Aux questions de nos confrères de Onze Mondial, le petit prodige des Spurs a répondu sans détour à ce sujet. La première partie de l’interview a été publiée hier. Il évoque l’Algérie dans la suite qui sera publiée jeudi prochain.
«Il n’y a qu’en Angleterre qu’on voit des grand-mères crier comme des jeunes»
Tout est allé très vite pour Bentaleb. En l’espace qu’une année, l’Algérien est passé d’un statut de stagiaire à celui de titulaire indiscutable dans l’un des clubs les plus prestigieux au monde. Par rapport à cette ascension incroyable, il dira : «Oui, je reconnais que tout a été très vite. Je m’attendais à rentrer cinq minutes ici ou là, pas à enchaîner les titularisations. Vous n’imaginez pas à quel point je prends du plaisir en Premier League. Ici, le jeu va très vite, il n’y a pas de temps morts. Et puis l’ambiance à White Hart Lane, c’est juste magnifique. Dans quel pays pouvez-vous trouver des grand-mères qui crient comme des jeunes de 20 ans ? En plus, le stade est toujours rempli, peu importe le nom de l’adversaire. Tu sens les fans derrière toi, en train de te pousser. C’est une atmosphère incroyable.»
«Tim Sherwood me demande de rester moi-même»
Nabil Bentaleb est sans doute le joueur qui a le plus bénéficié du départ de l’entraîneur portugais, Villa Boas. Tim Sherwood, son remplaçant, l’a lancé et il a eu bien raison de le faire. Interrogé à ce propos, le nouveau Fennec répondra : «Tim Sherwood me demande de rester moi-même ! Il m’entraînait en équipe réserve, il connaît mes qualités et mes défauts.» Et d’enchaîner : «Mon avantage par rapport aux autres ? Je sais ce qu’il attend des joueurs, notamment au niveau de l’agressivité. Il apprécie les combattants, les mecs prêts à tout sur le terrain. Il n’aime pas subir, il nous répète sans cesse de presser haut. Une fois le ballon récupéré, il exige une bonne conservation, une multiplication de passes et du beau football.»
«J’évoluais comme inter gauche ou arrière gauche»
Nabil Bentaleb n’a pas toujours été milieu relayeur. Avant, il jouait inter gauche ou arrière gauche. C’est son entraîneur Tim Sherwood qui l’a initié à ce poste. «Non, je n’ai pas toujours été milieu relayeur. Durant ma formation, j’évoluais en tant que milieu gauche ou arrière gauche. Je me suis recentré sur le tard», révélera-t-il. Sur son adaptation, Nabil Bentaleb a avoué que ses premiers mois en Angleterre étaient assez durs. «Mes premiers mois ont été les plus durs. Je ne parlais pas anglais et j’avais même du mal à comprendre les consignes de l’entraîneur. En dehors, je ne pouvais pas me faire d’amis. Désormais, je me débrouille bien. D’ailleurs, je communique beaucoup avec les Anglais du groupe.
«Gallas et Illoris m’ont beaucoup aidé»
La langue a été donc un problème pour Bentaleb. Heureusement pour lui qu’il y avait à Tottenham des joueurs français qui l’ont aidé à s’intégrer et surtout à comprendre certains trucs à propos du football en Angleterre. «Les Français du club m’ont énormément aidé. Je pense à Younès Kaboul, Hugo Lloris ou William Gallas avant son départ pour l’Australie. Ils me conseillent beaucoup et, moi, je suis très demandeur. Leurs paroles se révèlent souvent précieuses, car ils sont passés par là. Je suis là pour apprendre.»
«Mon père était chauffeur de bus et ma mère travaillait dans un pressing…»
Très humble et modeste, Nabil Bentaleb explique cela par son passé, sa famille et son éducation. «Je n’oublie pas d’où je viens. Mes parents me répètent constamment de rester moi-même. Mon père était chauffeur de bus et ma mère travaillait dans un pressing. Ils m’ont inculqué le goût de l’effort. C’est une belle revanche sur le passé, je suis fier, mais je ne dois pas me relâcher. Je n’ai disputé que quelques matches de Premier League, la route est longue et semée d’embûches», explique le numéro 42 des Spurs de Tottenham.
«J’aime jouer au ballon, mais le côté sale de mon poste me plaît beaucoup»
Nabil Bentaleb ne voit pas un aspect particulier dans son jeu à améliorer. Pour lui, il doit tous les travailler dans le but de s’améliorer à tous les niveaux. «Je dois travailler toutes les facettes de mon jeu pour devenir un milieu complet. Même si j’adore jouer au ballon, le côté ‘ ‘sale’’ de mon poste me plaît beaucoup. J’aime aller au charbon pour mes camarades, grappiller des ballons, je préfère apprécier cet aspect de mon jeu plutôt que de le faire à reculons.»
«Mes prouesses, je les ai apprises dans ma cité»
Bien que Bentaleb dise apprécier le jeu dur de la Premier League, notamment les duels, les bagarres et le charbon, la technique est la première chose qu’on remarque chez lui. Sa maîtrise, son intelligence, ses dribbles, ses passes sont uniques pour un joueur évoluant à son poste. A ce sujet, il révélera que sa technique, il l’a apprise à la cité. «Ma technique vient des heures passées dans le city stade en bas de chez moi et du futsal que j’ai toujours pratiqué parallèlement à ma carrière en club.»
A. B.