMC. Pour Courbis, les raisons qui l'ont empêché de continuer à travailler à l'USMA sont nombreuses, entres autres le désaccord avec une personne qu'il l'a qualifiée de pyromane, sans toutefois oser citer son nom. Certains ont montré du doigt, Salah Allache, qui, peur eux, est le directeur général de l'USMA. Or, une source proche du club nous a précisé qu'il n'y a jamais eu de problème entre Allache et Courbis, tout en précisant qu’Allache n'est pas le directeur général, mais plutôt le coordinateur général du club.

 

Bayle... la vraie source du mal de l'USMA

Notre source nous a expliqué que le vrai problème qui existait à l'USMA était un désaccord entre l'adjoint de Courbis, Jacques Bayle, et le coordinateur général, Salah Allache. Selon notre source, Jacques Bayle, dont la venue a été imposée par Courbis, est resté durant des mois oisif à l'USMA, tout simplement, parce que le monsieur ne dispose d’aucune qualification professionnelle pour exercer le métier d'entraîneur ni d’adjoint. En vérité, Jacques Bayle est tout simplement un ami que Courbis voulait avoir dans son staff pour lui faire éviter le chômage en France. Du coup, n'ayant pas pu s'imposer sur le rectangle vert avec Dziri, Armand et Belmellat, Bayle se devait de trouver une occupation afin qu’on ne remarque pas que le monsieur était venu à l’USMA juste pour rouler les pouces. Il a, alors, tout fait pour s’accaparer du titre de coordinateur de l'équipe senior. Mais là, il y a problème, parce que le poste est occupé par Salah Allache, et ce, depuis bien longtemps. C'est ainsi que Bayle, se sentant inutile, va secrètement, mais aussi maladroitement, manœuvrer pour écarter Allache de l'équipe senior et s'emparer de son poste. C’est exactement lorsque ces manœuvres ont commencé que les problèmes ont commencé aussi. Cela, c’était la saison dernière, quand Jacques Bayle a réussi à convaincre Courbis d'en parler à Ali Haddad. Là, l'entraîneur, au lieu de s'occuper du volet technique, abordait dans chaque réunion des petites futilités et des problèmes, en prétextant que c'est Allache qui en est l’origine. Voulant mettre son entraîneur à l'aise et surtout éliminer les problèmes qui peuvent empêcher la réussite de l'équipe, Ali Haddad a fini par ordonner à Allache de se retirer de l'équipe senior. La voie est libre pour Jacques Bayle qui hérite alors du poste et des prérogatives de Salah Allache. Mais tout de suite, les dirigeants de l'USM Alger sont surpris par l'incompétence de Bayle qui ne maîtrisait même pas l'outil informatique ou la rédaction d'un simple rapport de rencontre. Il fallait ramener une autre personne sur sa demande pour s'occuper de la paperasse de l'équipe et des joueurs, alors que le nouveau coordinateur de l'équipe se contentait de surveiller tout le monde et aller raconter à Courbis tout ce qui se passait à l'intérieur de l'équipe.

Courbis passait la plupart de son temps dans son bureau avec RMC

Etant toujours pris par ses fonctions à RMC, Courbis passait la plupart de son temps dans son bureau en train de suivre les informations du football en France pour préparer ses interventions. C'est pour cette raison qu'il a chargé son adjoint Bayle de s'occuper de tout ce qui concerne l'équipe. Ainsi donc, trop malin, et après avoir gagné les deux coupes avec l'USM Alger, Bayle ne s'est pas arrêté seulement à la mise à l'écart d'Allache, il a même écarté le médecin du club à qui Courbis a demandé des fois de ne pas s’asseoir sur le banc de touche dans les matchs officiels. Après Allache, le médecin du club et son chauffeur personnel, c'est au tour du directeur du stade, car là, Jacques Bayle a encore une fois convaincu Courbis que ce directeur ne collabore pas, donc, il faut l'écarter. C'est ainsi que plusieurs personnes ont été mises à l'écart par Courbis sous les recommandations de Jacques Bayle qui voulait être le seul maître à bord. Lors d'une réunion, Courbis et son adjoint ont été surpris par les propos d'un dirigeant qui leur a annoncé qu'il ne faut pas oublier que c'est grâce à l'USMA aussi que Courbis a eu le premier titre de sa carrière d'entraîneur.

Courbis a perdu le contrôle du groupe

Les problèmes de Courbis n'étaient pas limités à certains membres de l'encadrement, car Bayle était aussi en désaccord avec certains cadres de l'équipe. Plus expérimentés que les autres, certains joueurs n'ont pas trop compris la manière avec laquelle Courbis et son adjoint géraient le groupe et le lui ont fait savoir. C'est ainsi qu'avec le temps, les choses se sont envenimées et certains cadres ont été mis à l'écart et remplacés par des jeunes.

Haddad insistait toujours sur l'intérêt de l'équipe

Le président de l'USMA, Haddad, n'était pas indifférent à tous ces problèmes, car il était au courant de tout ce qui se passait dans son équipe. Toutefois, étant responsable, trop patient et surtout dans l'intérêt de son club, il déclarait à chaque fois à ses collaborateurs qu'il ne veut pas limoger Courbis ou son adjoint pour préserver la stabilité de l'équipe et surtout des joueurs. Ainsi donc, trop diplomate, il a géré toute cette situation pendant toute la présence de Courbis à l'USMA, d'autant qu'il a réussi à laisser tout le monde mobilisé pour éviter l'explosion, surtout à la fin de la saison passée, où l'équipe était au rendez-vous avec deux coupes qu'elle a réussies à arracher. Ali Haddad se gardait d’étaler tout cela dans la presse, il insistait sur le fait de protéger le groupe. Le président de l’USMA déclarait toujours aux médias que le staff et les joueurs ont toute la confiance de la direction, afin de les encourager. Par contre, Courbis et son adjoint n'hésitaient pas à s'attaquer à la direction par voie de presse. D'ailleurs, Jacques Bayle est devenu avec le temps la principale source des journalistes à qui il s'adressait tous les jours pour leur révéler des informations dans son intérêt personnel, mais qui sont censées être confidentielles.

Courbis a démissionné au lendemain de la défaite face au CABBA

Il n'est un secret pour personne, en début de saison, Courbis hésitait à renouveler son contrat avec l'USM Alger, en attendant de recevoir une offre d'une sélection ou d'un autre club, c'est pour cette raison d'ailleurs qu'il temporisait à signer un nouveau contrat. Toutefois, n'ayant rien vu venir, il a décidé de poursuivre sa mission à l'USMA. Depuis, il ne cessait de répéter qu'il veut quitter Alger, même si tous les moyens ont été mis à sa disposition. Encore une fois, c'est Jacques Bayle qui en est la cause, car à l'intérieur du club, il criait sur tous les toits qu'ils ne vont pas tarder à partir. Il y a deux mois de cela, Bayle a même refusé de renouveler son permis de séjour. Il apparaît très clairement par là que Courbis était trop influencé par son «adjoint» qui insistait auprès de lui pour quitter l'Algérie, du moment qu'il était en conflit avec tout le monde et ne pouvait plus supporter sa situation. Pour ceux qui l’ignorent, Rolland  Courbis a déposé officiellement sa démission au lendemain de la défaite face au CABBA, mais Haddad était parvenu à le convaincre de rester et de poursuivre sa mission.

Au chantage de Courbis, Haddad répond par un limogeage

Depuis sa démission, Courbis ne cessait de faire du chantage, même en public, car ses déclarations répétitives où il évoque son départ ont fini par soulever la colère de Haddad. Son abandon de l'équipe pendant douze jours où il était parti en France en laissant Bayle comme le seul maître à bord n'a pas été sans conséquence, car là, plusieurs entraînements ont été annulés et les joueurs se sont mis à un repos actif, du moment qu'ils se contentaient juste de se présenter à l'entraînement, en l'absence de leur entraîneur et d'un programme de travail, d'où la défaite face au MC El-Eulma. La direction n'a pas trop supporté cette situation, poussant ainsi Ali Haddad à se présenter pour la première cette saison à la rencontre face au CRB Aïn Fakroun. Là, malgré la victoire par un but à zéro, la ridicule prestation den l’équipe a mis en colère le président, surtout que la veille, Courbis s'est attaqué à la direction pour la énième fois, en qualifiant l'un de ses membres de pyromane, une déclaration qui a coïncidé avec la date du 1er novembre, soit la fête du déclenchement de la Révolution. Là, Haddad aurait même réagi par patriotisme, car, selon ses proches, il ne tolère jamais qu'un étranger vienne s'attaquer aux Algériens chez eux et déclarer qu'il en avait marre de travailler en Algérie. C’était la phrase de trop de Courbis. Furieux, Haddad convoquera son entraîneur au lendemain de la rencontre face au CRB Aïn Fakroun. Et c’est au cours de cette rencontre que le président Haddad a conseillé à Courbis d’annoncer sa démission, parce qu’il allait être de toutes les façons limogé.

M. O.

 

 

 

 

 

Tags: ,

Classement