EN: Slimani : «J’espère que Vahid restera avec nous au moins pour la CAN 2015»

Islam Slimani a accordé une interview exclusive à El-Bilad News. L’ancien attaquant du Chabab a reçu la nouvelle chaîne algérienne chez lui à Lisbonne, il est revenu sur le début de sa carrière, sans oublier d’évoquer sa relation avec Vahid Halilhodzic.

 

Parlez-nous un peu de vos débuts dans le monde du foot ?

J’étais un mordu du foot depuis que j’étais petit, j’allais au stade, je rêvais de jouer dans le club de ma ville, à savoir Aïn Benian. J’ai été choisi après un examen, où j’ai joué dans l’axe de la défense, puis sur le côté droit de l’attaque et c’est là que j’ai été accepté. J’ai fait toutes les catégories dans cette équipe jusqu’en juniors avant de rejoindre Chéraga où j’ai joué en avant-centre.

Là tu as brillé et tout le monde te voulait…

J’ai joué en juniors et, lors de ma seconde année dans cette catégorie, plus exactement au retour, j’ai été promu en seniors. J’ai beaucoup marqué, mais ma meilleure année c’était la 3e, lorsque l’équipe a accédé en D2, où j’avais marqué 21 buts en 16 matches.      

Puis, c’est le Chabab. Vos débuts dans le haut niveau, c’était comment ? 

Le premier match, c’était contre le MCO. Je me rappelle de cette rencontre, je n’ai pas marqué, mais j’ai reçu un coup violent de la part de Kada Kechamli. Mon premier but, je l’ai marqué plus tard contre le Mouloudia, mais on avait perdu.

Il y a eu ensuite plusieurs buts, dont un quadruplé contre la JSK en 2011…

On avait respecté l’adversaire et joué à fond notre match. J’ai eu la chance de marquer 4 des 7 buts. 

Le CRB souffre cette année, qu’en dites-vous ?

Oui, c’est vrai, mais les grands tombent malades, mais ne meurent pas, je suis sûr qu’ils sauront rebondir la saison prochaine.

Vous jouez votre première année dans le monde professionnel, est-ce que vous pouvez nous dire quelle est la différence entre le championnat algérien et celui-ci ?

Tout nous sépare, on a tous les moyens à notre disposition ici, on ne peut que réussir, que ce soit dans le stade ou à l’extérieur. Ça nous pousse à rester concentrés sur le rectangle vert. Mais je pense que les choses s’améliorent chez nous, et je sens que l’avenir sera meilleur.

Vos débuts étaient difficiles, avouez-le…

J’ai passé environ 3 mois à essayer de m’habituer. Maintenant, je comprends le portugais et je le parle un peu, ce qui m’aide à me concentrer sur le travail. Je me lève le matin, je vais aux entraînements, je me repose chez moi, le soir je sors marcher un peu. C’est ça mon rythme de vie. Je dois ça à mon ami et manager Amrane.       

En tant que musulman, est-ce que vous trouvez des difficultés ici au Portugal ?

Oui, il y a de grandes difficultés. Par exemple, il m’est souvent difficile de trouver de la viande halal, mon ami Amrane m’aide à m’en procurer. Pour le reste, il n’y a pas de soucis, je fais ma prière et le reste de mes devoirs. Dans mon équipe, chacun est libre de ce côté-là.

Avez-vous parlé avec vos coéquipiers en sélection évoluant au Portugal avant d’opter pour le Sporting ?

J’avais eu une discussion avec Soudani qui jouait à Guimarães et il m’a conseillé de jouer là-bas. Il m’a dit que ce championnat irait bien avec mes capacités, Halliche et Ghilas aussi, ils étaient tous pour mon engagement avec cette équipe.

Votre première sortie, c’était contre la Fiorentina, et depuis vous avez gagné en expérience. Comment vous sentez-vous à présent ?

Avant, je me contentais de voir les matches à la télé, et du jour au lendemain, je me suis retrouvé parmi les joueurs. C’est une fierté de jouer dans un club qui a enfanté de grands joueurs. J’ai pu ensuite gagner les cœurs des fans, car ils ont vu que je me donnais à fond et que je marquais des buts décisifs, comme celui marqué récemment lors du Clasico contre le FC Porto.   

Pouvez-vous nous raconter vos débuts sous le maillot des Verts ?

J’étais fier de porter ce maillot, c’était d’abord chez les A’ à l’époque de Benchikha qui m’a fait confiance et m’a donné une chance. Ensuite, il y a eu l’appel de Vahid, c’était avant le Rwanda dans les éliminatoires du Mondial. Je me souviens que j’ai eu du mal à dormir pendant une semaine. On m’a réservé un bon accueil, surtout Soudani avec qui je partage la chambre. Il m’a facilité mon intégration, je me souviens que j’avais remplacé Djebbour contre le Rwanda. Personne n’avait confiance en mes capacités.

Est-ce qu’on peut dire que le système de jeu prôné par Vahid vous aide à vous exprimer devant ?

D’abord, il met en place une rigueur impressionnante dans le groupe, et sa façon d’attaquer me va à merveille. C’est pour ça que je suis devenu le buteur de l’EN. Vahid donne leur chance aux locaux, c’est une bonne chance. Chez nous, il y a de nombreux éléments qui peuvent jouer un jour en Europe.

Vous avez raté votre CAN 2013, mais vous êtes revenus en force ensuite…

On n’avait pas de chance lors de cette phase finale, mais ça nous a motivés à arracher notre qualif’ au Mondial. Personnellement, cette expérience m’a beaucoup appris et permis à aller tenter une expérience en Europe.

La qualif’ n’était pas facile et il a fallu qu’un ancien défenseur vienne vous libérer…

Il y avait une grosse pression à Tchaker, 40 millions nous attendaient, et puis même si c’est Bougherra qui a marqué, c’est tout le groupe qui a réellement arraché cette qualif’, y compris les différents staffs.

Que pensez-vous de nos adversaires dans le groupe H au Brésil ?

Nos adversaires sont forts et ont des chances de passer, mais on fera notre possible pour honorer les couleurs de notre drapeau. On l’a démontré contre la Slovénie, il suffit à présent qu’on travaille bien lors des deux prochains stages et qu’on retienne les leçons de nos deux prochaines rencontres amicales contre l’Arménie et la Roumanie.

Est-ce qu’on peut dire que vous êtes le chouchou de coach Vahid en sélection ?

Vahid ne critique personne en sélection, il est toujours derrière nous à nous conseiller et à nous encourager. C’est un ancien attaquant, donc il apprécie ce que je fais, car il sait que j’applique à la lettre ses consignes. De mon côté, je travaillerai durement pour mériter ma place.

Vous aimeriez donc qu’il reste après le Mondial ?

Sincèrement, oui, ne serait-ce que pour la CAN 2015 au Maroc.

Une dernière question qui concerne votre vie privée. Quand est-ce que vous allez vous marier ?

Ça sera, incha Allah, au mois de mai prochain.

A. D. 

 

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