Algérie-Burkina Faso : Les duels

Cette rencontre retour du barrage zone Afrique Algérie-Burkina Faso, dont le résultat est incertain et qui s’annonce très difficile pour les deux équipes bien sûr et pour les nerfs des supporters, tant son côté décisif et inéluctable l’a transformée en tragédie grecque, connaîtra son épilogue ce soir.

Si le football est un sport d’équipe où le collectif tient pour 50% du résultat final, et où une équipe mosaïque ou confetti, composée de fantastiques joueurs qui ne se connaissent pas à 80% de chances d’être battus, il n’en reste pas moins que la valeur intrinsèque des joueurs et leur prestation à leur poste aura son importance le jour J. C’est pour ça que dans le langage courant, lorsqu’on parle de football, on parle souvent de match dans le match. Et en ce qui concerne ce match, les matchs dans le match et les duels par rapport aux différents postes des protagonistes ne manquent pas. Et n’oublions pas que l’équipe qui remporte ses duels a le plus de chance de l’emporter en fin de match. Compétition vous propose de décortiquer pour vous les principaux duels qui devraient avoir lieu lors de ce match.

 

Feghouli vs Pitroipa

Le premier duel que nous avons choisi de décortiquer pour vous est, au vu du match aller, le plus évident. Il s’agit du duel entre les deux milieux de terrain buteurs et figures de proue de leurs équipes nationales respectives, Jonathan Pitroipa et Sofiane Feghouli.

Jonathan Pitroipa, la panthère noire d’Ouaga

Il affiche toujours un énorme sourire, il a la coiffure et le style d’un chanteur, il est toujours très gentil et très poli, presque bien sous tout rapport, serions-nous tenté de dire, mais méfiez-vous de lui, car sur le rectangle vert, Jonathan Pitroipa devient un prédateur redoutable. Ce jeune milieu âgé seulement de 27 ans, véloce agile et rapide comme une panthère, a fait ses armes dans la très rugueuse Bundesliga 2, où il passera 4 ans avant d’être repéré par l’équipe de Hambourg où il restera 3 ans avant de rejoindre la France et le Stade Rennais où il évolue actuellement aux côtés de Foued Kadir. Ce passage allemand lui a permis d’acquérir la rigueur qui lui manquait pour devenir l’arme absolue. Pitroipa percute, Pitroipa déborde, Pitroipa contre-attaque, Pitroipa crochète et, enfin, Pitroipa marque. Qu’il s’agisse de la dernière CAN ou du match aller, c’est le «monsieur plus» des Etalons du Burkina Faso et il aura à cœur, demain soir, de continuer sur sa lancée pour entrer dans l’histoire et qualifier son pays pour la première fois à une Coupe du monde. Sans une certaine inconstance dans ses performances, qui sont en dents de scie, et ses mois où il est quasiment absent, il ne serait pas loin des meilleurs joueurs à son poste. Pour vaincre le Burkina Faso, il faudra museler Pitroipa.

Sofiane Feghouli, le Fennec de Ghazaouet

Comparer le numéro 10 de l’équipe nationale Sofiane Feghouli à un Fennec n’est pas lui faire offense, bien au contraire, car cet animal est un prédateur redoutable, rusé, rapide, agile, habitué à évoluer dans un environnement hostile et que l’on ne trouve qu’en Algérie. Ce portrait sied admirablement à Sofiane Feghouli qui a exactement les mêmes caractéristiques que la mascotte de l’équipe nationale. Détecté très jeune par la formation française, il fera ses débuts en Ligue 1 à 16 ans avec Grenoble, son club formateur. Très vite, la Ligue 1 devient trop petite pour lui, et celui que ses fans appellent affectueusement Soso tente l’aventure espagnole, un championnat qui le fait rêver et qui correspond à son style. C’est le troisième club espagnol de l’époque, derrière les deux «mastodontes Barça et Real», qui va lui permettre d’acquérir ses lettres de noblesse. Feghouli va étoffer son jeu et goûter au très haut niveau et à la Ligue des champions. Feghouli va se faire un nom dans un championnat écrasé par Leo Messi, Cristiano et consorts. La force de Feghouli, sa capacité de faire marquer et de marquer et sa polyvalence sur tous les fronts du milieu de terrain. Et tout cela, Feghouli le doit à ses qualités, notamment sa technique hors du commun, sa faculté de percuter et d’éliminer ses vis-à-vis avec une facilité déconcertante, sa qualité de pied lors des centres et des coups de pieds arrêtés, sa grosse frappe de balle qui lui permet de tirer de loin et sa demi-seconde d’avance qu’ont tous les grands meneurs de jeu et qui leur permet de distiller des passes décisives millimétrées. C’est fort de cette expérience que Sofiane Feghouli est arrivé en équipe nationale et qu’il en a pris les clés dès sa première sélection à Banjul face à la Gambie. Depuis, les supporters qui lui ont donné le grade de «leader du jeu» laissé vacant par Karim Ziani se sont habitués à ce que Feghouli sorte le grand jeu lorsque l’équipe nationale est au pied du mur, et attendent de lui qu’il réédite son exploit du match aller en permettant à l’Algérie de l’emporter demain. Sofiane Feghouli est à la hauteur des espoirs placés en lui et qui répondra assurément présent.

 

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