Successeur de Vahid : jusqu’où ira Raouraoua ?

La FAF peut-elle se permettre le luxe de s’offrir un entraîneur national qu’elle payera rubis sur l’ongle plus de 100 000 €/mois ? Pourra-t-elle soutenir seule ce «fardeau» ou fera-t-elle appel à l’aide de l’Etat ? Va-t-elle se rabattre sur la solution qui l’arrange et engager un coach qu’elle croit en mesure de lui assurer seule le salaire ?

Ces questions résonnent dans les allées de Dély Brahim, et pour cause.

 

Depuis plus de 30 mois, Raouraoua assure à Vahid Halilhodzic un salaire  de 65 000 € par mois. Son successeur, qu’on dit qu’il est une grosse pointure, peut percevoir le double, voire le triple.

Giovanni Trapatoni, pour ne citer que cet exemple, qui revient avec récurrence dans la presse, touchait quelque chose comme 150 000 € par mois lorsqu’il était à la tête de la sélection irlandaise.

Marcelo Lippi qui a, lui aussi, vu son nom circuler dans certains médias algériens touche un salaire en Chine 10 fois plus que celui du coach national. Même les entraîneurs dits moyens refusent de signer en Afrique pour moins de 1M€ par an. Gerets, par exemple, avait un salaire de 250 000€/mois au Maroc. Sabri Lamouchi, sélectionneur de la Côte d’Ivoire, n’est pas loin avec 200 000€ par mois. Hervé Renard a vu son salaire augmenter après la CAN 2010 jusqu’à atteindre les 80 000€/mois… C’est pour dire que la FAF ne peut pas se permettre de débloquer plus de 1M€ par an pour un sélectionneur, et même si elle venait à le faire, la garantie d’avoir un coach qui soit meilleur ou comme Vahid Halilhodzic n’existe pas.

Ce que peut la FAF

Pour que la FAF réussisse à ramener un coach de renom, il sera indispensable que l’Etat paye une partie de son salaire, ce qui n’est pas évident. Selon nos sources, Mohamed Raouraoua aurait plafonné le salaire du successeur de Vahid à 1M€/an. On se basant sur cette donnée, on pourra dire que «l’heureux élu» sera dans la même catégorie d’entraîneurs qu’Halilhodzic. Philippe Troussier, Hervé Renard, Cristian Gourcuff, Claude Le roi, Paul Le Guen, Roger Lemerre, Elie Baup… sont des exemples d’entraîneurs que la FAF peut se payer sans avoir recours à une aide extérieure. Mais dans le cas où l’Etat déciderait de payer une partie du salaire du nouvel entraîneur, Mohamed Raouraoua pourrait passer à une autre catégorie d’entraîneurs : ceux qui touchent entre 1 et 2 M€. A ce titre, on pourra nommer Giovanni Tappattoni, Didier Deschamps, Laurent Blanc, José Pekerman ou même Zineddine Zidane.   

 

Pourquoi ne pas faire comme l’Allemagne, le Portugal ou la Belgique ?

Une dernière possibilité s’offre à Raouraoua. Elle consiste à faire appel à un grand coach dépassant les 70 ans, mais toujours en activité. Il faudrait qu’il soit en manque d’offres ou au chômage, comme par exemple Guy Roux ou…Tappattoni. Ou alors, et c’est ce qui se fait partout dans le monde, lancer un jeune technicien, compétent, prometteur, motivé, désirant lancer sa carrière d’entraîneur, étoffer son CV et se faire un nom… exactement comme l’a fait la Hollande avec Van Basten, l’Allemagne avec Klinsmann, la Belgique avec Wilmots, le Portugal avec Bento ou le Mali avec Carteron. Généralement, les anciens grands joueurs qui débutent comme entraîneurs ne pensent pas à l’argent lors de leur première vraie histoire. Un Djamel Belmadi, ancien international algérien, entraîneur de Lekhwiya, aujourd’hui sélectionneur des A’ du Qatar, répond parfaitement au profil.

A. B.

 

 

Des 10M€/an de Lippi au 1,2 M€ de Deschamps

Coup d’œil sur les salaires des sélectionneurs à travers le monde

 

Fabio Capello, l’un des adversaires de Vahid lors du prochain Mondial, gagne avec la Russie presqu’autant que Wenger à Arsenal ou Guus Hidding à Anzhi. Avec 7 M€ par an, l’Italien est tout simplement le sélectionneur le mieux payé au monde. A la seconde place, on trouvera Luis Philipe Scolari avec 4,5 M€/an. Ceux qui restent de la liste des 10 sélectionneurs les mieux payés au monde sont tous à la tête de sélections européennes. Didier Deschamps ferme cette liste avec seulement 1,2 M€/an, soit 550 000€ par an de plus que Vahid Halilhodzic. Pour ce qui est des sélections africaines, notre coach national est classé deuxième après Sabri Lamouchi et ses 2M€/an qu’il touche avec la Côte d’Ivoire. Derrière lui, on trouve Rachid Taoussi, sélectionneur du Maroc avec 52 000€/mois, Gordon Igesund (Afrique du Sud) avec 49 000 euros/mois et Stephen Keshi (Nigeria) avec 38 000 euros/mois.  

 

Le Top 10 des sélectionneurs les mieux payés au monde

 

1) Fabio Capello (Russie) : 7M€/an

2) Luis Phillippe Scolari (Brésil) : 4,5M€/an

3) Roy Hodgson (Angleterre) : 4 M€/an

4) Cesare Prandelli (Italie) : 3M€/an

5) Otmar Hitzfeld (Suisse) : 2,6M€/an

6) Joachim Low (Allemagne): 2,5M€/an

7) Vicente Del Bosque (Espagne) : 2,1M€/an

8) Luis Van Gaal (Pays-Bas) : 1,9M€/an

9) Paulo Bento (Portugal) : 1,5M€/an

10) Didier Deschamps (France) : 1,2M€/an/  

 

Le Top 10 des sélectionneurs les mieux payés en Afrique

 

 

1- Sabri Lamouchi (Côte d’Ivoire) : 200 000 euros/mois

2- Hervé Renard (quand il était sélectionneur de la Zambie) : 80 000 euros/mois

3- Vahid Halilhodzic (Algérie) : 65 000 euros/mois

4- Rachid Taoussi (Maroc) : 52 000 euros/mois

5- Gordon Igesund (Afrique du Sud) : 49 000 euros/mois

6- Stephen Keshi (Nigeria) : 38 000 euros/mois

7- Bob Bradley (avant qu’il ne soit limogé de l’Egypte) : 35 000 euros/mois

8- Paul Put (Burkina Faso) : 24 000 euros/mois

Ancien footballeur belge devenu entraîneur né le 26 mai 1956 à Merksem.

9- Alain Giresse (Sénégal) : 23 000 euros/mois

10- Patrice Carteron (TP Mazembe, ex du Mali) : 20 000 euros/mois

 

PS : Rabah Saâdane touchait lors de la Coupe du monde 2010 deux millions de dinars algériens par mois, soit environ 16 000€/mois.  

 

Classement