EN : Belfodil hors de forme en février !

Alors qu’on pensait qu’avec son prêt à Livourne, un club de Série A plus modeste que l’Inter, qui lui promettait de résoudre son problème de temps de jeu, Ishak Belfodil avait réglé ses problèmes définitivement, il semble, malheureusement, que ce n’est pas le cas. En effet, un nouveau problème, bien plus inquiétant celui-là, a fait son apparition.

L’entraîneur de Livourne, Domenico Di Carlo dit «Mimmo», dans une banale interview d’après-match accordée à nos confrères de la radio nationale italienne «la Rai», a révélé, médusé, que Belfodil était «hors de forme», alors qu’à cette période de l’année, il devrait être au top sur le plan physique.

 

L’Italie est pourtant le pays de la préparation physique

L’entraîneur de Livourne semblait même étonné par cette découverte, car l’Italie est d’essence le pays, avec les Etats-Unis d’Amérique, qui insiste le plus sur la préparation physique. Qu’il s’agisse de la préparation d’avant-saison, de reprise après la trêve ou de chaque jour à l’entrainement, les Transalpins sont réputés pour leur travail physique draconien. Un travail physique qui a fait «craquer» tous les joueurs étrangers à leur arrivée en Italie. On se souvient tous de Zidane qui vomissait après chaque entraînement ou de Zlatan qui ne faisait que récupérer entre les séances. C’est cette préparation physique sans bavure qui a permis à l’Italie de remporter des titres et de souvent être dans le dernier carré des coupes du monde ou des Euros qui se jouent souvent sur la fraîcheur physique.

 

Domenico Di Carlo : «Sa méforme est inexplicable»

Domenico Di Carlo, qui a roulé sa bosse sur les pelouses transalpines, à la fois lorsqu’il était joueur mais surtout en tant qu’entraîneur, sait mieux que quiconque quel doit être l’état de forme d’un joueur de Série A non blessé, même un joueur qui ne joue pas. Il connaît aussi le sérieux avec lequel des clubs comme l’Inter, la Juventus ou le Milan, gèrent le volet santé et condition physique de leurs joueurs. C’est dans ce sens qu’il a marqué son incompréhension dans la déclaration radiophonique qu’il a faite : «Nous savions que Belfodil avait besoin de temps de jeu. Et nous allons le faire jouer, car il doit jouer pour retrouver le rythme. Ce qui est inexplicable, c’est qu’un grand club comme l’Inter de Milan, qui a beaucoup investi sur ce joueur, la laissé baisser physiquement à ce point. C’est inexplicable !» Mimmo Di Carlo, inquiet de l’état physique de l’Algérien, pointe du doigt, directement, l’Inter de Milan.

 

Livourne pointe du doigt l’Inter

Et Domenico Di Carlo n’a pas vraiment tort. Comment l’Inter de Milan, qui a un centre médical ultra moderne, à l’instar de tous les grands clubs européens, avec des joueurs qui portent des appareils électroniques à l’entraînement qui renseignent au jour le jour sur leur état de forme, des clubs qui contrôlent même l’agencement et l’écartement des dents, qui peut engendrer, voire aggraver des blessures, a pu laisser le joueur qu’ils ont payé 8 millions d’euros plus deux joueurs, et qu’ils annoncent partout comme le Nerrazurri de demain, s’empatter au point d’inquiéter l’entraîneur de Livourne. La question a le mérite d’être posée, car, même un joueur qui ne joue pas, s’entraîne au minimum une fois par jour.

 

On évoque en off un relâchement lors de la omra 

 

Du côté de l’Inter de Milan, même s’il n’y a eu aucune réponse officielle à ce jour, du côté des sites de supporters, généralement bien informés et qui devancent souvent la version officielle du club italien, on parle d’une préparation d’avant-saison tronquée pour cause de Ramadhan et d’un relâchement du travail physique et diététique lors de la dernière trêve hivernal, où le joueur a effectué une omra à La Mecque. Cette thèse est quelque peu fantaisiste, car la préparation physique d’avant-saison de Belfodil a été faite de manière spécifique en utilisant la nuit, comme le prouvent nombre d’interviews du staff médical nerrazzuri, que l’on peut trouver facilement sur le Web, nous affirmant que tout va bien. A cela s’ajoutent les performances de l’Algérien lors du tournoi d’avant-saison, «mini-Lligue des champions» aux USA, où il ne semblait pas diminué. Concernant la omra, Faouzi Ghoulam et Fethi Harek l’ont aussi effectuée et ils ne souffrent d’aucun problème physique puisque Ghoulam est titulaire avec Naples. L’Inter de Milan devra faire une enquête interne pour trouver ce qui n’a pas marché.

 

Il se retrouve en «chasse patate» pour ce qui est de l’EN

Le point positif de cette affaire, c’est que, comme l’a dit Mimmo Di Carlo, Belfodil va jouer, car Livourne ne l’a pas recruté pour faire de la figuration, mais pour en obtenir les dividendes sportifs immédiatement. Etant jeune et en bonne forme physique, l’Algérien retrouvera vite la forme, surtout dans le pays où la préparation et le travail physique sont un dogme aussi puissant que l’église catholique. La seule interrogation maintenant, concerne la compétition qui l’oppose à ses collègues attaquants algériens en vue de la liste des 23 Fennecs pour la Coupe du monde 2014, car, pour utiliser le jargon très imagé du cyclisme professionnel, on peut dire que cette nouvelle, alliée au but de Nabil Ghilas contre Estoril, ont placé Ishak Belfodil en «chasse patate». La position du chasse patate est la moins enviée du peloton cycliste. Le coureur en chasse patate, étant intercalé entre le peloton et l’échappée gagnante, fait donc des efforts pour rien. Alors que Soudani, Slimani et, depuis le mercato, Djebbour et Nabil Ghilas, buteurs, semblent être dans la bonne échappée, cette nouvelle sur sa fraîcheur physique a placé Belfodil devant le peloton du reste des attaquants algériens, certes, mais un cran derrière les quatre premiers. A lui, lors des prochains matchs, d’inverser la tendance en remontant son retard et en misant sur une «fringale» d’un de ses adversaires directs.

Mohamed Bouguerra

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