En baisse de rythme depuis quelques semaines, Mourad Delhoum espère vivement que la venue de Saâdane lui permettra de conjurer le mauvais sort. Le natif de Sétif se réjouit de ce choix, lui qui a produit ses meilleures performances sous la coupe du nouvel entraîneur de l’ESS.

- Connaissant parfaitement Saâdane, que pensez-vous de sa nomination à la tête de la barre technique du club ?

- Sans complaisance aucune, je pense que la direction a fait le bon choix en jetant son dévolu sur Rabah Saâdane que je connais bien, puisqu’il a été mon entraîneur à l’ESS la saison 2006/2007.

- Que pouvez-vous nous dire de lui ?

- Je le considère comme mon père. Il sait communiquer avec ses joueurs. Il sait aussi comment tirer le meilleur de ses troupes. Il a une vision très moderne du football. En d’autres termes, il a tout pour réaliser du très bon travail. Il l’a prouvé dans les clubs où il est passé et avec la sélection nationale.

- On croit savoir que votre meilleure saison a été réalisée sous l’ère de Saâdane, le confirmez-vous ?

- Je sais que vous êtes très bien renseigné. Effectivement, lorsqu’il était à l’Entente, Saâdane me faisait jouer dans mon poste de prédilection, celui de relayeur. Résultat des courses, j’avais réussi la meilleure saison de ma carrière avec un doublé championnat d’Algérie après 20 ans et une coupe arabe. C’est vous dire que ça reste une saison référence pour moi.

- Pensez-vous qu’il pourra redonner des couleurs au club ?

- Je sais que si on lui laisse le temps de travailler et de tout mettre en place, l’Entente de Sétif  ira loin. Saâdane est un homme de défi qui aime les challenges.

- Sa venue pourrait aussi vous permettre de retrouver vos sensations de relayeur, non ?

- Je  l’espère de tout cœur. Personnellement, je suis persuadé que je saurai remonter la pente. J’ai vécu une situation similaire lors de la phase aller de la saison écoulée. Mais, finalement, j’ai terminé meilleur joueur du championnat. Je ne vais pas baisser les bras, je vais m’accrocher. Le football est un sport qui se joue beaucoup dans la tête. L’aspect psychologique est prédominant dans le sport de haut niveau. Grâce au mental, on peut retourner des montagnes.

- Vous êtes appelés à réagir dès la  prochaine journée face à l’USMH…

- On est conscients de ce qui nous attend. On sait qu’on aura fort à faire pour réussir un bon résultat. Mais nous avons fait une promesse à nos supporters. Nous avons promis de réagir afin de redresser la barre. Nous comptons bien nous ressaisir.

 

Le choix de Saâdane fait l’unanimité à l’ESS

Alors que les Ententistes étaient impatients de connaître le successeur de Lang, plusieurs noms avaient été annoncés dans l’entourage du club, entre autres Saâdane, Saâdi, Lemerre et Geiger. Le choix était difficile à faire pour les pensionnaires de l’hôtel de France. Finalement, les responsables sétifiens ont jeté leur dévolu sur Rabah Saâdane qui connaît bien le groupe, pour la simple raison qu’il a eu sous sa coupe plusieurs joueurs de l’ESS. La nouvelle a réjoui l’armée noire, surtout que ce choix a fait l’unanimité dans la maison de l’ESS, sachant qu’il a laissé une bonne image là où il est passé, que ce soit au RAJA de Casablanca, à l’Etoile du Sahel, à l’Entente de Sétif, en sélection du Yémen et d’Algérie. Ainsi, le fait de jouir de la confiance de la famille de l’Aigle noir lui permettra sans aucun doute d’entamer son travail dans de bonnes conditions. A croire une source digne de foi, en plus des compétences de Saâdane qui ont pesé sur le choix de la direction, il se trouve que, parmi les techniciens proposés, il en avait un qui avait des touches avec le CSC. Ayant pris la décision de se séparer des services de l’Italien Garzitto, les dirigeants du club constantinois avaient songé à Saâdane qui a laissé son empreinte lors de son passage au CSC. Ainsi, on a jugé utile de se séparer de tous les noms proposés et de prendre attache avec Saâdane qui a répondu présent à l’offre de Hamar.

 

Il aura pour mission de remettre l’équipe sur les rails

Connu pour être un technicien qui a souvent relevé les défis, un grand travail attend Rabah Saâdane, et ce, sur tous les plans. L’Entente de Sétif  n’est qu’à deux points du leader, mais elle risque aussi de dégringoler. Le nouveau coach aura aussi à remobiliser un groupe sans âme qui n’arrive pas à convaincre. Raison pour laquelle les pensionnaires de l’hôtel de France ont  pris  la décision de se séparer de Lang, convaincus que l’ES Sétif ne pourra atteindre ses objectifs sous la coupe du technicien français. Ainsi, Saâdane sera appelé à apporter des changements sur le double plan technique et tactique afin de permettre  à l’équipe d’avoir un fond de jeu digne  de ce nom. Connu pour être un  adepte du beau football, le nouvel entraîneur aura donc à apporter sa  touche au jeu de l’Entente de Sétif afin de lui permettre de rebondir et finir la phase aller du championnat sur le podium.

Priorité : instaurer un esprit de groupe

Bien que certains croient que le  problème de l’ESS est d’ordre  technique, ceux qui connaissent bien la maison de l’Entente de Sétif savent pertinemment que rien ne va. D’ailleurs, lors de la dernière réunion du CA, on a été étonné d’apprendre que certains joueurs ne s’adressaient même pas la parole. Ainsi, Saâdane sera appelé à instaurer un esprit de groupe dont il aura la maîtrise. C’est ce qui manquait d’ailleurs à Lang. L’avantage de l’ex-entraîneur de la sélection nationale est qu’il connaît plusieurs joueurs de sa nouvelle équipe.

 

Redonner confiance aux joueurs

La venue de Saadane sera sans aucun doute salutaire pour plusieurs joueurs qui n’ont pas cessé de déclarer qu’ils étaient marginalisés par Lang. Même lorsque les résultats ne suivaient pas, on accusait Lang de n’avoir d’yeux que pour certains joueurs. Ainsi, Madouni, Belamiri, Mellouli et Djahnit pourraient voir leur situation s’améliorer, alors que des éléments comme Delhoum et Benchadi regagneront en confiance. C’est dire qu’un grand chantier attend Saâdane qui est appelé à faire de l’ESS un sérieux concurrent pour le titre.

 

Le stage en Espagne, une belle opportunité à saisir

Saâdane, qui a accepté de prendre le club dans une situation difficile, n’aura que trois rencontres de la phase aller à gérer, avant d’effectuer un stage de préparation en Espagne pour faire travailler son équipe et parfaire les automatismes. Cette trêve sera donc la dernière chance pour l’Entente de Sétif de rectifier le tir, après deux stages ratés à Tunis où toutes les conditions étaient pourtant réunies. Saâdane, qui entamera sa mission demain, a quatre jours pour préparer son premier match.