Aït Djoudi parle de sa JSK : «Je reviens prendre ma revanche»

Azzedine Aït Djoudi, le coach de la JSK, a réussi un grand coup d’éclat à Sétif. Il a gagné là où les Kabyles ne l’avaient pas fait depuis 22 ans. Le technicien évoque pour la première fois son sentiment de revanche. Il parle aussi sans détour des sujets qui font l’actualité des Canaris. Azzedine Aït Djoudi se livre à Compétition.

- La JSK n’avait pas gagné à Sétif depuis 1992, vous venez de mettre fin à cette mauvaise série, quel sentiment vous anime aujourd’hui ?

- Je ne le cache pas, je ressens une légitime fierté, j’ai gagné un pari, j’ai réussi là où très peu de gens nous accordait ne serait-ce qu’une petite chance. Il ne faut pas l’oublier, avant le match contre l’Entente, le plus optimiste disait qu’on ferait match nul, pas plus. Alors, vous pouvez mesurer la portée de mon propos quand je parle de fierté. On a bien motivé les joueurs pour relever ce défi, ce n’était pas facile de gagner à Sétif. Cela étant dit, j’essaye de garder la tête froide même si j’ai un sentiment spécial.

- Pourquoi spécial ?

- Il faudrait peut-être rappeler dans quelles conditions je suis parti la fois où j’avais en charge l’équipe de l’Entente. J’ai gagné un titre avec l’ESS, mais je suis sorti ensuite par la petite porte. Cela m’a laissé un goût d’inachevé, un sentiment de frustration. Aujourd’hui, avec cette retentissante victoire de la JSK à Sétif, c’est une petite revanche que je prends sur le sort.

- JSK-MCA approche, cela pourrait aussi être la finale de la Coupe d’Algérie. Qu’en dites-vous ?

- La coïncidence a voulu qu’après la belle victoire de Sétif, on jouera le MCA. Notre public nous avait promis de revenir en force si on réalisait des résultats probants avant le Clasico. Avec le succès contre le CRB, conjugué à celui de Sétif, c’est désarmais chose faite. Tout est donc maintenant réuni pour une belle affiche, samedi prochain. MCA-JSK pourrait être aussi la finale de la Coupe d’Algérie. Mais je dois dire avant que je respecte le CRB Aïn Fekroun, on doit gagner d’abord contre cette équipe, après on songerait plus sereinement à la finale. Mais, il faut le reconnaître, ce serait une somptueuse finale.  

- Vous avez fait plusieurs aller-retour à la JSK où vous avez essuyé de nombreuses critiques, pourquoi êtes-vous revenu cette saison ?

- Ces trois dernières années, durant les moments passés en dehors de la JSK, vous avez sans doute relevé que je me suis opposé à la politique prônée par le club, à tous les niveaux, y compris au sein des jeunes. Alors, après ces trois ans de relâche, depuis le 7 à 1 du CRB, malgré le contrat de que j’avais avec Fès, je suis quand même revenu à la JSK.

- Peut-on parler également d’une autre revanche, ici ?

- Oui, on peut l’affirmer, je suis effectivement revenu pour une petite revanche. Je n’ai pas été épargné par le pessimisme de certains qui laissaient tout le temps entendre que la JSK allait jouer pour éviter la descente en division inférieure. Cela ne m’a pas effrayé, je suis revenu pour un nouveau chantier.

-Pourtant, vous aviez dit un jour : «Je ne reviendrai plus à la JSK»…

- Je ne me rappelle pas avoir dit ça. Tel que je me connais, je me réserve de faire des déclarations aussi osées ou de prendre des engagements que je ne pourrai pas tenir ensuite. C’est tout simplement parce que la JSK est mon club, je sais que j’y reviendrai toujours.

-Avez-vous carte blanche de Hannachi ?

- Jusque-là, oui. Mis à part les recrutements effectués avant ma venue, on se concertait, on se téléphonait. Pour tout résumer, je dirais qu’on a effectué un retour de bonne foi, tous les deux.

- Comment vivez-vous la présente saison avec lui, la pression de l’entourage du club… ?

- Hannachi et moi, nous nous connaissons. Personnellement, je me suis toujours dit : quelle que soit la nature de mon opposition avec Hannachi, je ne perds jamais de vue que c’est le président qui a apporté le plus de titres à la JSK, il a une place spéciale dans ce club et j’en tiens compte.

- Avez-vous accepté la mission avec l’effectif dont vous disposiez ?

- Il faut être objectif et réaliste dans la vie, notre équipe était juste moyenne,  mais on était animés de bonne foi, il y avait beaucoup de manques. Mais on s’en est bien sortis jusque-là. Je dirais, au passage, que rares étaient les gens qui misaient sur Ebossé… Cette saison, la JSK a quand même gagné avec cet effectif, la preuve elle a longuement occupé la première place, entre autres.

- Quelles sont vos relations avec Hannachi maintenant ?

- Elles sont amicales, c’est mon aîné, je le respecte beaucoup. Je comprends son dévouement, rares sont les gens qui le comprennent. Il aime beaucoup son équipe, il se donne à fond. On est des enfants du club, il y a beaucoup de choses qui nous relient, et je comprends ses montées au créneau. Aujourd’hui, le club et la région ont besoin de calme et de sérénité.

-Comment appréciez-vous les résultats enregistrés jusque-là ?

- Ils sont bons et moins bons en même temps. On a réalisé beaucoup de choses positives, comme le fait d’avoir constitué l’équipe et livré des matches appréciables. Quant aux choses moins bonnes, je parlerais surtout du fait d’avoir géré naïvement certaines situations de match.

- Etes-vous satisfait de l’effectif entre vos mains, surtout par rapport au standing de la JSK et des résultats qu’elle doit enregistrer ?

- J’ai une grande satisfaction parce que j’ai entre les mains des jeunes de bonne famille, des enfants du club qui veulent saisir leur chance et qui n’attendent que ça.

- Qu’est-ce qui vous a décidé à investir sur les jeunes du club ?

- Il ne faut pas perdre de l’esprit que je vis avec le groupe. Cela me permet de bien observer les choses et d’agir en conséquence. Moi, j’ai relevé que ce groupe avait besoin d’être boosté, je devais faire réagir les joueurs et, Dieu merci, ça a marché.

- Parlez-nous de Rayah, Aïboud et peut-être d’autres qu’on ne connaît pas ?

- D’abord, je dirais que le gardien de but Amara a fait beaucoup de progrès, il na pas eu sa chance, mais il l’aura, incha Allah. Rayah avait besoin d’une prise en charge, d’une orientation. Aïboud, lui, avait besoin d’être secoué, il a beaucoup de qualités, mais il très gentil. Il vivait sur un nuage depuis le jour où il a été promu avec les seniors. Des fois, il fallait aussi le remettre à l’ordre. Hikam et Oukal soignent malheureusement leurs blessures, mais ils peuvent revenir après, sans tarder même. Il y aura d’autres jeunes que je lancerai avant la fin de la saison, mais n’attendez surtout pas de moi que je donne un nom. Vous le saurez le moment venu.

-Que vous manque-t-il pour voler plus haut et répondre à l’attente des fans kabyles ?

- Juste quelques recrues de valeur pour la saison prochaine.  

- A quels postes ?

- Une fois la saison terminée, on dressera un bilan et, à partir de là, on déterminera les postes à renforcer, en définitive.

H. D.

 

 

Clasico

- «J’ai tenu ma promesse, aux supporters de faire autant»

Son retour

 

- «Le 7 à 1 face au CRB m’a fait revenir»

Sa relation avec Hannachi :

- «Mon opposition à Hannachi n’enlève rien à ce qu’a donné cet homme à la JSK»

- L’équipe

- «Qui aurait misé sur Ebossé ?»

- «Je lancerai d’autres jeunes avant la fin de la saison»

L’avenir

«Quelques recrues la saison prochaine et on jouera le titre»

 

 

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