Pendant plusieurs jours, la ville de Marrakech a abrité le troisième Salon expo foot, plusieurs personnalités ont été de la partie. Entre autres, on a relevé la présence de José Maria Bartomeu, le vice-président du FC Barcelone, venu donner une conférence de presse. Au terme de celle-ci, le dirigeant catalan a pris la sortie pour aller rejoindre son épouse qui l’attendait en compagnie d’un journaliste de AS, le quotidien sportif espagnol. Une aubaine puisque ce dernier fait partie de mes connaissances, il m’invite d’ailleurs à le rejoindre pour être présenté au second responsable du célèbre club barcelonais. Accueil chaleureux, son épouse me met également à l’aise, elle semble ravie de connaître un journaliste algérien fan du Barça (et qui ne s’en cache pas).
Rencontré avec sa femme, au 3e Salon expo foot de Marrakech
La question me brûle les lèvres, je ne tarde pas à la lui poser. «Est-il possible de voir le Barça se produire en Algérie ?», ai-je finalement osé demander à Bartomeu qui répliqua d’un air sûr et très tranchant : «C’est impossible !» Puis il ajouta l’explication qui ne milite pas en faveur de la tenue d’un tel événement : «Comme vous devez le savoir, le FC Barcelone privilégie ses intérêts économiques, comme la majorité des grands clubs. A ce titre, les Blaugrana ont pour tradition, depuis quelques années, d’aller en Asie et en Amérique pour préparer la nouvelle saison. C’est dans ces deux continents que se trouvent nos principaux partenaires économiques dans ce domaine. C’est pourquoi j’imagine qu’il est impossible de voir le FC Barcelone venir jouer un match en Algérie.»
«Il ne faut jamais dire jamais !»
Voyant ma mine défaite, il ne tardera pas pour se rattraper en ouvrant une fenêtre rapidement devenue, à mes yeux, comme la porte du «paradis», disons sa salle d’attente. En effet, le dirigeant catalan a ensuite pris tout son sérieux pour expliquer que la chose avait peut-être sa chance de se réaliser. Comment ? «Cela étant, il ne faut jamais dire jamais. Vous ne le savez peut-être pas mais, alors il serait utile de vous apprendre que notre sponsor qatari a le droit, chaque intersaison, de choisir un match amical que doit jouer le Barça. C’est une clause contractuelle. Dans ce cas, je peux vous assurer que si la Qatar nous dit de jouer en Algérie, le Barça viendra se produire dans votre pays. Pour ce faire, il faudrait que le gouvernement algérien et celui du Qatar se concertent et conviennent d’une rencontre de ce type. Si les deux parties s’entendent, la chose deviendra une réalité !» Je n’en croyais pas mes oreilles ! Mais j’eus la présence d’esprit de vite me reprendre pour demander si cela était envisageable avec Oreedo, l’ex-Nedjma, l’opérateur qatari de téléphonie mobile qui se trouve être un important sponsor de la sélection algérienne de football.
«Chez vous, on aime le Barça plus que le Real ? Alors, bonne chance pour l’Algérie au Brésil !»
«Non, ça ne peut pas se faire avec cette entreprise pour la simple raison que le sponsor du Barça est Qatar Airlines. A mon sens, pour plus de sûreté, il faudrait que les négociations se fassent au plus haut niveau, entre gouvernements des deux nations», explique-t-il. Sur cette note d’espoir, on aperçoit le conducteur devant ramener le dirigeant catalan vers son hôtel lui faire signe qu’il est temps d’y aller. On ne résiste pas à l’envie de poser une ou deux dernières choses, pour la route comme on dit. Il était évidemment question de connaître son avis sur les chances de l’Algérie au Brésil où elle se mesurera à la Belgique, la Russie et la Corée du Sud. «Ce ne sera pas aisé pour vous. Les Russes et les Belges sont costauds. Les Sud-coréens vont vite, je vous souhaite bon courage !», m’avoue Bartomeu à qui je demande s’il a un joueur des Verts qu’il apprécie en particulier. «Brahimi est très bon», lance celui à qui je ferai apprendre que l’Algérie compte plus de sympathisants du Barça que le Real Madrid. Sa réponse fuse et avant de nous quitter : il lance une dernière fois : «Ah, ça c’est bien, alors bonne chance pour l’Algérie au Brésil !»
H. D.
Halim Djender