Accosté par nos soins à la fin de la rencontre avant-hier, le plus jeune de la famille Tiab, en l’occurrence, Hafid, le président du CSA-JSM Béjaïa, réservé de nature, a accepté aimablement de répondre à nos questions avec un franc-parler qui n’a rien à envier à celui de son frère aîné, le président du CA, Boualem.

- Félicitations avant tout président pour cette précieuse victoire…

- Merci beaucoup, il était temps pour nous de mettre fin à cette mauvaise passe qui n’a qu’assez duré. C’est une victoire qui tombe à point nommé, dans la mesure où nous étions dans l’obligation de réagir avant la fin de la phase aller en signant la première victoire de la saison.

- On comprend par là que vous vous attendiez à cette victoire contre le MCO, n’est-ce pas ?

 - En tant que Béjaoui, je savais que cette situation ne pouvait durer éternellement. La JSM Béjaïa fait partie des grands clubs du pays qui ne meurent jamais. C’est dire que cette victoire était déjà dans l’air après le précieux point ramené avec brio de Constantine contre le CSC. Il fallait confirmer coûte que coûte. Le MCO a eu la malchance d’être l’adversaire du jour, c’est dommage pour les Oranais et tant mieux pour nous.

- Peut-on expliquer votre présence sur le banc comme une réponse à ceux qui réclament votre départ après l'annonce du retrait du président du CA et celui du  DG de la SSPA ?

- Je vais être franc avec vous, je  ne suis pas un adepte de la langue de bois, la JSM Béjaïa, c’est la seconde famille de tous les fidèles du club, dont moi-même lorsque je ne suis pas retenu par des affaires professionnelles à l’étranger, je suis au club. C’est clair, je suis le président du CSA, membre du CA de facto avec 28,5% des actions de la société sportive. Le CSA a toujours assumé sa responsabilité, et pour preuve, je suis là avec le staff de mon bureau au complet. Reste à savoir si ceux qui revendiquent notre départ sont venus soutenir leur équipe avec les fidèles auxquels je tire chapeau qui ont accompli leur mission convenablement malgré le froid et la pluie, ou bien ils auraient souhaité peut-être un autre échec de l'équipe qu'ils disent aimer pour rebondir en semant le doute. Sincèrement, je ne comprends pas cette ingratitude envers des gens qui ont tout donné au club, la JSM Béjaïa, et ce, grâce aux sacrifices des hommes qui ont donné de leur temps, de leur santé et de leur argent.

- Mais le public auquel vous faites allusion n’est pas venu nombreux contre le MCO…

- La JSM Béjaïa a de tout temps privilégié la qualité par rapport à la quantité, le public de la JSM Béjaïa est un public fidèle et connaisseur. Ceux qui sont venus soutenir avec force et courage l’équipe contre le MCO, ce sont les véritables fans de la JSMB, je me reconnais en eux, ils ont donné de la voix durant toute la partie, ils ont contribué positivement à la précieuse victoire en encourageant les joueurs, qui sont à féliciter pour leur combativité et leur volonté. La communion retrouvée entre le public et les joueurs est un bon signe pour le club en cette fin de la première phase.

- On parle d’une crise administrative et financière qui menace  l’avenir du club en L1, qu’en est-il au juste ?

- Au risque de me répéter, la JSM Béjaïa est un club bien structuré qui vit une mauvaise passe, certes, au même titre que d’autres clubs qui sont passés par cette situation par le passé, mais qui sont arrivés à reprendre leur esprit. Le club a fait face à une crise de résultats inattendue,  ce n’est un secret pour personne. Je pense qu’avec le point du CSC et la victoire contre le MCO, le doute commence à laisser place à l’espoir avec le retour de la confiance au groupe. Pour rassurer la famille du club, je reprendrais le célèbre slogan immortalisé dans le fanion géant brandi des années durant Le vieux soldat ne meurt jamais, histoire de dire que la JSM Béjaïa rebondira car elle a toujours été entre de bonnes mains. Lorsqu’on aime quelqu’un, on ne peut pas lui faire de mal, la JSM Béjaïa fait partie de nous. Les véritables fans béjaouis ne souhaitent pas que leur équipe perde, ils soufrent lorsqu’elle ne marche pas bien, c’est de cette catégorie que le club a le plus besoin en ces moments difficiles.

- Avez-vous quelque chose à ajouter ?

- Je vous remercie de m’avoir donné cette occasion de m’exprimer, je suis convaincu que le club s’en sortira au bout, car sa place ne peut être qu’en L1 et dans le haut du tableau. Le club n’est pas en situation de non gestion, et pour preuve, la direction offre toutes les conditions de travail pour le staff technique et les joueurs, dont les motivations financières. J’assume pleinement mes responsabilités, le CA a ouvert les portes pour les éventuels repreneurs. Entre-temps, le club poursuit son ascension pour atteindre son objectif, le maintien, car on aime ce club et on ne le laissera pas tomber.

 L. C.