Malgré la façon avec laquelle il avait quitté le navire et l’humiliante défaite contre le Maroc, il reste très attaché aux Verts, dont il suit de près l’actualité. Il semble même qu’il apprécie le travail de son successeur, le Bosnien Vahid Halilhodzic. «On suit de près la sélection, comme tout Algérien, en tant que supporter d’abord. On a un meilleur effectif, de nouveaux joueurs, du sang neuf. Ils ont soif de titres et de gloire, ils jouent au haut niveau. Il y a une volonté politique pour que l’équipe soit au premier plan. Le pays a tout mis à leur disposition, l’entraîneur a ses idées et sa propre méthode, il faut les respecter. Qu’on le laisse travailler, il a ses objectifs en Coupe du monde. Après, il fera son analyse. Pour le moment, l’équipe est sur le bon chemin.»
«Le choix des sparring-partners est judicieux, l’EN a besoin de confiance»
Benchikha ne s’est pas arrêté là. Evoquant le match contre la Slovénie, il affirme que l’EN a beaucoup progressé, il a même salué les choix du coach qui a opté pour des équipes de second plan pour donner la confiance à ses joueurs. «Face à la Slovénie, l’EN a montré beaucoup de cohésion, du beau jeu, de la combativité, elle était dans un grand jour. Les gens voulaient des adversaires comme l’Argentine, le Brésil, l’Espagne, mais ce n’est pas encore le moment pour ça. Je crois que l’EN a plus besoin en ce moment d’un capital confiance et de cohésion et, pour avoir ça, on ne joue pas contre le Brésil, il faut plutôt choisir les équipes comme la Slovénie, la Roumanie et l’Arménie. Je suis tout à fait d’accord avec le coach et ses choix, car il voulait aussi mettre à l’essai des joueurs. Ce n’est pas en jouant une équipe comme l’Espagne, qui peut nous priver du ballon pendant tout le match, qu’on peut y arriver.»
«Techniquement, Djabou est le meilleur joueur de l’EN»
Le coach d’El-Jadida n’est pas resté insensible au niveau affiché par Djabou dans ce match. Il le connaît assez bien, car c’est sous sa coupe que «Memouche» a fait ses débuts chez les A. Il en parle : «Abdelmoumene est une valeur sûre, je le considère comme l’un des joueurs qui n’ont pas eu de chance dans leur carrière. Personnellement, je me souviens que la première fois où il a été sélectionné chez les A, c’était sous ma coupe, au Luxembourg, je voulais lui donner un max de temps, mais il s’était blessé. Vous savez, pour moi, techniquement, Djabou est le meilleur joueur en sélection, il a besoin de confiance pour faire parler encore plus son pied gauche magique.»
«Les Russes sont meilleurs avec Capello, mais…»
Benchikha semble bien informé concernant les forces et les faiblesses des adversaires des Verts au Mondial : «On a hérité d’un bon tirage au sort, mais chaque nation va dire la même chose, on part presque à chances égales avec nos adversaires. C’est 3 écoles différentes. L’école russe, qui n’a pas réussi avec les entraîneurs néerlandais, Advocaat ou Hiddink, a donc fait appel à l’école italienne avec Capello qui a renforcé sa défense. Pratiquement, c’est la seule équipe qui n’a perdu aucun match durant les éliminatoires, mais dans l’histoire de la Russie, il est connu qu’elle peut faire un grand Mondial comme elle peut sortir au premier tour. En 2012, en coupe d’Europe, ils ont vécu la même chose.»
«La Belgique, un jeu anglais avec une touche technique»
L’ancien entraîneur du CRB pense que le fait que les Belges jouent pratiquement tous en Angleterre peut nous renseigner sur la façon de jouer de leur sélection, même si la touche technique reste un plus qui fait leur force : «Tous leurs joueurs sont en Angleterre, le jeu anglais est connu, mais les Belges ont une touche technique comme celle d’Hazard, Fellaïni, ou des joueurs techniques. La Belgique, c’est robuste.»
«La défense de la Corée est fébrile»
Saïd Haddouche avait évoqué le jeu des Coréens récemment, en mettant l’accent sur leur défense, qui semble être le point faible de cette équipe. Benchikha est du même avis : «Ils ont la vitesse et la discipline tactique, mais leur défense est fébrile, je l’ai vue. On a d’énormes chances de passer, on ne doit pas paniquer, il faut penser au jeu. Espérons que nous serons la belle surprise du Mondial.»
«Comparer la ligne offensive actuelle à celle de 82 ou 86»
L’équipe nationale a changé, notamment en attaque, celle-ci marque plus de buts. L’ancien sélectionneur national pense qu’il est plus judicieux de la comparer à la glorieuse équipe de 82, de 86, voire à celle de 1990 au lieu de la comparer à la sienne ou à celle de Saâdane. «On ne peut pas comparer les sélections, chaque période est différente de l’autre, pourquoi ne pas comparer cette équipe avec celle de 82, 86 ou celle de 90, championne d’Afrique. Il faut toujours comparer dans le positif, et puis le groupe est différent, les philosophies sont différentes aussi avec les effectifs. Saâdane avait un effectif et son style de jeu, il a réussi. Actuellement, l’équipe évolue bien devant, tant mieux aussi.»
«En 2015, cette EN sera favorite de la CAN au Maroc»
L’ascension fulgurante de l’EN va la placer au rang de favorite à la prochaine CAN. C’est du moins ce que pense Benchikha. «Pour le moment, on a atteint nos objectifs, on a atteint notre 2e Mondial de suite, ce n’est pas par hasard, c’est le résultat du travail de Saâdane et de Vahid. Après, il y aura la CAN, on sera favoris chez le voisin, c’est ça nos projets.»
«Je ne suis pas un demandeur d’emploi»
Abdelhak se dit ouvert à un retour en sélection, il ne cesse de crier haut et fort son amour pour son pays, mais il tient à préciser qu’il se sent bien là où il est. «Je ne suis pas un demandeur d’emploi et je ne travaille pas dans le virtuel, je me sens très bien ici, on m’applaudit là où je passe, et cela me comble.»
«Les infrastructures du Maroc, je ne les ai trouvées ni en Algérie ni en Tunisie»
Le coach du Difaâ Hassani El-Jadidi (DHJ) a remporté la coupe du Trône, a terminé à la 4e place en championnat. Il se félicite de son choix qui lui a offert la tranquillité et l’estime des gens. «Je voulais essayer le Maroc, j’ai alors atterri ici, c’est un club tranquille, qui m’offre toutes les commodités pour travailler et mettre en place mon projet. Je leur ai fait gagner leur premier titre en 75 ans environ d’existence.» Et d’ajouter : «Ce qui m’a marqué, c’est les infrastructures dont dispose ce pays, ils ont des terrains d’entraînement, ils sont meilleurs que nous et la Tunisie, chaque club a son stade d’entraînement. Notre problème à nous n’est pas où jouer, mais où on vit la semaine avant le match», a-t-il expliqué.
S. M. A.