Daniel Van Buyten, l’imposant défenseur belge du Bayern Munich, ne voit pas de haut les Verts que les Diables rouges, dont il fait partie, croiseront au Brésil, l’été prochain. L’ancien stoppeur de Marseille pense même que le match de «l’Algérie sera difficile».

On lui a couru après depuis notre arrivée au Maroc. En dépit de son 1,97m, Van Buyten a réussi à se faire discret, fuyant les médias et ne s’exprimant presque pas du tout. A Agadir, la première tentative d’accrocher l’ex-défenseur marseillais s’est avérée vaine. Pourtant, il y avait une bonne opportunité de le croiser au terme de la demi-finale livrée par les Munichois contre les Chinois de Guangzhou.

Première tentative vaine à Agadir

C’est que, nous avaient assuré des responsables de la FIFA, tous les joueurs avaient l’obligation de traverser le couloir de la zone mixte et y rencontrer les journalistes, quitte à ne pas souffler un mot. Malheureusement, cette nuit-là, Van Buyten y passa outre, on ne le vit ni dans la zone mixte ni ailleurs. Certains ont avancé que le joueur avait été peut-être retenu par le contrôle de dopage, mais peu y avaient cru, préférant en rigoler comme pour une bonne petite histoire belge.

A l’occasion de la finale, samedi passé, une autre opportunité s’est présentée. La chose se présentait sous de meilleurs auspices.

Le Bayern est champion, il va parler

Le Bayern l’a emporté sans trembler face au Raja, on tenait sans doute la meilleure occasion d’intercepter enfin le géant belge. Ce fut le cas effectivement. La liesse a transporté tous les joueurs du Bayern du terrain jusqu’à la zone mixte et c’est ainsi qu’on a pu atteindre Daniel van Buyten. Pour l’aborder au mieux, il n’était évidemment pas recommandé d’entrer dans le vif du sujet et parler de ce qui nous intéresse, c’est-à-dire son précieux commentaire sur l’Algérie et les autres équipes qui composent leur groupe au Mondial du Brésil. «Qu’est-ce que ça fait d’être champion du monde des clubs ?», commence-t-on par lui demander.

«Heureux de remporter notre 5^e titre»

Ce à quoi il répondra en disant : «Ben, c’est un trophée de plus pour nous. Bien sûr, on est heureux. On était venus pour préparer ce tournoi le mieux possible, on était venus pour le gagner. Finalement, on est heureux de remporter notre cinquième titre, après la Bundesliga, la coupe d’Allemagne, la Champions League, la Supercoupe d’Europe et, maintenant, la Coupe du monde des clubs.»

Passée la formule de présentation, on passe à l’attaque. On rappelle à Van Buyten qu’au Brésil, son pays affrontera l’Algérie, la Russie et la Corée du Sud avant de lui demander ce que lui inspire un tel groupe et, si possible, faire une petite analyse de chaque équipe. «Non, je ne sais pas quoi dire au juste», affirme-t-il un peu sur la défensive avant de se jeter à l’eau par la suite, sans trop se mouiller cependant.

«Jouer contre n’importe quelle équipe»

«Pour nous, ce sera bien de jouer contre n’importe quelle équipe. Dans notre groupe, on sait qu’on va affronter des sélections nationales difficiles», indique-t-il sommairement d’abord peu avant de lâcher les quelques mots magiques que nous attendions : «L’Algérie, ce sera difficile, il en sera de même contre la Russie et la Corée du Sud. Le moment venu, on préparera cela le mieux possible pour justement faire bonne figure dans ce tournoi. Après, on verra bien jusqu’où on pourra aller.»

«Il ne suffit pas de parler, il faut démontrer»

Daniel van Buyten semblait en avoir déjà trop dit et, lorsque l’on tenta une autre question, notre impression s’est aussitôt confirmée. En effet, quand on lui glissa que les spécialistes avancent déjà que la Belgique sera la surprise du Mondial 2014, il prit presque la peine de dire : «On verra bien, hein ! Le tout n’est pas que tout le monde parle, mais il faudra aussi démontrer après…», avant de mettre un terme à l’entretien et de remballer la presse aussi loin qu’a l’habitude de le faire cet imposant défenseur. Daniel van Buyten s’est montré finalement impassible. Pas grave, se dit-on en tant que journalistes, l’essentiel est que l’été prochain, Feghouli et ses partenaires fassent mieux…

H. D.