Mais il fallait tout de même regarder ce match et encore une fois les absents ont encore une fois eu tort, car si dans le code de la route il y a le panneau « un train peut en cacher un autre » que l’on trouve généralement aux abords de chaque passage à niveau, en Ligue 1, c’est surtout le panneau « un Fennec peut en cacher un autre » que l’on devrait créer. Car si du côté de la défense bastiaise, il y avait Fethi Harek, du côté de la défense toulousaine un Algérien a fait ses grands débuts.
Un défenseur central algérien de plus dans le haut niveau
Car ce soir-là, Alain Casanova, l’entraîneur du « Téfécé » comme on l’appelle dans la ville rose, avait décidé enfin de donner sa chance à un jeune défenseur central, qui officie en U19, mais aussi en CFA 2 habituellement, et qui figurait sur les feuilles de match depuis quelque temps, Ilies Hassani. Le cœur de ce jeune Franco-Algérien de seulement 19 ans a dû vraiment battre très fort lorsqu’après s’être échauffé durant de longues minutes, son entraîneur lui a demandé d’entrer sur le terrain, à la cinquantième minute, en lieu et place de Maury, dans le stade où il rêve de jouer depuis qu’il sait marcher.
40 bonnes minutes qui en appelleront assurément d’autres
Durant les 40 minutes qu’il a passées sur le terrain, Ilies Hassani a fait exactement ce que tout jeune, qui entre dans un match où son équipe est mené 2 à 1, doit faire. Il a beaucoup couru sans compter, il a défendu comme si sa vie en dépendait, il a couru sur tous les ballons, même lorsqu’ils étaient perdus d’avance et il a écouté attentivement ses aînées lorsqu’ils lui donnaient des conseils. D’ailleurs, il a bien tenu sa place en défense centrale, du haut de ses 1m86 puisqu’aucun but n’a été marqué dans le jeu durant sa présence. Seul le penalty de Modesto, pour Bastia, sera inscrit, mais c’est Ben Basat, et non lui, qui commettra la faute sur le Tunisien Khazri dans la surface, qui amènera le coup de pied de réparation. Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître pour Hassani, que nous reverrons assurément en Ligue 1 cette saison.
Itinéraire d’un enfant gâté par les fées du football
Ce jeune joueur, enfant du club et de la ville puisqu’originaire du quartier Bagatelle de Toulouse, âgé seulement de 18 ans, que l’entraîneur Alain Casanova avait repéré et incorporé au groupe professionnel, alors qu’il n’avait que 17 ans, et qu’il jouait encore la coupe Gambardella (la coupe de France des jeunes catégories) est décrit chez les Violets comme une « pépite », voire un futur grand. On le compare même à d’autres grands joueurs formés à Toulouse avant lui comme Etienne Capoue ou encore à Franck Tabanou. Malgré sa grande taille, il déplace facilement sa carcasse et ses 75 kilos, ce qui lui permet une polyvalence et ne pas s’être contenté du poste de défenseur central. Hassani peut jouer arrière gauche comme arrière droit. Dans une interview qu’il a accordée au site des supporters toulousaind, il a déclaré que ses modèles étaient Sergio Ramos et Busquets et Xabi Alonso, du beau monde qui traduit son ambition. Au vu de ce qu’il produit à son âge, il ne tardera pas à rejoindre ses glorieux modèles. Sur la page facebook d’Ilies Hassani, il y a deux phrases qui reviennent le plus souvent : « Le travail va finir par payer ! » et « Je suis fier de mes origines algériennes ». Deux indices qui garantiront des lendemains qui chantent en équipe nationale, car alors qu’un monstre du football algérien, Madjid Bougherra, s’appête à prendre sa retraite après la Coupe du monde, il partira rassuré car la classe biberon Fennec est déjà prête à lui succéder, car Ilias Hassani est assurément un futur grand.
Mohamed Bouguerra