La nuit peut-être chaude comme de la braise ou froide comme de la glace. Les Verts ont dans leurs pieds et leur tête le sort de tout un peuple. C’est à eux, à eux seuls que revient l’honneur de décider du «comment» les Algériens vont passer les 7 mois à venir. La responsabilité est pesante, la pression est énorme, l’enjeu est grand et le nombre de choses qui dépendent du résultat final de cette rencontre dépassent toute imagination. C’est dire que ce qui se passe actuellement dans la tête de ces jeunes joueurs et surtout du staff technique national, à sa tête le Bosniaque Vahid Halilhodzic est tellement complexe que personne, même pas les supporters qui passeront la journée et une partie de la soirée à Tchaker ne voudraient être à leur place.
Qui aurait parié sur cette équipe après la débâcle de Marrakech ?
Héritier d’une équipe amochée, à genoux presque et complètement désengagée après la débâcle de Marrakech, Vahid Halilhodzic a dû tout refaire à zéro. L’objectif étant la Coupe du monde 2014, le Bosniaque en parfait conquérant qu’il est a quand même qualifié un groupe en plein construction à la CAN 2013. Bien que les résultats ne furent pas à la hauteur des espérances des Algériens, cette compétition lui a servi de test, après lequel il a apporté plusieurs changement dans sa politique de gestion du groupe et ses choix de joueurs. Ces nouvelles décisions ont fait que l’EN gagne tous ses matchs depuis la CAN, jusqu’à ce barrage aller au Burkina Faso, lequel, sans l’aide de l’arbitre elle l’aurait gagné haut la main. C’est pour dire que l’EN avec Vahid a avancé après un échec, alors qu’avant, on remettait tout en cause après le moindre faut pas. Étape par étape, les Verts ont grandi jusqu’à devenir l’une des meilleures équipe du continent.
Quel que soit le résultat de ce soir, Vahid aura réussi sa mission
Beaucoup de changements ont eu lieu en sélection durant les 28 mois qu’a duré le règne de Vahid Halilhodzic. Des joueurs ont été sacrifiés, d’autres plus jeunes et aussi talentueux et engagés les ont remplacés. De l’encre et de la salive ont coulé, du venin a été versé, mais à la fin, le résultat est là. Les Verts, avec une moyenne d’âge inférieure à 25 ans, sont à 90 minutes du bonheur, ce qui constitue pour nombre d’observateurs aguerris la plus grande des victoires. Quel que soit le résultat de ce soir, qu’on soit qualifiés ou éliminés, rien et personne ne pourront enlever à Vahid Halilhodzic le mérite d’avoir guidé cette jeune équipe aux portes du Mondial. La révolution qu’il a menée d’une main de fer, la discipline et la rigueur qu’il a imposées et surtout le courage qu’il lui a fallu pour dire «basta» au bricolage et à l’amateurisme sont des choses qu’on mettra dans la case des bienfaits de ce technicien. Indéniablement, Vahid Halilhodzic aura marqué en lettres d’or l’histoire de l’équipe nationale. Bien que certains pensent et argumentent comme ils peuvent la théorie du «jugement dernier ou du jour de vérité», il n’en demeure pas moins que Vahid Halilhodzic aura mis en place les fondations et les bases d’une sélection qui se respecte, le socle sur lequel on pourra bâtir une grande équipe, et ça personne, même pas les joueurs victimes de sa politique et de son intransigeance ne peuvent nier et même s’ils le font, ils n’auront rien, sauf peut-être une élimination pour argumenter et défendre leur position. Alors, pour tous ceux qui croient que Vahid doit impérativement se qualifier pour mériter nos applaudissements, pour mériter sa couronne, on dira aux joueurs, gagnez ce match pour les 28 mois de travail mais aussi pour le coach qui vous a remis sur les rails et guidés vers la Coupe du monde.
A. B.