EN : Karaoui, de Rombas à la Coupe du monde ?

Après avoir fait ses classes à Rombas, Magny et Longwy, Amir Karaoui est devenu international algérien. Il est aujourd’hui candidat à une place dans les vingt-trois pour le Mondial au Brésil.

Passer pro, c’est le rêve de tout footballeur. Depuis quelques années, celui d’Amir Karaoui se réalise. A grandes enjambées. Déjà double champion d’Algérie (2012 et 2013) avec l’ES Sétif, l’enfant de Rombas, 26 ans, rêve désormais de disputer la prochaine Coupe du monde au Brésil. Quelques mois à peine après avoir connu sa première sélection avec l’équipe dirigée par Vahid Halilhodzic.

De l’UL Rombas aux Fennecs, en passant par la RS Magny et le CS Longwy, la trajectoire du Lorrain est aussi surprenante que rapide. Il a dribblé le parcours classique menant au monde professionnel. Après avoir effectué ses premiers pas sur un terrain dans sa ville d’origine, il a rejoint le club de la banlieue messine à 13 ans. «Je m’y suis épanoui pendant six saisons», raconte-t-il. Mais à l’âge de faire un choix entre sa passion et ses études de médecine, il s’est résolu à mettre le foot entre parenthèses. «Malgré une moyenne de 13,4, cela n’a pas été suffisant pour poursuivre en médecine générale», constate, sans regret, Amir Karaoui.

Le football le titillant toujours, le Mosellan, sollicité par plusieurs clubs luxembourgeois, mais aussi Amnéville, a alors rechaussé les crampons à Rombas, en Promotion honneur régional. Jusqu’à ce qu’Omar Nekaa ne parvienne à le convaincre de rejoindre Longwy. L’entraîneur avait un argument massue : «Des contacts dans le milieu professionnel en Algérie.» Promesse tenue : en décembre 2008, le milieu de terrain lorrain traverse la Méditerranée. «Depuis tout petit, j’y suis toujours allé parce que c’est le pays de mes parents. Et j’ai toujours été supporter de l’ES Sétif…»

Promu en première division, le MC El-Elma, en difficulté, est en quête de joueurs. Un entraîneur belge, passé par Virton, le repère. «Je suis arrivé avec mon sac pour passer un test et, dès le premier entraînement, il me dit : toi, tu signes.» Deux ans et demi de contrat plus tard, il s’engage avec le club de son cœur où, depuis 2011, il s’est bâti un joli palmarès avec deux championnats et une Coupe d’Algérie (2012). Et a découvert la Ligue des champions africaine.

«Pour tous ceux qui croyaient en moi»

Ses prestations ne sont pas passées inaperçues auprès de Vahid Halilhodzic, qui dirige la sélection algérienne depuis juin 2011. Le 10 septembre dernier, l’ancien entraîneur du Paris Saint-Germain lui a donné sa chance en le convoquant pour un match des éliminatoires à la Coupe du monde 2014 face au Mali. Le Rombasien est entré sur la pelouse, au stade Mustapha-Tchaker de Blida, à la 63e minute de jeu. Un moment d’émotion intense. «C’était une joie extraordinaire pour ma famille et moi-même. Pour tous les gens qui ont travaillé pour rendre ça possible. Tous ceux qui croyaient en moi pour exaucer mes rêves.»

Voici un mois, le Lorrain s’est à nouveau retrouvé dans le groupe des Fennecs appelé à disputer les barrages pour le Mondial brésilien face au Burkina Faso. Battus 3-2 à l’aller, les Algériens ont renversé la vapeur chez eux, pour décrocher leur qualification. «C’était incroyable !» Depuis, Karaoui est sur un petit nuage. «Un autre rêve est désormais possible : faire partie de la liste des vingt-trois pour la Coupe du monde. Ce serait la cerise sur le gâteau, je vais travailler pour, assure l’ancien milieu défensif de Magny. On a déjà rendu tellement de gens heureux… L’Algérie est un pays de football, qui n’a que ça pour se libérer du quotidien. La ferveur autour de la sélection est exceptionnelle.» Comme l’histoire de cet enfant de Rombas.

In Republicain-Lorrain

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