Mehdi Abeid : «Une sélection, c’est une énorme fierté»

C’est un Mehdi Abeid motivé et heureux que nous avons joint par téléphone hier après-midi, dans la capitale grecque, Athènes. Le milieu récupérateur, international algérien espoir, pensionnaire du Panathinaïkos, a bien accepté, lors de l’entretien qu’il nous a accordé, d’évoquer sa nouvelle vie à Athènes, son superbe parcours avec le Panathinaïkos, et de parler aussi de l’équipe nationale où il est fortement annoncé, lors du prochain match, pour pallier un éventuel problème, au milieu récupérateur des Fennecs.

- Mehdi Abeid, vous avez inscrit votre deuxième but avec le Pana il y a peu. Finalement, votre pari grec s’est révélé gagnant. Qu’en pensez-vous ?

- Le Panathinaïkos  n’est pas un pari, c’est un choix. Quand l’opportunité c’est présentée, il ne m’a pas fallu longtemps pour  prendre ma décision.  A Newcastle, je disposais d’un temps de jeu très faible.

Ici, les dirigeants ont  été clairs : « Tu ne pars pas titulaire, à toi de t’imposer. » Le discours était clair, j’ai apprécié et j’ai signé. Au fil des entraînements et des matchs, j’ai pris mes marques, et aujourd’hui, le coach crois en moi et c’est très important pour la confiance, il me parle beaucoup et me fait progresser.

Je suis heureux à chaque fois que je marque, car c’est le fruit d’un dur labeur. Je travaille pas mal devant le but à l’entraînement, mais je vous rassure je ne me prends pas pour un buteur, je cherche simplement à progresser dans tous les secteurs de jeu et ici, j’ai la possibilité de le faire, je suis donc très heureux d’avoir choisi le Panathinaïkos.

- Parlez-nous de votre adaptation personnelle au Pana et la différence par rapport à Newcastle…

- Mon adaptation a été très facile, tout le monde m’a aidé et à tous les niveaux, personnel et professionnel.  J’ai reçu un superbe  accueil et ici en Grèce, je me sens comme chez moi. Il y a une différence dans l’intensité et il y a moins de grands nom dans le championnat, ça tombe très bien, moi aussi je ne suis pas un grand nom du football. J’espère le devenir, je travaille pour, et je suis au bon endroit pour ça. Le championnat grec est un super tremplin  et le Panathinaïkos une très grande équipe avec un grand passé mais aussi un grand présent. Pour ce qui est de l’ambiance, de la pression et de l’obligation de résultats, c’est la même chose. Les supporters sont toujours au rendez-vous et croyez-moi, vous avez envie de leur faire plaisir, l’ambiance au stade est incroyable, toute la semaine tu attends le jour du match.

- Même en termes de temps de jeu, c’est le jour et la nuit…

- Comme je l’ai déjà dit dans mes interviews précédentes, à Newcastle les titulaires à mon poste étaient et sont encore le Français Cabaye et l’Ivoirien Tioté et quand on parle de grands joueurs en voilà deux. Ils seront d’ailleurs tous les deux au prochain Mondial brésilien. J’ai été impatient par le passé et s’il y a bien une chose que j’ai comprise, c’est qu’en football plus qu’ailleurs, tu as en général ce que tu mérites, et dans la vie c’est pareil. Si tu penses être meilleur que des mecs comme ça, alors que tu ne joues pas, c’est que tu as forcément un petit problème ou un gros problème de tête qui enfle. J’ai fait mon  autocritique et c’est bien comme ça. Aujourd’hui, je me bats à chaque entraînement pour élever mon niveau et être dans les 11 entrants. Seul le travail paye.

- On va parler de l’équipe nationale. Dans quelle ambiance avez-vous suivi la qualification des Verts pour le Mondial brésilien ?

- J’ai profité de la trêve que constituait cette date FIFA pour suivre ce match en famille avec mes proches, comme un supporter ordinaire. Honnêtement, c’était magnifique.

- Qu’avez-vous pensé du parcours des Verts dans ces éliminatoires ?

- Les qualifications zone Afrique sont parmi les plus difficiles, il faut quasiment gagner une CAN pour aller au Mondial. Ils se sont qualifiés avec panache. On ne peut que dire bravo et applaudir. Une qualification, c’est un grand moment et ça n’arrive pas par hasard, je sais qu’ils ont travaillé très dur pour y arriver et ils peuvent être fiers.

- Selon nos sources, Vahid Halilhodzic va, selon toute vraisemblance, vous faire appel lors du prochain match amical, le 5 mars prochain. Êtes-vous prêt à relever le défi ?

- Je ne sais pas quelles sont vos sources, mais elles sont fort sympathiques,  et je vais vous répondre avec un grand « bien sûr » que je serai prêt si on me fait l’insigne honneur de me faire appel.  Je joue  et je m’entraîne aussi pour ça. Jouer en équipe nationale est un rêve pour tout footballeur. J’ai connu ce privilège avec les espoirs et j’en garde un excellent souvenir. J’espère, un jour, porter celui des A incha Allah.

- Vous connaissez déjà Vahid Halilhodzic, depuis la CAN espoir. Mais avez-vous été contacté par lui ou la fédération depuis votre arrivée en Grèce ?

- Oui, je connais Vahid  Halilhodzic et j’ai eu l’honneur de le côtoyer lorsque j’étais sous les ordres d’Azzeddine Aït Djoudi, lors de la CAN espoir au Maroc. Cela a été une superbe expérience. Je n’ai pas été contacté, ni par la fédération, ni par le staff de l’équipe nationale depuis mon arrivée et c’est bien normal, le groupe était en pleine lutte pour la qualification et moi j’arrivais dans un nouveau club et je sortais d’une saison avec peu de temps de jeu. Il faut être prêt pour jouer en équipe nationale, ça ne s’improvise pas.

-  Selon nos informations, Halilhodzic allait vous convoquer pour le match retour face à la Libye, mais vous changiez de club et il a préféré vous laisser vous imposer au Pana. C’est motivant, on imagine…

- C’est vraiment motivant ce que vous me dites là. C’est sûr, comme je vous l’ai dit, la confiance d’un grand entraîneur comme Vahid Halilhodzic  est importante. Cela m’encourage à faire plus d’efforts.

-  Votre domaine, la récupération, est la grande inconnue en équipe nationale. Car les joueurs habituels sont soit blessés, soit en manque de temps de jeu, Mehdi Abeid pense-t-il au maillot vert et à une place dans les U 23 ?

- Je le répète encore, il faut être prêt pour l’équipe nationale, il faut s’imposer dans son club et avoir suffisamment de temps de jeu. Bien sûr que j’y pense et je travaille pour mériter cette chance de le porter et surtout de le garder. La sélection n’est pas une finalité, c’est une énorme fierté, mais ce n’est que le commencement. Il faut travailler dur pour conserver le maillot sur ses épaules, mon souhait est de m’imposer  en équipe nationale, car nous avons une belle génération et le coach qu’il faut pour aller loin, mais avant je dois m’imposer dans mon club, pour satisfaire aux critères draconiens imposés par le niveau international.

-  Un mot pour les supporters de l’équipe nationale qui suivent vos performances…

- Je voudrais saluer tous les supporters de l’équipe nationale et surtout les remercier du soutien total qu’ils ont apporté à l’équipe lors des dernières éliminatoires et surtout lors du dernier match à Blida. Ils ont répondu présent malgré le froid et la pluie et y croyaient plus que les joueurs eux-mêmes. Nos supporters sont fantastiques. Avec des supporters comme ça, il ne peut rien vous arriver.

- Et bien sûr un dernier message pour les gens d’Aîn Témouchent, votre wilaya d’origine, qui sont vos plus grands fans…

- Même si je suis chez moi dans toute l’Algérie, Aïn Temouchent c’est spécial, c’est ma wilaya. Là-bas, j’ai bénéficié d’un soutien inconditionnel depuis mes débuts. Je voudrais saluer tous les Témouchentois et je leur promets de passer bientôt.

Mohamed Bouguerra

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