«Le FC Barcelone domine le football mondial depuis six ou sept ans. Notre mission est loin d’être facile, mais on ira en conquérants.

On va essayer de revenir avec un point, ou pourquoi pas plus. On n’a pas peur de Barcelone, parce qu’on est le FC Valence. Nous savons que ce sera très difficile, mais les joueurs veulent montrer qu’on est une bonne équipe». Ces propos-là sont ceux de Sofiane Feghouli, il s’exprimait mardi passé, alors que son équipe préparait le big match contre le FC Barcelone. Le joueur avait osé défier sur papier le mythique club blaugrana, c’était même un peu risqué aux yeux des observateurs, mais apparemment, Soso a bien pesé ses mots avant de les lâcher.

 

Messi rate, Feghouli exploite

Grâce à un match de haute facture de l’international algérien, le FC Valence a réussi l’exploit hier en allant ramener les 3 points du Camp Nou en s’imposant 3 à 2 contre le FC Barcelone. Les statistiques ne donnaient pas cher de la peau des Valencians qui s’étaient inclinés lors de leurs sept derniers déplacements au Camp Nou, et pointaient à… 29 longueurs de leurs hôtes au coup d’envoi. Ces statistiques se sont traduites sur le terrain avec un début de match en faveur des locaux qui, après seulement 7 minutes, ont réussi à ouvrir le score grâce à Alexis sur un service de Messi. Ce dernier aura plusieurs occasions de tuer la rencontre, mais il était clair dès le début que cette journée-là n’allait pas être la sienne, car petit à petit, le match filait entre les mains des locaux.    

 

Le roi du flanc droit impose sa loi

«Je pense que l’équipe joue mieux depuis l’arrivée de Juan Antonio Pizzi à Valence. Nous travaillons dur chaque semaine, nous voulons progresser

davantage et grandir encore plus.» Le constat de Soso était là avant le match. Il restait donc la confirmation, mais le club était très actif sur le marché des transferts. Il y a eu beaucoup de départs. Banega, Guardado et Postiga pour ne citer que ceux-là, ont quitté le navire, et de nouvelles têtes sont arrivées. Des choses ont donc changé, les plus optimistes croyaient en ce changement et en la possibilité d’aller crucifier le Barça chez lui, même si la mission paraissait délicate face à une équipe qui n’avait pas perdu sur son terrain depuis 20 mois.

Valence, et après avoir laissé passer l’orage, grâce à des accélérations sur les ailes, notamment de Feghouli, a commencé à porter le danger devant la cage de Valdes. A la 44’, un joli une-deux Parejo-Feghouli permet au dernier d’effectuer une passe lumineuse pour son coéquipier devant une cage presque vide. C’est l’égalisation.

 

A l’origine du 1-2 aussi !

Ce but intervenu après plusieurs ratages de Messi est tombé au bon moment, car Pizzi a pu récupérer ses joueurs avec ce score de 1-1 à la pause. Ses consignes étaient claires, tenter d’enfoncer le clou. Et 3 minutes seulement après la reprise, Soso revient et montre la voie à son équipe. Il réussit une belle échappée sur son côté droit, il sert en profondeur un coéquipier qui centre, le ballon est dévié de la tête par Piqué, Piatti le plus petit des Valencians réussit un lob de la tête et trompe Valdes (1-2).

Le Barça revient au score par la suite sur un penalty généreusement sifflé, Messi marque après 4 mois de disette. Mais hier, il était écrit que c’est le FC Valence qui allait imposer ses chiffres, et Feghouli avec, puisqu’à la 58’, c’est encore lui qui servira Alcacer suite à une touche bien réceptionnée dans la surface. Il efface donc Busquets et sert idéalement son équipier qui bat à bout portant le malheureux Valdes (3-2).   

 

Il provoque l’expulsion d’Alba et permet à Valence de terminer le match calmement

Valence avait la dure mission de préserver ce score, voire tenter de corser l’addition. Et dans un après-midi comme celui d’hier, il ne pouvait pas y avoir de problèmes, le messie était algérien.

En plus d’avoir tenu son rôle convenablement en attaque, le très généreux Soso a même excellé dans des rôles défensifs. Il revenait souvent derrière, et à la 77’, Alba est même expulsé suite à une obstruction sur le numéro 8 des Verts qui venait de récupérer un bon ballon dans une position purement défensive. Cette sortie permet à Valence de jouer en supériorité numérique, mais encore une fois, Feghouli ne s’est pas arrêté là. La minute suivante, il a dribblé Mascherano qui prend le cuir de la main, écopant d’un avertissement.

 

Il ne lui a manqué que le but !

L’international algérien a fourni des efforts considérables et a été incontestablement l’homme du match. Il pouvait même être en une des journaux espagnols s’il avait marqué. C’est d’ailleurs la seule chose qui lui a manqué et qu’il était à deux doigts d’atteindre à la 79’, quand une balle est revenue après un corner, il s’essaye des 25 mètres, mais le ballon a été contré.

Ainsi, c’est sur ce 2 à 3 en faveur des Chauves-Souris que la partie a pris fin. Ce fut le match parfait pour le FC Valence et son numéro 8 qui retrouve ainsi son niveau. Il est revenu en force et c’est le Barça qui en paie les frais, car avant de perdre contre le FCV, les Catalans étaient restés invaincus au Camp Nou 31 rencontres en Liga. La dernière défaite des Blaugrana dans leur antre remonte au 21 avril 2012 contre le Real Madrid (1-2). L’histoire retiendra que 20 mois plus tard, c’est un FC Valence mené par un très grand joueur algérien qui est parvenu à faire tomber Messi & Co au Camp Nou.

S. M. A.  

Super Deporte : «Partidazo del Argelino»

Si la presse catalane a annoncé son deuil juste après le coup de sifflet du match contre Valence, du côté de Madrid,  As et Marca ne pouvaient pas cacher leur joie malgré les réserves liées à la disparition hier de Luis Aragones l’ancien sélectionneur de la Roja, ce fut d’ailleurs la principale information dans les medias espagnoles hier, mais cela n’a pas empêché la presse valenciane de jubiler et de fêter le succès resplendissant de leur équipe, d’ailleurs Super Deporte, le célèbre journal sportif de Valence, a applaudi la prestation de l’équipe de Pizzi et, surtout, de l’homme du match, à savoir Sofiane Feghouli : «Partidazo del Argelino», pouvait-on lire hier sur le site du quotidien sportif juste après le coup de sifflet final. Il faut dire que Soso n’aura laissé personne indifférent dans un match qui était, aux yeux de certains, perdu d’avance.

S. M. A.