« C’est un championnat qui m’a surpris, je ne m’attendais pas à ce niveau de mon équipe le Sivasspor ni même à celui du championnat en général, c’est un championnat très athlétique et physique », a-t-il dit d’emblée.
« Grâce à Carlos, je me suis habitué au foot turc »
Pour quelqu’un qui a passé 8 ans en Grèce, le changement a sans doute eu son effet, le foot dans les deux pays est différents. Alors qu’est-ce qui a gêné le plus l’international algérien ? «Il y a la barrière de la langue, le football qui est produit, le foot turc est différent du grec, mais il y a l’entraîneur qui est proche du foot espagnol et celui brésilien, et moi j’en ai eu des coach comme ça en Grèce, donc je connais leur méthode, le mode de travail est similaire », dira encore Djebbour.
« Il a insisté pour m’avoir, il était sûr que c’est moi qui leur manquait »
Changer du jour au lendemain un championnat pour un autre n’est pas une mince affaire, certains pourraient prendre ça comme un gros risque, Djebbour explique ce transfert inattendu. « A la base, le but était de rejoindre un bon championnat, après il y a eu des paramètres qui ont fait que cela ne marche pas, notamment par rapport à mon club, ils m’ont mis des bâtons dans les roues, entre-temps le marché s’est fermé, et le dernier championnat qui était ouvert c’était la Turquie, où Roberto Carlos me voulait, ça faisait longtemps qu’il me parlait et qu’il disait que j’étais le joueur qui leur manquait, et Dieu merci, aujourd’hui je suis là et il est très satisfait de moi », expliquer Rafik.
« Satisfait de mes 4 buts, même si ce n’est pas un grand chiffre »
Rafik a jusqu’ici marqué 4 buts, pour l’international algérien ce chiffre est satisfaisant vu ce qu’il a enduré l’été dernier et les difficultés qu’il a eues qui l’ont privé de préparation. « Satisfait, car je ne me suis pas préparé durant 2 mois, je suis arrivé dans mon club en septembre. 4 buts, ce n’est pas un grand chiffre mais à l’avenir il y aura plus de buts, je l’espère. »
« On communique bien Roberto Carlos et moi »
L’objectif du Sivasspor reste une participation européenne l’année prochaine, le club pourrait profiter des difficultés du Fenerbahce et du Besiktas pour leur ravir la vedette. « Apparemment, grâce au Fenerbahce qui est sûr de ne pas disputer les prochaines coupes d’Europe et Besiktas menacé aussi, il restera des places, et on est 4es, et c’est sûr qu’on visera une place européenne », dira encore Djebbour avant d’enchaîner en évoquant sa relation avec son coach qui lui facilite la tâche à Sivas. « Je débute tous les matches, le coach essaye de prendre soin de moi, il sait que physiquement j’en ai besoin, on communique beaucoup, il ne me demande pas des efforts considérables, il me comprend, avoir ce genre de relations avec le coach c’est super, ça me permet de m’adapter, idem pour le soutien et la confiance du public. »
« Aller au Brésil, ça serait magnifique »
Faire partie de la délégation algérienne qui ira au Brésil est le rêve de tout joueur algérien, Djebbour affirme qu’il a dû faire des sacrifices dans le but d’atteindre cet objectif. « C’est l’un de mes objectifs, celui de pouvoir disputer la Coupe du monde, ça serait magnifique, c’est pourquoi je suis venu dans ce club, pour être dans un championnat compétitif. »
« L’Algérie sans concurrence se contente du minimum, alors… »
Djebbour se félicite de l’attaque que possède l’EN. Pour lui, la présence d’attaquants de gros calibre facilite la tâche aux Verts, d’autant qu’il y aura une grande concurrence. «Avoir plusieurs attaquants, c’est positif, si on revient 4 ans en arrière on remarque qu’on se plaignait de l’absence d’attaquants, on les cherchait un peu partout, maintenant on en a et c’est des attaquants de gros calibre qui jouent dans les grands championnats, ça nous pousse à donner le meilleur de nous-même. La pression, il le faut, l’Algérien est comme ça de nature, quand il sent qu’il n y a pas quelqu’un pour le concurrencer, il se contente du minimum, moi j’ai eu la chance de vivre avec les deux équipes, et j ai beaucoup de regrets de ne pas avoir eu assez de temps de jeu avec cette équipe, pour profiter, car il y a de la qualité et elle est très portée vers l’avant »
« Il ne faut pas se sous-estimer, on est l’Algérie »
l’ancien attaquant de l’Olympiakos reste prudent concernant le tirage au sort du Mondial, mais il donne une chance à son équipe, il explique : « Quand on regarde le groupe, on dit qu’il n y a pas de gros, mais aujourd’hui, les gros ce n’est pas les gros d’avant, quand on regarde la Belgique, ou la Russie avec Capello, on peut dire que ce n’est pas facile à jouer, la Corée du Sud depuis 2002 est régulièrement au Mondial, mais le nom ne joue pas, c’est le potentiel, c’est le top niveau européen, il ne faut pas se tromper, mais il ne faut pas non plus se sous-estimer, nous, on est l’Algérie, plusieurs d’entre-nous peuvent jouer pour les grands clubs européens, il faut donc y croire. »
« En 2010, on avait un groupe de militaires et de nationalistes »
Ayant connu les deux générations, celle de 2010 et celle de 2014, Djebbour fait sa comparaison. « En 2010, j’ai connu un groupe de soldats, de vrais militaire, des fanatiques et des nationalistes à fond, on avait atteint dans le groupe d’avant le niveau de la passion, c était tellement beau qu’aujourd’hui c’est difficile de comparer, mais de dire qu’il était meilleur que le groupe actuel, ça serait mentir, le groupe d’avant avait des qualités extraordinaires, cette envie, cette passion d aller chercher les matches, quant à celle de maintenant elle est plus sûre d’elle, elle a plus de qualité, plus de talent, elle a une jeunesse, et beaucoup d’insolence, eux ce sont plus avec le talent qu’ils réussissent, que la première avec le système défensif et l’agressivité qui la caractérisaient, maintenant elle est plus sereine et patiente. »
« Côté jeu, y a pas photo, l’équipe actuelle est meilleure »
A la question de savoir sa préférence entre l’équipe de 2010 et celle de maintenant, Djebbour est catégorique : «Au jour d’aujourd’hui, le foot produit par l’EN d’aujourd’hui est beau à voir, y a pas photo, on est plus structurés, elle est calme, elle joue et marque, physiquement elle est mieux préparée, mais je ne regrette en aucun cas les moments passés avec le groupe de 2010. »
S.M.A